Bonjour tout le monde ! Pour bien conclure le mois de septembre, je vous parle du film qui n’a laissé personne indifférent cet été : Barbie de Greta Gerwig. Dès sa mise en chantier, ce long-métrage a intrigué comme il a été moqué. En effet, qu’allait bien pouvoir raconter la réalisatrice de Lady Bird et des Filles du Docteur March dans un long-métrage à l’effigie de la poupée de Mattel ? Et surtout, pourquoi avait-elle accepté un tel projet ? Des craintes qui ont été rapidement balayées à la parution du premier teaser…
Teaser qui est en fait la scène d’ouverture du film. Parodiant l’un des passages emblématiques de 2001, l’odyssée de l’espace, Barbie donne le ton : ce sera un long-métrage parodique qui s’assume, avec un message de fond féministe. D’ailleurs, parlons de ce fameux message. Les critiques sur YouTube que j’ai pu regarder parlaient d’un film délibérément féministe extrémiste et misandre à 100 %. Vu la vague récente d’œuvres cinématographiques dans cette veine, je me préparais à être déçu, voire à détester Barbie. Et sachant que Greta Gerwig aime parler de féminisme dans son cinéma, on n’allait pas y échapper ici. Finalement, le message politique est assez subtil.
Si les personnages masculins sont beaucoup ridiculisés (pour mieux nous faire rire), j’y vois surtout une critique de la fameuse lutte contre le patriarcat. Et même si Ryan répète le mot au moins 20 fois (si ce n’est plus), ça renforce mon impression. Comme le film dénonce la pression sexiste que subissent les femmes au quotidien (le monologue d’America Ferrera en est un parfait résumé puissant). Donc, même si Greta Gerwig se positionne en faveur de la gent féminine, elle n’oublie que la gent masculine subit aussi une certaine forme d’oppression (notamment dans le pays fictif qu’est Barbie Land).
En parlant de Barbie Land, ce royaume imaginaire est extrêmement riche. On y retrouve clairement l’univers de la célèbre poupée et ce qui en constitue son essence. Ça passe par les décors en « carton-pâte », les accessoires qu’utilisent les personnages (cf. quand Barbie se douche et mange son petit-déjeuner), le physique et l’apparence des personnages (comme Barbie Bizarre, interprétée par Kate McKinnon). Les personnalités des différents Barbie et Ken sont également respectées : chaque Barbie est entreprenante dans son domaine (la politique, la médecine, la paix dans le monde…) et chaque Ken n’existe qu’à travers leurs homologues féminins (comme les vraies poupées). Les décors et les costumes sont donc sans aucun doute la principale réussite majeure de Barbie.
Et le casting, alors ? Eh bien, je ne pense pas vous surprendre si je vous dis que Margot Robbie et Ryan Gosling sont juste parfaits. Déjà, je trouve qu’ils correspondent très bien à Barbie et à Ken, physiquement parlant. Et puis, ils ont joué le jeu à fond (surtout Ryan qui en fait volontairement des caisses). Parmi les autres prestations, j’ai beaucoup aimé celles de Michael Cera (Allan, le meilleur ami de Ken), de Kate McKinnon — elle ne pouvait qu’être excellente —, d’America Ferrera et de Simu Liu (le grand rival de Ken). Pour parler des acteurs qui jouent les exécutifs de Mattel, si c’est dans le registre de Will Ferrell, je n’ai pas été convaincu par l’autodérision dont l’entreprise essaie de faire preuve. Pour moi, c’est un gros plouf.
Les deux autres gros points forts du film de Greta Gerwig sont son humour et sa bande originale. Pour le premier, comme je le disais plus haut, c’est de la parodie assumée de A à Z, aussi bien dans le traitement des personnages que dans les mises en situation (cf. quand Barbie et Ken qui découvrent le vrai monde). Les références sont également bien trouvées (cf. quand Barbie doit choisir entre le talon haut et la sandale, passage qui fait penser aux pilules rouge et bleue dans Matrix). Pour la seconde, elle est clairement là pour faire du « clip à la MTV » et vu les tubes qu’elle contient — Lizzo, Dua Lipa, Sam Smith, Billie Eilish, Nicki Minaj —, on passera outre. De plus, le film s’autorise par moments à flirter avec le genre de la comédie musicale, en témoignent la scène qui présente Margot Robbie en Barbie et celle où Ryan Gosling pousse la chansonnette (super hommage à Grease, au passage).
Greta Gerwig réussit ainsi un véritable tour de force avec son troisième film en tant que réalisatrice. Bon, il est vrai que la promotion savamment orchestrée par Warner Bros l’a beaucoup aidée à vendre son long-métrage. Et même si on peut y avoir une hypocrisie marketing sous couvert de politique — Mattel prône un message féministe et en profite pour relancer la machine —, on ne peut nier les qualités évidentes de Barbie. Pour moi, son immense succès est clairement mérité !
Et vous, qu’avez-vous pensé de Barbie ? N’hésitez pas à me le dire dans les commentaires !
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