Bonjour tout le monde ! Aujourd’hui, je vais vous parler d’une série et pas de n’importe laquelle ! En effet, après avoir regardé And Just Like That, j’ai décidé de me refaire l’intégrale de la série culte Sex & The City sur la plateforme SVOD OCS (lire mon article ici). L’occasion pour moi de (re)découvrir les aventures de Carrie et ses copines en version originale sous-titrée, dont les trois premières saisons que je n’avais jamais vues auparavant (mis à part quelques épisodes). Et presque 25 ans plus tard, Sex & The City reste toujours aussi avant-gardiste et révolutionnaire dans son propos.
« Rétrograde » sur certains points ?
Pour commencer, j’aimerais aborder deux points évoqués par certaines personnes : l’« absence » de diversité, et le fait que les héroïnes soient toutes blanches et riches. Pour le premier point, je trouve honnêtement que pour une série de la fin des années 90/début des années 2000, Sex & The City était très inclusive. Elle ne fait d’ailleurs pas du tout de forcing par rapport aux minorités, contrairement à And Just Like That qui en fait des caisses (aussi, car la politique hollywoodienne wokiste veut ça). Elle met même beaucoup en avant la communauté LGBTQ+ et là encore, c’était couillu pour l’époque. En revanche, concernant le second point, j’ai eu parfois du mal à me reconnaître dans les histoires des héroïnes. Or, il faut se rappeler que dès le début, la série s’assume clairement comme étant un décryptage des relations hommes-femmes au sein de la bourgeoisie new-yorkaise. C’est donc à prendre ou à laisser.
Une série en avance sur son temps
Pour revenir sur le côté couillu de Sex & The City, la série traite quand même de questions qui, il y a plus de vingt ans, n’étaient même pas abordées dans le débat public. C’est le cas de l’identité de genre dans l’épisode 4 de la saison 3 (alors qu’aujourd’hui, c’est un sujet d’actualité brûlant). La série joue et véhicule également certains clichés sur les hommes gays, en témoigne l’épisode 11 de la saison 2 (ce qui aurait pu m’énerver, étant moi-même homo, mais au contraire, ça m’a bien fait rire). Elle va même oser parler du racisme antiblanc (oui, vous m’avez bien lu) dans l’épisode 5 de la saison 3. Sex & The City a donc vraiment su aborder de nombreux sujets de société au cours de ses six saisons. Mais il est évident que certaines choses ne passeraient plus aujourd’hui (pour le meilleur et pour le pire, on va dire). Néanmoins, je reste agréablement surpris du fait qu’elle est progressiste avant l’heure.
Des héroïnes modernes
Sex & The City, c’est évidemment la révolution féministe et sexuelle entamée sur le petit écran à la fin des années 90. Le cinéma avait déjà droit à ses héroïnes fortes, maintenant c’est au tour de la télévision ! En effet, c’est l’une des premières séries à mettre en scène quatre personnages féminins au premier plan. Et quels personnages féminins ! On a quatre femmes différentes les unes des autres, qui ont chacune leur forte personnalité et qui se complètent. Et on adore les voir se réunir à n’importe quelle heure de la journée, autour d’un repas ou d’un café, pour débattre des relations amoureuses et sexuelles. Voici ce que je pense d’elles en détail :
- Carrie : c’est celle que j’aime le moins. Et heureusement que j’ai revu la série en VOST, car je trouve que sa voix française la rend encore plus insupportable. Si j’ai beaucoup d’affection pour son interprète, Sarah Jessica Parker (l’actrice glamour hollywoodienne dans toute sa splendeur), son personnage m’a souvent agacé. Surtout dans les saisons 2, 3 et 6. Je la trouve nombriliste et égoïste (et gonflée, cf. l’épisode 16 de la saison 4). Quant à son couple avec Big, je le trouve toxique (les deux se détruisent mutuellement — ils se sont bien trouvés sur ce point). Même si son pire mec restera Aleksander Pretrovsky (je n’ai jamais compris pourquoi elle est sortie avec lui). Par contre, j’adore Carrie pour ses chroniques et son regard cynique sur les relations hommes-femmes. Et quand je la vois écrire frénétiquement sur son clavier pendant qu’elle réfléchit, ça me donne envie d’écrire ma propre chronique sociologique dans un ou des journaux.
- Charlotte : c’est la plus « traditionaliste » de la bande. C’est peut-être à cause de ça que je ne l’aimais pas trop avant. Mais aujourd’hui, je pense que sa présence fait beaucoup de bien au groupe : c’est celle qui apporte le plus d’optimisme à la bande, avec son regard naïf sur le mariage et sur les relations à long terme. Bon, je ne vous cache pas qu’elle m’a un peu agacé elle aussi, surtout quand elle se marie avec Trey dans la saison 3… un mois après l’avoir rencontré ! Je sais qu’elle voulait à tout prix se marier et être une femme (riche) au foyer, tout ça. Mais c’était une belle erreur. Cependant, je suis content qu’elle ait trouvé l’homme de sa vie en Harry, avec qui elle s’accorde à merveille.
- Miranda : c’est le cynisme incarné, l’opposée de Charlotte en somme. Ce n’était pas non plus un personnage que j’affectionnais particulièrement, à l’époque. Mais en revoyant Sex & The City, j’ai également changé d’avis. J’aime bien notamment son côté un peu « garçon manqué » et « je m’en foutiste » quant à son apparence. Ça fait ainsi du bien de voir des personnages féminins de ce genre, plus « proches » de la réalité. C’est aussi une femme carriériste, dont le but ultime n’est pas d’avoir des enfants (même si elle aura un garçon avec Steve). Là encore, c’est bien de mettre en scène des personnages féminins qui s’éloignent un peu des clichés liés aux femmes en général. Enfin, son couple avec Steve fait qu’elle évolue de manière positive.
- Samantha : elle a toujours été et reste ma préférée des quatre. Sans elle, Sex & The City ne serait pas Sex & The City et clairement, c’est elle qui y ajoute le plus de sel et d’humour. Ce que j’adore chez elle, c’est le fait qu’elle soit une femme sexuellement libérée qui assume de coucher avec des mecs, parce qu’elle aime ça. En revanche, assumer de se taper des mineurs, j’aime moins (ça ne passerait plus aujourd’hui). Kim Cattrall a d’ailleurs ce côté naturellement aguicheur dans son jeu d’actrice et a un véritable don pour la comédie. Enfin, j’ai aimé découvrir le côté plus vulnérable et fleur bleue de Samantha, à travers ses relations longues passées ou actuelles. Un personnage bien complexe, en somme.
En résumé, ces quatre femmes sont géniales. Chacune apporte quelque chose d’intéressant à la série. Et surtout, leurs parcours respectifs nous permettent nous attacher rapidement à elles.
Un fond qualitatif, mais une forme inégale
Pour rappel, il y a six saisons dans Sex & The City. Soit 94 épisodes de 30 minutes chacun (à part l’épisode final de la série qui dure 45 minutes). Déjà, je trouve ce premier point positif. En effet, ça m’a permis de regarder deux, trois, voire quatre épisodes d’affilés chaque soir, et ce, même si certaines saisons font 18 ou 20 épisodes. Cependant, selon moi, certaines saisons auraient dû être raccourcies (la 2 et la 6, notamment), car elles contiennent pas mal d’épisodes de remplissage (et aussi, car je n’ai pas aimé certaines intrigues).
Voici mon avis en détail par saison :
- Saison 1 : pour moi, cette saison est à part, dans le sens où la narration est différente. En effet, Carrie brise souvent le quatrième mur et personnellement, je trouve que ça rajoute un gros plus à la série. En outre, il y a souvent des séquences « interviews », qui viennent agrémenter l’aspect sociologique de la série (et on les retrouvera dans les saisons 2 et 3). Cela étant, j’ai eu un peu de mal à rentrer dedans, mais c’est la première saison, soit une introduction à Sex & The City. C’est donc une jolie entrée en matière. Et surtout, je ne trouvais pas encore Carrie insupportable.
- Saison 2 : la série délaisse déjà l’utilisation du quatrième mur pour devenir plus « classique » dans sa forme. Comme je le disais précédemment, les « interviews » sont toujours de la partie. Et parfois, on retrouve le côté décalé que revêtait la série dans la saison précédente. Dans l’ensemble, cette deuxième saison se laisse regarder, mais il y a clairement des épisodes de remplissage (au milieu de la saison, surtout). Et c’est d’ailleurs à partir de là que, selon moi, Carrie agit comme une imbécile avec Big. Bref, j’aurais raccourci cette saison 2 à 12 épisodes.
- Saison 3 : c’est ma saison préférée parmi les six. Je ne jette aucun épisode, même si certaines intrigues m’ont soulé (la tromperie de Carrie, alors qu’elle sort avec Aidan [le mec parfait] ; le mariage express de Charlotte). Franchement, je trouve cette saison 3 parfaite, aussi bien au niveau de l’écriture que de la mise en scène.
- Saison 4 : elle est dans la continuité de la précédente. Carrie redevient supportable et son couple avec Aidan vaut vraiment le coup d’œil (dommage que ce personnage s’en aille par la suite). Charlotte finit par larguer son premier mari, c’est tant mieux (j’attendais avec impatience qu’elle se mette en couple avec Harry dans la saison suivante). Enfin, je trouve qu’il n’y a pas d’épisodes en trop dans cette quatrième saison.
- Saison 5 : bon, pour moi, c’est la plus mauvaise des six. Il n’y a que huit épisodes, bien que ceux-ci servent à introduire les différentes intrigues de la sixième et dernière saison. Carrie redevient une tête à claques. Et surprise : Big prend enfin conscience qu’il est toxique pour elle ! Un bon point pour ce personnage, que je ne porte pas spécialement dans mon cœur. Enfin, la saison 5 ne devient bien que quand elle se termine. C’est dire à quel point je la trouve mauvaise.
- Saison 6 : si j’avais adoré la saison 6 à l’époque (notamment, car elle est dans le même esprit que le premier film sorti en 2008), avec le recul ce n’est pas celle que je préfère. J’adore la première partie, avec le couple Carrie/Jack Berger (beaucoup trouvent ce mec toxique pour elle, mais moi pas tant que ça — en revanche, la manière dont il la largue est dégueulasse). J’aime également voir Carrie en célibataire fière de l’être… jusqu’à ce qu’elle s’entiche de cette tâche d’Aleksander Pretrovsky (qui fait passer Big pour un saint). Pour moi, c’est clairement LE mec avec qui Carrie n’aurait jamais dû sortir. À part ça, j’adore le fait que les autres filles de la bande — Charlotte, Miranda et Samantha — se casent chacune avec des mecs bien qui leur correspondent (surtout Smith, qui sait soutenir sa compagne quand il le faut). Quant aux deux épisodes à Paris, ils viennent bien conclure la série. Et s’il n’y avait eu ni les deux films ni And Just Like That, cette fin aurait été une conclusion parfaite à Sex & The City (la série).
Selon moi, il y a donc du bon et du moins bon dans ces six saisons. Cela étant, la série reste très bien écrite dans l’ensemble. De plus, l’ensemble du casting joue très bien. Comme je le disais plus haut, le talent d’actrice de Sarah Jessica Parker arrive à me faire apprécier un minimum son personnage. Quant aux trois autres — Cynthia Nixon, Kim Cattrall et Kristin Davis —, elles ne déméritent pas non plus et donnent toute la substance nécessaire à leurs personnages respectifs. C’est donc notamment pour ça que Sex & The City est une œuvre télévisuelle très qualitative.
Conclusion : une série culte et intemporelle
Tout est dans le sous-titre : à mes yeux, Sex & The City est culte, car elle a réussi à repousser beaucoup de tabous et, surtout, à normaliser l’idée que les femmes, elles aussi, assument ouvertement leur libido et qu’elles ont leur propre opinion sur les relations amoureuses et sexuelles. De plus, la série a quand même mis en avant la communauté LGBTQ+, ce qui n’était pas rien à l’époque de sa diffusion.
Sex & The City est également culte, car même plus de 20 ans après, elle reste actuelle dans son propos. Tout (ou presque) ce qu’aborde Carrie dans sa chronique et avec ses amies, on en parle encore aujourd’hui. Elle est culte pour son quatuor d’héroïnes inoubliables, les répliques et scènes du personnage de Samantha, et pour la voix off de Carrie. Enfin, ça reste l’une des premières séries à avoir mis des femmes carriéristes au premier plan.
Voilà ce que je pense donc de Sex & The City. Si vous ne l’avez pas encore regardée — mais qu’attendez-vous ? — et que cet article vous en a donné l’envie, je ne vous dirai qu’une seule chose : foncez !
Si vous l’avez déjà vue, dites-moi ce que vous pensez de Sex & The City, quel est votre personnage favori et quelle est votre saison préférée dans les commentaires.
Sur ce, je vous dis à bientôt pour un nouvel article sur le blog.