[CINÉMA] Oppenheimer

Après les deux courts-métrages de Pedro Almodóvar, je vous parle du dernier film que j’ai vu sur grand écran : Oppenheimer de Christopher Nolan. Un long-métrage très attendu par les cinéphiles et le grand public, puisqu’il fait suite à l’excellent Tenet. Après avoir expérimenté notamment les genres du film de super héros et spatial, il s’attaque à l’exercice périlleux du biopic. Et quoi de mieux que choisir le père de la bombe H, Robert Oppenheimer en personne ? Là, deux possibilités se présentent : soit on regarde un biopic classique dans la forme comme dans le fond, soit on apprécie de voir un biopic qui sort des sentiers battus (comme Elvis de Baz Luhrmann). Vu que c’est Nolan derrière la caméra, on est dans le second cas.

Certes, ce biopic est assez manichéen quand on y regarde bien. Même s’il a été réalisé par Christopher Nolan, on retrouve ce côté américain quelque peu agaçant dans la mise en scène, le jeu des acteurs, les dialogues, etc. Donc oui, Oppenheimer n’échappe pas à la même règle que les autres films américains du genre. Maintenant, cela m’a-t-il gâché mon visionnage ? Pas du tout. En vérité, j’ai été plus occupé à suivre à fond l’intrigue qui, disons-le, est intense et dense en contenus et en informations. Je n’ai d’ailleurs pas vu les 3 h passer (pourtant, la durée me rebutait pas mal).

Car oui, il faut vraiment s’accrocher quand on regarde Oppenheimer. La vie du physicien américain défile à toute vitesse, entre sa jeunesse et sa personnalité brièvement abordées et sa conception de la bombe atomique (et son sentiment de culpabilité qui en découlera). Un deuxième visionnage, voire un troisième, est nécessaire (mais il faut avoir envie de rebloquer 3 h de son temps libre pour ce faire). Parce que même si, personnellement, j’ai compris les grandes lignes, j’ai également l’impression d’avoir loupé plein de détails. Cependant, ce qui m’a vraiment manqué, c’est l’aspect psychologique du personnage. Certes, le montage du film participe à sa complexité (et Cillian Murphy lui donne vraiment corps et âme), mais j’ai eu l’impression que sa psychologie était survolée. D’un côté, la thématique principale du film était la bombe H, donc il est normal que Christopher Nolan ait voulu se concentrer dessus.

En parlant de la bombe atomique et ce qu’il en résulte, c’est à partir du moment où le long-métrage la mentionne qu’Oppenheimer gagne vraiment en intérêt. La tension dramatique monte crescendo et attendra son paroxysme lors des fameux essais de la bombe H en plein désert américain. Ce passage très attendu du film est d’ailleurs une belle démonstration de savoir-faire en matière d’effets sonores : le silence complet et la sueur qui perle aussi bien sur le front des personnages que sur le nôtre, avant le violent retentissement de la détonation. De manière générale, Christopher Nolan utilise beaucoup le son pour appuyer certaines scènes et ce que ressent son personnage principal (cf. Oppenheimer qui semble craquer face à la pression, lors de son interrogatoire). Il use également des effets visuels pour représenter comment Oppenheimer perçoit l’explosion de la bombe H dans sa tête (effets qui sont vraiment très beaux et font très « Nolan »).

Le film aborde bien les retombées de la bombe et la culpabilité que ressent son créateur. Il alterne aussi habilement entre la carrière de physicien d’Oppenheimer et son procès (en noir et blanc, sauf à la fin — un procédé intelligent pour différencier les deux temporalités jusqu’à ce qu’elles ne fassent plus qu’une). Selon moi, c’est une manière originale de bâtir son récit.

En résumé et encore une fois, Christopher Nolan réalise et réussit à sa manière l’exercice (pas si évident) du biopic. Malgré qu’il dure 3 h, Oppenheimer parvient à être à la fois haletant et intense dans ce qu’il propose. Sans compte les effets sonores et visuels qui renforcent l’importance de la bombe atomique à l’époque (elle a permis aux États-Unis d’asseoir leur toute-puissance mondiale, mine de rien). Sans oublier — je ne l’avais pas mentionné — le grand défilé d’actrices et d’acteurs à l’écran (j’ai été même surpris d’en retrouver certains, comme Alden Ehrenreich que j’adore ou encore Florence Pugh). Bref, le succès est clairement mérité pour ce film grand spectacle !

Et vous, avez-vous vu Oppenheimer ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me laisser un commentaire à ce sujet.

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