[LIVRE] Bret Easton Ellis, Lunar Park

Après vingt ans de déchéance, où la drogue, les femmes (et les hommes aussi) et l’alcool faisaient partie de sa vie, l’auteur à succès Bret Easton Ellis décide une bonne fois pour toutes de se ranger, et d’avoir une vie enfin normale, avec femme et enfants. Tout va comme sur des roulettes, sauf qu’Ellis a replongé lors d’une simple soirée étudiante de l’université où il enseigne désormais, et ça ne fait que se confirmer lors de la soirée d’Halloween. En plus de ça, son couple bat de l’aile, il a du mal à se faire accepter de son fils et d’étranges phénomènes surviennent peu à peu. Comme cette peluche qu’il a récemment achetée à sa fille et qui se met soudainement à parler…

Un livre que j’avais acheté lors d’un séjour estival, et que j’ai laissé trainer quelques années dans mon placard avant de finalement y jeter un coup d’œil. Et pour tout vous dire, je n’avais aucune idée de qui était ce Bret Easton Ellis et croyant avoir devant moi une simple autobiographie où il relatait sa vie, il n’en fut rien… et heureusement ! Car après une longue introduction (assez ennuyeuse, au passage) où il résume en trente pages sa vie d’écrivain un peu trop rock’n’roll (reste à savoir si tout ça est vrai), notre intérêt pour ce Lunar Park commence vraiment et ne s’arrêtera qu’au moment où tout prend une tournure fantastique et irréelle, ce qui est finalement un peu dommage. Car le coup du chien qui est sodomisé ET possédé par un oiseau en peluche, c’est un peu gros. Et le coup de la fin inachevée refroidit également. A part ça, on se régale.

Malgré certains détails assez exagérés et certains passages forcément romancés, et malgré certains détails autobiographiques qui sautent aux yeux (et qui ne nous font pas douter sur leur véracité), le mélange du réel avec l’irréel est quand même bien fait. En outre, Ellis a une manière bien directe de raconter « ses » tourments, « ses » moments d’ivresse, ainsi que « son » inévitable descente aux enfers. Mais il excelle par-dessus tout lorsqu’il relate les rapports qu’il a avec « son » fils. Le livre glisse ainsi habilement et progressivement vers une tension palpable qu’on aime ressentir à chaque moment de notre lecture de Lunar Park. Enfin, on sent qu’il y a une volonté de créer une mythologie, qui s’avère ainsi passionnante, mais qui sera, hélas, délaissée au profit d’une fin bâclée et incompréhensible, et d’un narrateur soudain pris de schizophrénie, on ne sait trop comment. Ellis s’embrouille ainsi dans des explications pas forcément très claires, où phénomènes paranormaux, fantômes et démons sont de la partie. Dommage, car ça gâche le tout au final.

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