[CINÉMA] La Tourneuse de Pages

Quand elle était petite, Mélanie se voyait plus tard en grande pianiste. Mais troublée par l’attitude désinvolte d’une des membres du jury, elle échoue à l’examen d’entrée au conservatoire et renonce alors à son rêve… Dix ans plus tard, Mélanie s’apprête à faire un stage dans le cabinet du Maître Fouchécourt. Apprenant que ce dernier recherche une nourrice pour garder son fils de huit ans, la jeune femme se porte volontaire. Elle apprend peu après que l’avocat chez qui elle travaille n’est autre que le mari d’Ariane Fouchécourt, celle qui a jadis brisé son rêve d’enfant…

On ne sait pas vraiment où Denis Dercourt veut en venir. Mais c’est bien volontaire. À aucun moment on ne sait comment véritablement cerner le personnage de Mélanie, incarné magistralement par Déborah François. Son regard, ses faits et ses gestes nous angoissent. Quand elle est face à Ariane, on est comme elle à la fois fascinés et emplis de haine. S’instaure alors une relation malsaine et dérangeante, dont on ignore et craint l’issue. Car jamais on ne sait à quoi s’attendre avec François.

Catherine Frot, elle, nous confirme son talent indéniable. D’abord froide et imposante, on la découvre peu à peu fragile et troublée par cette jeune femme mystérieuse qui s’impose dans sa vie. Au fur et à mesure que le fil est déroulé, on sent qu’elle va y passer à un moment ou à un autre. Et le plus angoissant, c’est comment elle le fait.

Le duo nous épate au travers de ce « thriller » à la française glacial et glaçant, habilement réalisé. Un chef-d’œuvre inattendu, malgré son apparence de « film inaccessible ».

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