Hélène ne semble plus rien attendre de la vie. Entre son boulot de femme de ménage, sa fille Lisa en pleine crise d’adolescence et son mari Ange qui n’est préoccupé que par les finances de la famille, elle voit les jours passer et se ressembler. Le jour où elle surprend un couple d’Américains jouer aux échecs, elle est soudainement intriguée. Elle décide d’apprendre les règles de ce jeu hors du commun et pourra compter sur l’aide du mystérieux docteur Kröger…
J’ai toujours trouvé Sandrine Bonnaire inaccessible (peut-être du genre de films dans lequel elle joue). Pourtant, je l’ai trouvé incroyable et charismatique dans Joueuse. Elle est là, devant nos yeux, se suffisant à sa simple présence. Le reste du casting est également impeccable, avec une Jennifer Beals mystérieuse et envoutante, ou encore un Kevin Kline charmeur. Mais malgré ces acteurs touchants, il manque quelque chose. On croyait que le jeu d’échecs était la base d’une émancipation inattendue, or il semble prendre toute la place de Joueuse, jusqu’à même pousser son personnage principal à participer à un tournoi. Bien sûr, il y a le fait que cette femme cherche à donner un sens à sa vie, qui est une caractéristique intégrante du film, mais ça semble inachevé. Disons qu’en ayant vu la bande-annonce, je m’attendais à quelque chose de plus fort, de plus intense. Or on ne ressent pas vraiment l’aversion que les gens du village ont peu à peu pour Hélène (malgré des anecdotes par-ci, par-là), et encore moins ce fossé qui se creuse entre cette dernière et son époux. Au final, on a l’impression que le film se termine en queue de poisson, alors qu’il démarre déjà de manière rapide et soudaine. Dommage, car sans ces défauts, Joueuse aurait pu être un beau chef d’œuvre.