
Bonjour à toutes et à tous ! Voici mes mini critiques des films que j’ai vus au mois de mai 2022 et que j’ai également publiées sur Instagram.
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Spring Breakers : 6,5/10
Malgré son scénario tenant sur un post-it, « Spring Breakers » me séduit toujours autant grâce à sa photographie léchée, son montage bien pensé et sa bande originale addictive. Quant à son casting, il ne me laisse clairement pas indifférent. De plus, le film de Harmony Korine rend deux fois hommage à Britney Spears (et ça, ce n’est pas négligeable). Accessoirement, ce long-métrage est une critique acerbe et juste de la jeunesse en perdition qui va toujours plus loin dans l’excès.
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The Beach Bum : 6/10
Six ans après « Spring Breakers » (« The Beach Bum » est sorti en 2019 aux États-Unis), Harmony Korine nous propose un film plus linéaire dans sa forme (même si on y retrouvera par moments le montage « épileptique » de « Spring Breakers »), mais toujours sous fond de sexe, de drogue et de déchéance. Matthew McConaughey incarne ici un éternel loser qu’on aurait envie de secouer pour sa complaisance, mais qui nous fait finalement rire pour ses conneries. Il est d’ailleurs entouré d’acteurs qui se fondent bien dans cet univers barré (Zac Efron, Snoop Dog et Martin Lawrence en tête). Certaines scènes valent également le détour, visuellement parlant (celle avec « Is That All There Is » de Peggy Lee en fond sonore est magnifique). Enfin, la photographie est toujours aussi léchée (mais moins que dans « Spring Breakers », cela dit). En résumé, Harmony Korine nous propose une comédie à son image : délurée dans son fond, mais un peu trop linéaire dans sa forme.
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Maps to the Stars : 8,5/10
David Cronenberg frappe encore très fort avec cette satire qui dépeint Hollywood sous son plus mauvais jour, à dose d’inceste, d’incendies et de traumatismes de l’enfance. D’ailleurs, même si « Maps to the Stars » date de 2014, je trouve qu’il n’a jamais autant résonné dans l’actualité (cf. tous les mouvements dénonçant le système malsain hollywoodien qui ont émergé ces dernières années). Personnellement, c’est la troisième fois que je le regarde et ce film me fascine toujours autant. Bref, vive Cronenberg !
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Scream 3 : 6/10
Il me restait ce volet-ci à regarder (en excluant le cinquième qui est sorti cette année) et je serai de l’avis de beaucoup : « Scream 3 » est celui que j’aime le moins de la saga. Déjà, le changement de scénariste se ressent ici (ce n’est plus Kevin Williamson, qui a écrit les scénarios des deux premiers « Scream », mais Ehren Kruger — qui aura tout de même une filmographie intéressante par la suite). Il y a de bonnes idées (cf. les personnages originaux vs. leurs « copies » et le concept de la voix déformée au téléphone [même si à la longue, il s’épuise]). J’ai bien aimé aussi l’évolution du personnage de Sidney Prescott, ainsi que le concept du remake dans le film qui a vraiment quelque chose de glauque et de malsain (dans le bon sens du terme). Mais voilà, le scénario est trop facile et trop WTF (les victimes qui meurent d’un coup et, surtout, Dewey qui est assommé par le manche d’un couteau — oui, oui !). Et puis, ce « Scream 3 » n’a pas la même saveur que ses prédécesseurs (et même celle du quatrième). Certes, le regard critique sur les films d’horreur et le cinéma de manière générale sont toujours là, mais ils sont moins bien exploités à mon goût. En résumé, ce film est sympa, sans plus.
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Eaux Profondes : //
Je ne donnerai pas de note à ce film. En effet, j’ai beaucoup aimé la forme, mais j’ai détesté le fond. Il est donc impossible pour moi de trancher. Je m’explique…
D’un côté, je suis content de retrouver Adrian Lyne derrière la caméra. J’avais adoré « Neuf semaines et demie » pour son côté sulfureux assumé et la toxicité du couple Rourke/Basinger bien dépeinte. J’ai retrouvé ces aspects dans « Eaux Profondes » : il y a clairement un jeu du chat et de la souris érotique et malsain entre Ben Affleck et Ana de Armas. Les deux jouent d’ailleurs super bien leurs personnages respectifs. La réalisation est bien léchée et la mise en scène travaillée. Le scénario est également bien écrit et parvient à nous fait ressentir la tension croissante qui règne dans ce couple aux rapports très conflictuels. Sur la forme, je n’ai rien à reprocher à ce film.
De l’autre, j’ai vraiment détesté l’image du couple que dépeint Adrian Lyne dans son nouveau film. Le personnage joué par Ana de Armas est détestable au possible. Il est manipulateur et toxique, et il se fout ouvertement de la gueule de celui de Ben Affleck. Même si cette femme fait tout ça dans le but de se rendre encore plus désirable aux yeux de son mari. Ce dernier ne vaut pas mieux, mais je l’ai trouvé plus sympathique que le personnage d’Armas. En effet, le film adopte son point de vue dès le départ. On partage donc ses sentiments, et on comprend (et valide) ses actes. Du moins, j’ose espérer que c’était l’intention du réalisateur, car, sinon, ça veut dire que je suis clairement passé à côté du film. Ou alors que l’épouse est trop dépeinte de manière antipathique pour qu’on s’attache à elle, ne serait-ce qu’un peu. Mais le cas échéant, c’est plutôt original de raconter ce genre d’histoire du point de vue du mari jaloux (je ne spoilerai pas si vous n’avez pas vu le film, mais si c’est le cas, j’aimerais connaître votre avis à ce sujet). Dans tous les cas, leur couple est 100 % toxique et vraiment, ça m’a empêché d’apprécier pleinement ce film.
En conclusion, « Eaux Profondes » m’a laissé très dubitatif.
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La course à la mort : l’ultime solution : 7/10
Découverte sur la plateforme OCS, « La course à la mort : l’ultime solution » est une dystopie sous fond de pandémie (tiens, donc…) et de pénurie d’essence (on n’a plus le droit de posséder son véhicule personnel, sous peine de polluer la planète). Mettant en scène Lee Majors (le célèbre « Homme qui valait trois milliards », série que j’adore), ce petit film réalisé par Martyn Burke est sympa à regarder. Certes, la réalisation est kitch et les effets spéciaux ont très mal vieilli (« Blade Runner » de Ridley Scott a bien mieux su traverser les décennies en gardant sa fraîcheur visuelle). Mais l’histoire, elle, est intéressante à suivre, ainsi que les personnages. Ces derniers sont attachants et on s’identifie facilement à eux. De plus, cette dystopie m’a plu, dans le sens où le régime totalitaire mis en place en crédible. Il aurait effectivement fallu détailler certains aspects du film (notamment les antagonistes, pas assez développés à mon goût). Mais pour un film à petit budget sorti au début des années 80, « The Last Chase » s’en tire avec les honneurs.
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Capitaine Superslip : 7/10
Je m’attendais vraiment à de la merde (en plus, cette remarque est raccord avec les blagues scatos du film). Eh bien, j’ai été très agréablement surpris. Certes, c’est barré tout du long et il ne faut vraiment pas avoir l’esprit étriqué en le regardant (encore moins quand Capitaine Slip débarque, car là, ça part vraiment en couille… pour le plaisir des uns et le malheur des autres). Mais j’ai adoré le mélange des différents styles d’animation, les moments « je brise le quatrième mur », l’humour pipi-caca-prout, les deux personnages principaux et celui de Capitaine Slip (bien aidés par leurs interprètes respectifs, dont Kevin Hart et Nick Kroll) et les références à la pop culture (Superman, Le Seigneur des Anneaux…). Le scénario est un peu trop léger, cependant, mais c’est un film destiné notamment au jeune public. Or, les adultes y trouveront leur compte sans problème !
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Cosmopolis : 6/10
Quand je vous dis que j’avais du mal avec David Cronenberg avant… J’étais allé voir « Cosmopolis » avec une amie, parce que Robert Pattinson, parce que « Twilight »… On était ressortis en mode : « Mais WTF ?!? C’est quoi cette m*rde ?!? » En effet, on s’était bien fait c*ier en regardant Robert dire à quiconque voulait bien l’entendre que sa prostate était asymétrique. Personnellement, j’avais ressenti ça en regardant « Cosmopolis » il y a dix ans (déjà !).
En le revoyant hier soir, je l’ai bien plus apprécié. Même si pour moi, ce film de Cronenberg aurait pu être largement amputé de trente minutes. Car il y a beaucoup (beaucoup) de blablas et à la fin du film, ses longueurs se font bien ressentir. Mais, à l’image de « Maps to the Stars », « Cosmopolis » reste très actuel dans son propos. L’histoire du golden boy richissime qui vit cloîtré dans son univers luxueux (ici, sa limousine ultra high-tech), on peut l’appliquer à la caste riche qui régente notre monde capitaliste. Eric Parker philosophe ainsi sur des théories qui, de toute façon, ne peuvent pas être appliquées à notre société, tout simplement parce que leur auteur vit en dehors des réalités (comme nos dirigeants, donc). Eric a d’ailleurs tellement tout qu’il se lasse très (trop) vite de ce qu’il possède et cherche à se frotter au danger (un peu comme la personne qui, à force de posséder tous les derniers gadgets technologiques à la mode, décide que ça ne lui suffit plus). Et en face, la caste populaire manifeste à coups de rats morts, pour signifier à ceux d’en haut que ce système les tue à petit feu (mais est-ce que ceux d’en haut en ont quelque chose à faire ? Pas sûr…).
Porté par un Robert Pattinson magistral (son premier vrai rôle post-Twilight intéressant), « Cosmopolis » résume bien notre société capitaliste, ses limites et ses dérives. Et malgré la tension qui règne par moments (notamment à la fin), le long-métrage de David Cronenberg aurait gagné à être plus rythmé et moins pompeux.
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Uncharted : 6/10
Je n’ai jamais joué au jeu vidéo, donc je ne pourrai pas comparer avec le film de Ruben Fleischer. Ce dernier nous propose un divertissement américain calibré pour le grand public, avec tous les ingrédients qu’il faut : des scènes d’action bien mises en scène, de fabuleux décors qui font rêver et une chasse au trésor palpitante remplie de rebondissements. Ajoutez à ça un casting qui fait bien le job (Tom Holland, Mark Wahlberg, Sophia Ali, Tati Gabrielle et Antonio Banderas). En résumé, ce n’est pas le film de l’année, mais ça se regarde bien.
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Doctor Strange in the Multiverse of Madness : 8,5/10
Le premier plaçait déjà la barre très haut, mais alors celui-là… Et quand j’ai vu que c’était Sam Raimi derrière la caméra, je n’ai pas vraiment été surpris, vu la qualité de ce deuxième volet de « Doctor Strange » (et vu que Raimi est un très réalisateur, selon moi). Les effets spéciaux sont oufissimes, les scènes de combat aussi et le scénario ne cesse jamais de nous surprendre. Et puis, certains caméos font plaisir à voir. Bref, je vous conseille fortement d’aller voir ce nouveau film Marvel !
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Egō : 7/10
Un film qui, à travers sa métaphore habile de l’œuf et de la créature maléfique, aborde de manière originale le mal-être adolescent d’une jeune fille qui subit la pression exacerbée de sa mère narcissique et toxique. Servi par un duo d’actrices qui fonctionne à merveille, ainsi que par une ambiance malsaine et angoissante qui fait immédiatement son effet sur le spectateur, « Egō » se révèle être un petit bijou du cinéma de genre.
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You Cannot Kill David Arquette : 8,5/10
Il s’agit d’un super documentaire mettant en lumière l’acteur David Arquette (Dewey dans « Scream »). Ce film m’a ainsi permis de découvrir l’humain derrière la personnalité publique : un homme touchant avec ses faiblesses — le passage chez son psychiatre m’a beaucoup ému. Le documentaire le montre donc en train d’essayer de se racheter une crédibilité dans le monde du catch, après son humiliation en 2000 (qui a d’ailleurs beaucoup impacté sa carrière en tant qu’acteur, malgré la saga « Scream »). Par conséquent, on le voit se démener pour réaliser son rêve : devenir un catcheur respecté par les fans et ses pairs. Construit comme un biopic hollywoodien, le documentaire conjointement réalisé par David Darg et Price James s’avère être hyper prenant. De plus, on y découvre le monde très intriguant du catch.
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Escape Game 2 : Le monde est un piège : 7/10
J’ai préféré cette suite au premier film. Déjà, je trouve bien de faire une piqûre de rappel au début concernant ce qui s’est passé dans le volet précédent. Ensuite, ils ont su se renouveler au niveau de l’inventivité des salles de l’Escape Game (le métro et la plage, notamment). Enfin, les acteurs se débrouillent bien, même s’ils ont tendance à surjouer par moments, et on s’attache très vite aux personnages qu’ils incarnent. Par contre, je trouve que le scénario part un peu trop loin (surtout à la fin). Pour conclure, « Escape Game 2 » reprend les mêmes ingrédients du premier en l’améliorant considérablement.
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Taxi 3 : 6/10
Jusque-là, c’est mon volet préféré de la saga « Taxi ». Même si le réalisateur du deuxième a rempilé pour celui-là (je trouve que la course-poursuite sur la neige est filmée de manière paresseuse), le scénario est efficace. Il m’a d’ailleurs fait un peu penser à celui du premier. L’humour est également encore de la partie (et il fait bien son effet). Enfin, l’apparition de Sylvester Stallone au début du film est géniale (mais c’est dommage que l’acteur ait été doublé : ça aurait été mieux de laisser sa voix originale). En résumé, « Taxi 3 » est une bonne comédie d’action divertissante.
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Les Crimes du Futur : 7/10
Ce nouveau film signé David Cronenberg est dans la lignée de ses précédentes œuvres : à la fois barrée, mystérieuse et dérangeante. Mené avec brio par le duo Viggo Mortensen/Léa Seydoux, « Les Crimes du Futur » analyse avec lucidité l’Homme et le rapport qu’il entretient avec son corps, ici par le biais du sexe et de l’art. Et comme le dit si bien Timlin (Kristen Stewart) : « La chirurgie, c’est le nouveau sexe. » Bref, encore une œuvre cronenbergienne qui divisera autant qu’elle fascinera.
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The Deep House : 5,5/10
Le concept inédit est bien exploité et, comme les personnages, on se sent immergé sous l’eau et on a envie d’en savoir plus sur cette mystérieuse maison. Les décors sont bien faits, mais on sent un grand manque de moyens dans les effets spéciaux. De plus, si les deux héros sont attachants, ils ne le sont pas suffisamment pour que l’on compatisse à leur sort. Quant à l’ambiance horrifique et d’épouvante du film, je ne l’ai pas suffisamment ressentie pour avoir des frayeurs. Néanmoins, j’ai trouvé ce film de genre français bien réalisé dans l’ensemble.