Après 2001, l’odyssée de l’espace, je vous parle du dernier-né des studios Pixar : Élémentaire (Elemental). Ce nouveau long-métrage d’animation met en scène les quatre éléments naturels — l’eau, la terre, le vent et le feu — sous fond de racisme. S’inspirant directement de la vie de son réalisateur Peter Sohn, il raconte l’histoire de Flam, qui vit à Firetown. Censée reprendre le magasin de son père, sa voie est toute tracée. Jusqu’à ce qu’elle rencontre par hasard, Flack, un « Aquatique »…
Note de l’auteur : cet article contiendra beaucoup de spoilers sur l’intrigue. Ne lisez donc pas la suite si vous n’avez pas encore vu le film.
Sans y aller par quatre chemins, j’ai beaucoup aimé Élémentaire. Certes, le scénario est très classique, tout comme ses enjeux. En effet, point d’antagoniste, sinon une fuite d’eau qui menace la ville entière. Et qui pourrait signer la fin du magasin de la famille de Flam, si elle n’est pas réparée à temps. Quelque part, je trouve que c’est une bonne idée d’avoir voulu nous présenter des personnages et des situations ordinaires, qui nous ressemblent et ressemblent à ce qu’on vit au quotidien. De plus, je me suis beaucoup identifié aux deux héros (Flam et Flack) : la première pour sa quête de soi et le second pour sa sensibilité exacerbée. Ça fait d’ailleurs toujours du bien de voir un personnage masculin qui assume ses fragilités.
J’ai également adoré leur histoire d’amour à la « Roméo et Juliette ». J’ai ainsi pleuré à plusieurs reprises, tellement ça me faisait mal de voir Flam rejeter Flack à cause de leur différence. Comme j’ai été touché par Flack qui est prêt à tout pour protéger Flam. Bon, ils finissent ensemble. Mais ce n’est pas comme si on ne s’en doutait pas. En tout cas, ces deux personnages se complètent à merveille.
La sous-lecture du racisme est intelligemment faite, dans le sens où ce n’est pas forcé (comme quoi, Disney arrive encore à être spontané et subtile de ce côté-là). Les scènes en question sont très fortes. Par exemple, le père de Flam l’emmène voir un musée et qu’ils ne peuvent pas entrer, car jugés potentiellement dangereux (et ils se font insulter violemment par les autres visiteurs). Dans un autre registre, il y a les remarques racistes ordinaires : la famille de Flack est étonnée de voir à quel point Flam parle bien leur langue (or, elle est née dans le même pays). Tous ces éléments rendent le film Élémentaire encore plus réaliste et, donc, intéressant à regarder.
Au niveau du casting vocal francophone, beaucoup ont décrié les choix d’Adèle Exarchopoulos et de Vincent Lacoste pour doubler Flam et Flack. De mon côté, quand j’avais vu la bande-annonce du film, je n’étais pas trop convaincu par Lacoste. En revanche, j’avais confiance en Adèle, dans le sens où elle semblait bien se fondre dans son rôle. Elle a d’ailleurs révélé dans plusieurs interviews qu’elle avait dû travailler sa diction avec un coach. Et le résultat à l’écran est convaincant : j’ai adoré entendre sa voix tout au long du film. Lacoste s’en sort bien également, Flack étant du genre plutôt drôle et maladroit. Par conséquent, ils ont bien été choisis selon moi.
Je terminerai avec les graphismes. Personnellement, dès les premières minutes, j’ai été émerveillé par la ville haute en couleur qu’est Element City. Chaque type d’habitant a ses propres caractéristiques physiques, auxquelles un soin particulier est apporté. L’apparence de Flam change ainsi en fonction de son humeur (elle explose littéralement quand elle est colère et se fait toute petite quand elle devient vulnérable). Firetown est également plus sombre et terne en apparence, ce qui rappelle les quartiers populaires (comme le Bronx, où a grandi Peter Sohn). Un régal pour les yeux, en somme.
Pour conclure, si Élémentaire ne fait pas partie des films majeurs signés Pixar, il parvient tout de même renier avec ce qui fait la force des studios : une histoire intergénérationnelle avec des thématiques bien traitées. Regardez-le si ce n’est pas déjà fait !
Et vous, quel est votre avis sur Élémentaire ? N’hésitez pas à me le dire en me laissant un commentaire !
Bonus : le court-métrage Carl’s Date
Comme toujours, chaque film Pixar a droit à son court-métrage. Cette fois, c’est le héros de Là-Haut, Carl Fredricksen, et son chien, Doug, qui sont mis à l’honneur. Là-Haut faisant partie de mes longs-métrages Pixar favoris, j’étais vraiment heureux de retrouver ces deux personnages. Et je n’ai pas été déçu !
Si le début fait des clins d’œil bien sentis au film — l’oiseau Kévin et ses petits en guise de girouette, le doberman à la voix très aiguë —, la suite se concentre sur Carl qui doit se préparer pour un rendez-vous galant. Or, ça fait une éternité qu’il n’a pas dragué ! Il va donc solliciter l’aide de Doug. Ce dernier lui prodiguera des conseils de chien : renifler le derrière son rencard, lui apporter un jouet… Ce qui donne lieu à des scènes vraiment drôles. Et touchantes également : Doug décide d’accompagner Carl à son rendez-vous pour le soutenir moralement. Le court-métrage fait donc la part belle au lien fort qui unit le chien et son maître.
En résumé, j’ai beaucoup aimé Le rendez-vous galant de Carl. Et devinez quoi ? J’ai (encore) pleuré ! On ne me refera pas, de toute façon.
Et vous, dites-moi en commentaire ce que vous avez pensé de ce nouveau court-métrage signé Pixar.
J’ai adoré le film !
Le scénario est classique mais justement il en est que plus crédible et réaliste et il colle parfaitement aux préoccupations des gens irl ^^
En ce qui concerne Adèle dans le doublage … je ne suis pas fan des acteurs qui se recycle dans le doublage. Il y a des acteurs de doublage de talent mais bon la fame du nom d’Adèle fait que je comprends ce choix et elle a relevé le défi avec brio !