[CINÉMA] Ciné Express #28

Bonjour tout le monde ! J’espère que vous allez bien et que vous terminez bien le mois de juin. Aujourd’hui, je reviens sur les quatre films que j’ai vus au mois de mai 2025. Bonne lecture !

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Conclave

Conclave d’Edward Berger est ressorti en salles à l’occasion du conclave suite à la mort du pape. J’avais raté ce film à sa sortie, donc j’étais content qu’il soit de nouveau à l’affiche, et ce, même si on m’avait raconté le twist final. Je suis allé le voir, malgré tout, car j’étais curieux de savoir comment le long-métrage allait déboucher sur ce fameux twist. Au final, assez habilement, en distillant des indices par-ci, par-là, dans le scénario. Le souci, c’est qu’il est la conséquence d’une intrigue tellement pas subtile au niveau politique.

Si en soi, Conclave est un bon thriller politique bien écrit, pourvu d’un excellent jeu d’acteur et d’un suspense efficace, on a encore droit au fameux combat contre l’extrême droite (Trump, si vous préférez). C’est tellement prévisible que ça en devient lassant à force. Je l’ai déjà dit dans ma critique de Mickey 17, mais je le répète : oui c’est une réalité, mais Hollywood, changez de disque ! Ou mieux : abordez la question de manière plus originale, voire inattendue !

Et pour en revenir à la fin « surprise », ils ont poussé le bouchon encore plus loin en faisant élire ce candidat-là. Car oui, en plus d’être « différent », il est bon et gentil. C’est pratique, hein ? Le même traitement aurait été fait pour la religion musulmane, je peux vous assurer que la pilule aurait été plus difficile à avaler. Mais comme c’est la religion catholique, c’est plus facile de dénoncer le méchant patriarcat blanc hétéro cisgenre.

Bref, ça donne l’impression que j’ai détesté Conclave. Je le répète : le film en lui-même est réussi. Le message de fond est juste risible, selon moi.

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The Shrouds

Présenté en compétition au Festival de Cannes 2024, Les Linceuls (The Shrouds en VO) de David Cronenberg n’est sorti au cinéma qu’en avril dernier. Trois ans après Les Crimes du Futur, le réalisateur canadien revient avec un thriller énigmatique, dans la lignée de sa filmographie si singulière. Une œuvre qui est plus accessible dans le traitement de ses thématiques, cependant.

Car pour le coup, j’ai trouvé Les Linceuls beaucoup plus facile à suivre et à comprendre que Cosmopolis ou Maps To The Stars (par exemple). La première scène suffit d’ailleurs à poser le cadre : l’épouse de Vincent Cassel à l’écran (incarnée par Diane Kruger) lui manque tellement qu’il en souffre. Et pour ça, quoi de mieux d’installer des caméras dans la tombe de sa femme pour assister à la décomposition du cadavre de cette dernière, et ce, dès que l’envie lui en prend ? Glauque, vous me direz ? Je vous répondrai : « Du Cronenberg craché ! »

David Cronenberg nous propose ainsi une réflexion intéressante sur le deuil de l’être aimé — jusqu’où la souffrance peut nous mener dans notre folie. Il pose également la question très actuelle de l’IA, de l’utilisation que l’Homme en fait, de la dépendance qu’elle génère chez lui et de l’abus qui en résulte. Encore une fois, le réalisateur prédit le futur humain avec un certain réalisme glaçant.

Porté avec brio par le trio Vincent Cassel/Diane Kruger/Guy Pearce, Les Linceuls s’avère donc être un nouveau film cronenbergien intéressant, intriguant et prenant. Avec une fin ouverte marquante, comme on en a l’habitude avec le réalisateur canadien. À voir !

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Partir un jour

Juliette Armanet tient son premier grand rôle au cinéma dans Partir un jour, une comédie musicale douce-amère réalisée par Amélie Bonnin. Pourquoi douce-amère ? Tout simplement, car comme son titre l’indique, ce film parle du fait de se réconcilier avec son passé pour mieux le laisser derrière soi. Et pour que ce soit plus original, on ajoute des chansons interprétées par le casting. Plus précisément des standards des années 90/2000, vu que les personnages quarantenaires incarnés par Juliette Armanet, Bastien Bouillon, Tewfik Jallab, Mhamed Arezki et Pierre-Antoine Billon ont grandi durant cette période.

Est-ce que c’est malaisant, au départ ? Franchement, oui. Je ne sais pas si c’était volontaire de la part d’Amélie Bonnin, mais au début, j’ai vraiment eu du mal à me faire à l’idée que je regardais une comédie musicale. Pourtant, j’ai appris à apprécier ce genre cinématographique au fil des années. Mais le fait que ce soit un long-métrage français rend l’ensemble un peu trop cringe par moments. Il y a tout de même de beaux tableaux musicaux :

  • « Partir un jour » en guise de final ;
  • « Paroles paroles » habilement détourné pour les besoins de l’intrigue ;
  • « Cécile ma fille » (duo très touchant entre Juliette Armanet et son père à l’écran, François Rollin) ;
  • « Le Loir & Cher ».

Quant aux reprises de Ces soirées-là et Femme Like U, avec le recul, elles sont volontairement malaisantes, car leurs paroles sont déjà bien « beaufs » à la base. Et pour le coup, Bastien Bouillon et Tewfuk Jallab jouent vraiment bien les mecs machos. Par ailleurs, le casting est vraiment convaincant dans l’ensemble : Juliette Armanet s’en sort très bien en tant qu’actrice et son alchimie avec Bastien Bouillon se ressent vraiment à l’écran.

En résumé, Partir un jour se regarde sans déplaisir. Je ne pense pas le revoir, cependant.

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L’amour c’est surcoté

On m’a recommandé ce film sur Instagram (à l’instar de Sinners, d’ailleurs) et honnêtement, je suis content d’avoir découvert L’amour c’est surcoté de Mourad Winter. L’histoire, c’est celle d’Anis, un chômeur trentenaire qui a du mal à avancer dans sa vie depuis la mort soudaine de son meilleur ami Isma. Mais le jour où il rencontre Madeleine, étudiante dans la vingtaine au franc-parler assez surprenant, l’existence pourrait de nouveau bien lui sourire.

Si j’ai beaucoup aimé cette comédie dramatique, c’est parce qu’elle aborde, tantôt avec humour, tantôt avec tristesse, beaucoup de thèmes plus que jamais d’actualité : le suicide, le deuil, l’alcoolisme, le racisme, la transidentité, le chômage chez les jeunes, le sexisme, et j’en passe. Et à une époque où la subtilité manque sérieusement à l’appel — je vous renvoie à mon avis sur Conclave en début d’article —, ici le réalisateur ne fait jamais de forcing. Toutes ces thématiques s’incorporent naturellement au scénario, via des punchlines bien senties et un jeu d’acteur sincère.

Dans le rôle principal, Hakim Jemili parvient à passer par toutes les émotions avec beaucoup de talent. Je ne connaissais pas cet acteur jusque-là, mais je me pencherai sur sa carrière de très près. En tant que son love interest à l’écran, Laura Felpin va toujours là où on ne l’attend pas : tantôt masculine, tantôt féminine ; tantôt jeune fille branchée, tantôt jeune bourgeoise bien sous tous rapports. Enfin, dans des rôles secondaires marquants, François Damiens et Isabelle Malin m’ont arraché beaucoup de rires.

Pour conclure, L’amour c’est surcoté mérite son bouche-à-oreille positif et devrait bien terminer son parcours au Box-Office. Et ce film-là, je pense le revoir avec plaisir.

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Et vous, avez-vous vu ces films ? Quels autres longs-métrages avez-vous vus au cinéma, le mois dernier ? N’hésitez pas à me le dire en me laissant un commentaire !

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