Après Wonder Wheel et sa fête foraine haute en couleur (dans tous les sens du terme), Woody Allen nous raconte une énième histoire sous fond new-yorkais. Ça peut en agacer beaucoup comme ça ne lasse pas ses plus fervents admirateurs. Comme moi. Certes, Un Jour de pluie à New York n’est pas son film le plus mémorable (ni le meilleur), mais il a un côté « feel-good » qui m’a bien plu. En d’autres mots, c’est l’un de mes coups de cœur de cette année 2019.
Ce qui m’attirait et m’intriguait le plus, c’était le casting ! Je n’aurais jamais pensé que Woody Allen ferait appel à Selena Gomez un jour. Moi qui aime beaucoup la demoiselle quand elle chante, je n’attendais que de la voir à l’œuvre devant la caméra du New-Yorkais. Et je me doutais déjà que son jeu d’actrice serait convaincant, Allen ayant toujours su diriger ses acteurs. J’ai ainsi adoré la performance de Gomez, ainsi que celles de Timothée Chalamet et d’Elle Fanning (que je me surprends de plus en plus à aimer, tant elle fait des choix étonnants dans sa carrière). Tous les trois forment d’ailleurs un triangle amoureux intéressant. J’ai été aussi ravi de revoir Rebecca Hall, après Vicky Cristina Barcelona. Diego Luna, lui, vient ajouter une touche de charme « caliente » à l’ensemble.
Le scénario est à la fois simple et fantaisiste. Même sans avoir vu la bande-annonce, on s’attend déjà à ce que cette histoire d’interview mène à différents quiproquos pour nos deux héros. Qui dit quiproquos chez Woody Allen, dit forcément humour. Pour ma part, j’ai trouvé les répliques très drôles et leur effet est accentué par l’excellent jeu d’acteur d’Elle Fanning (car c’est elle qui sort les meilleurs punchlines du film). Les personnages névrosés de Jude Law et de Liev Schreiber sont également marrants (on reconnaît bien la patte allenienne dans leur écriture). Puis, j’ai bien aimé la référence à Gatsby le Magnifique via le personnage de Timothée Chalamet (qui vit lui aussi dans la décadence et l’insouciance, tout en étant amoureux de sa « Daisy »). La fin m’a également surpris : je m’attendais à une conclusion similaire à Café Society, mais j’étais loin du compte.
Là où mon avis est plus mitigé, c’est concernant le scénario qui part dans tous les sens dans le troisième acte. Je pense notamment à la conversation entre la mère et le héros qui tombe comme un cheveu dans la soupe, même si elle apporte quelque chose à l’histoire. Ce qui m’a également agacé, c’est cette manie qu’à Allen à mettre de la lumière artificielle dès qu’il le peut. Ce n’était pas forcément très esthétique sur le visage de Kate Winslet dans Wonder Wheel. Là, ça l’est davantage, mais il l’utilise trop selon moi. Ça rend le film artificiel (sans mauvais jeu de mots).
En résumé, je me suis régalé devant A Rainy Day in New York. C’est un film frais et sans prétention, et dans la pure lignée allenienne. Je ne peux que vous conseiller d’aller le voir.