La saga m’avait laissé un souvenir impérissable, notamment avec les deuxième et troisième tomes. Concernant le film, j’avais été clément la première fois, mais je l’ai été beaucoup moins lorsque je l’ai revu récemment. Alors, pour ce qui est du quatrième tome raconté du point de vue de Christian, j’ai repoussé le moment où je commencerai à le lire. Et me voilà en train de vous dire ce que je pense. Je vais essayer de rester calme, mais je ne vous garantis rien !
Grey (ou Cinquante Nuances de Grey par Christian) est globalement mauvais. Je ne vous apprends rien en vous disant que c’est mal écrit, que ce soit dans la forme comme dans le fond. Le personnage de Christian était déjà tête à claques dans les autres livres. Mais là, E.L. James a réussi à le rendre encore plus détestable qu’à l’accoutumée. Je ne sais pas si elle l’a fait exprès, en se disant que les fans n’y verraient que du feu. Ou si elle était persuadée que le public allait adorer ce « nouveau » volet. Quand on lit ces cinq cent et quelques pages, on se rend compte que c’est bel et bien du premier degré. Et je peux vous assurer qu’on rigole !
Si, dans Cinquante Nuances de Grey, Christian avait le mérite d’être sombre, charismatique et mystérieux (même s’il était déjà obsédé du cul), là on dirait un adolescent qui parle. Et « il » nous le fait savoir, en plus ! Non, vous n’avez pas rêvé : Christian Grey a les mêmes pensées qu’un jeune homme en pleine puberté qui a envie de baiser tout ce qui a un vagin ! Vous ajoutez à ça ses pensées à italique – dont je me serais personnellement bien passé –, un champ lexical autour de sa queue et des seuls gros mots qu’il semble connaître, ainsi qu’une psychologie de bas étage (qui aurait pu être bien plus étoffée si le bouquin avait été pensé et écrit par quelqu’un d’autre). Parce qu’il y en avait des choses à dire sur Christian et ses nuances sombres !
En effet, les bases de l’histoire ne sont pas mauvaises. Je les trouve même plutôt intéressantes. Car, au lieu de raconter la même histoire d’un point de vue différent, il aurait mieux valu s’intéresser à l’enfance du personnage, comment il en est arrivé à pratiquer le BDSM – on est d’accord : ce n’est pas du « vrai » BDSM ici – et pourquoi il refuse d’avoir une vraie relation. Alors oui, il y a des tentatives (infructueuses) pour expliquer la manière de penser et les agissements du personnage. Parfois, on arrive à être convaincu, voire à être ému (oui, oui !). Mais la plupart du temps, on enchaîne les fous rires, tellement c’est prévisible, risible et caricatural. Si on savait que la vision de la Femme chez E.L. James était arriérée, je ne parle pas de celle de l’Homme. En gros, nous sommes tous des connards qui pensons avec notre queue – autant insister là-dessus, puisqu’elle répète ce mot toutes les pages (ou presque) – et qui ne sommes pas capables d’éprouver des sentiments. Navrant, en somme.
Beaucoup de critiques ont mis le doigt dessus, mais je le dis à mon tour : ce « spin-off » n’apporte strictement rien à cette saga déjà bien terne. Que les dialogues et les échanges par mail/SMS soient les mêmes dans les deux livres, ça ne me dérange pas en soi. Mais je ne peux définitivement pas me faire à l’idée qu’un livre comme celui-là ait autant de succès. À éviter, si vous voulez mon avis.
Un commentaire