[CINÉMA] The Witch

The Witch - Horreur (1)

Attention : chef d’œuvre en vue ! The Witch était un film qui m’intriguait, pour plusieurs raisons. Le fait que ce soit un “sous-genre” du cinéma d’horreur et à part des films du même type, notamment. Je me suis donc jeté à l’eau et ai visionné l’œuvre de Robert Eggers. Une œuvre qui aurait pu me laisser dubitatif. Or ça n’a pas été le cas.

Ce qu’il y a de “drôle” dans The Witch, c’est que son histoire est tout ce qu’il y a de plus classique. Ici, celle de la famille qui doit affronter une sorcière, sans qu’ils ne le sachent, leur croyance religieuse les isolant du reste du monde. Ça commence avec la disparition soudaine du nouveau-né et la perte progressive de leurs récoltes, jusqu’à celle de leurs repères. Pour aboutir finalement à la “renaissance” de la jeune héroïne, campée par Anya Taylor Joy. L’entre-deux se verra ponctué de symboles religieux forts et d’une atmosphère malsaine, mais marquante en soi.

En effet, ce film d’horreur donne matière à penser. D’ailleurs, est-ce vraiment un film d’horreur ? De mon côté, je dirais que c’est plutôt un habile mélange entre différents styles : horreur, fantastique, thriller et drame, sous fond de religion. Cette dernière tient ainsi une place importante dans le récit, d’après l’époque durant laquelle celui-ci se déroule. C’est donc intéressant de voir à quel point les convictions de cette famille sont fortes, même lorsqu’une sorcière s’en mêle. Quitte à ce qu’ils renient l’une des leurs.

Le film est également fort en symboles (comme je le disais au début), puisqu’on y retrouve tous les “clichés” religieux auxquels on pense instantanément. Il y a le bouc noir (le diable), le lièvre (l’”innocence”), la pomme (le pêché) et le corbeau (la mort). En dehors, il y a la sorcière qui piège ses victimes. Autant de clins d’œil qui sont “amusants”, quelque part. Car, si The Witch a effectivement ce côté déjà-vu dans son histoire, il arrive cependant à en jouer avec aisance dans le scénario et la mise en scène.

The Witch - Horreur (2)

En outre, il y a la jeune Thomasin, qui est en marge des siens du début à la fin. Elle représente ainsi tout ce que ces derniers exècrent ou envient : le désir sexuel et celui de s’affranchir de son rôle de femme soumise. Autour d’elle, chacun gravite à sa manière : son frère qui fantasme sur elle, sa mère qui voit sa féminité grandissante d’un mauvais œil, son frère et sa sœur cadets qui la considèrent comme une sorcière, son père qui ne sait plus où se donner la tête. La fin leur donnera tous raison, par conséquent, avec ce plan de toute beauté. Et elle-même se trouvera être épanouie dans ce qu’elle est devenue.

Enfin, il faut le souligner, les acteurs livrent une interprétation très juste pour ce genre de fiction. Outre l’actrice principale, qui ira loin (à mon avis), les confirmés Ralph Ineson et Kate Dickie complètent bien cette histoire par les personnalités diamétralement opposées de leurs personnages respectifs. Tandis que le jeune Harvey Scrimshaw réussit ses débuts devant la caméra. Un ensemble flamboyant qui fait de ce film une sorte de huis-clos haletant.

Je vous l’avais bel et bien dit : The Witch est un chef d’œuvre. C’est un film qui peut, certes, diviser et nous laisser perplexe. Mais il ne peut laisser indifférent, c’est certain.

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