[CINÉMA] Portrait de la Jeune Fille en Feu

C’est un film dont j’entendais parler depuis des mois, en bien, et j’avais très envie de le regarder. Après mon visionnage, je comprends clairement les excellentes critiques au sujet de Portrait de la Jeune Fille en Feu de Céline Sciamma.

Déjà, le casting féminin brille de mille feux. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé l’aspect “huis-clos” de ce long-métrage, puisque la maison d’Héloïse en est le principal décor (ainsi que la plage où elle et Marianne vont se balader). Mais les quatre actrices sont toutes excellentes ici. Ma préférence va clairement à la belle Noémie Merlant, qui crève l’écran (elle est si photogénique). En face d’elle, Adèle Haenel hypnotise la caméra par sa seule présence. Ce n’est pas une actrice que j’apprécie particulièrement (j’oserais même dire que je la trouve surcotée), mais force est de constater qu’elle a beaucoup de talent (c’était déjà le cas dans Le Daim). La jeune Luàna Bajrami s’avère être très talentueuse, grâce à un second rôle marquant. Enfin, Valeria Golino irradie dans les rares scènes où elle apparaît.

En outre, Portrait de la Jeune Fille en Feu m’a donné l’impression d’admirer une oeuvre d’art : la photographie est si belle et la mise en scène est si soignée. Le film aurait d’ailleurs mérité de remporter le prix de la mise en scène à Cannes (plutôt que celui du scénario, qui s’avère être très linéaire). Céline Sciamma joue par ailleurs beaucoup sur les métaphores visuelles et, même si elles ne sont peut-être pas toujours subtiles, elles dégagent une poésie cinématographique rare. Pour moi, c’est l’un des plus beaux films de l’année 2019, voire de la décennie 2010-2019.

Les dialogues sont ciselés et beaux à écouter. L’un de mes passages préférés est celui où Héloïse lit un extrait du récit d’Orphée et d’Eurydice (qui aura une influence significative à la fin du film). Néanmoins, la longueur générale de l’ensemble et le “peu” de dialogues peuvent donner l’impression que l’histoire est vide, alors qu’elle est très profonde. Le film aurait donc gagné à être plus bavard.

Pour finir, j’ai bien aimé la manière dont la thématique de la condition de la femme était traitée. Le film est féministe quelque part, mais ce n’est jamais forcé (bien au contraire). Les exemples apportés via les personnages féminins sont, par ailleurs, bien illustrateurs des mentalités de l’époque.

En résumé, Portrait de la Jeune Fille en Feu de Céline Sciamma est un beau film, dans tous les sens du terme.

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