Je crois qu’on peut compter sur les doigts d’une seule main le nombre de fois où j’ai dû voir Penélope Cruz et Javier Bardem ensemble sur grand écran. La dernière fois, c’était dans le mauvais et oubliable Cartel de Ridley Scott. Aujourd’hui, c’est dans Loving Pablo (ou Escobar en VF) du réalisateur espagnol Fernando León de Aranoa. L’alliance parfaite, en somme !
Eh bien, c’est une alliance parfaite en apparence ! Non, tout n’est pas à jeter dans Loving Pablo ! L’image du film est très belle, tant les couleurs sont chatoyantes (elles nous rappellent la chaleur de la Colombie). Les plans de caméra sont travaillés et donnent un aspect « propre » à ce biopic sur Pablo Escobar. La bande originale s’inscrit bien dans l’ambiance « latino-américaine » de l’histoire. Néanmoins, je lui reproche son côté trop impersonnel (j’avais plus l’impression de regarder un film américain qu’un film espagnol).
Au niveau des acteurs, Javier Bardem incarne à la merveille Don Pablo, aussi bien physiquement que le personnage. Le reste du casting ne démérite pas, mais j’aurais vu une autre actrice que Penélope Cruz camper Virginia Vallejo. Cette dernière n’est pas mauvaise, mais sa performance est trop caricaturale par moments (ses scènes larmoyantes sonnent faux). Ce n’est pas le genre de rôle qui lui sied bien, selon moi.
Enfin, le scénario est (trop) convenu et contient beaucoup de longueurs, surtout vers la fin. Les scènes violentes m’ont fait rire — était-ce voulu ? —, et plus il y en a, plus le ridicule prend le dessus. La vie d’Escobar est survolée, mais il est difficile de parler de tout en deux heures seulement. Pour une personne qui voudrait découvrir ce personnage « hors du commun », je ne sais pas si le film comblerait suffisamment ses attentes.
Un long-métrage dont j’en attendais davantage…
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Note de l’auteur : Comme le réalisateur et le casting sont majoritairement hispanophones, je m’attendais à ce que l’espagnol soit la langue principale de ce film. Malheureusement, celui-ci a été filmé en anglais. J’imagine que les producteurs visaient une sortie aux États-Unis. Or, selon moi, l’ensemble aurait été moins ridicule en espagnol qu’en anglais (surtout pour les scènes dramatiques et pour le jeu d’actrice de Penélope Cruz).
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