S’il y a un film que je n’attendais clairement pas, c’est bien Le Garçon et le Héron d’Hayao Miyazaki. Je voulais le voir, car j’adore Miyazaki depuis que j’ai découvert Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro et Le Château Ambulant. Pour moi, il ne fera jamais mieux que ces trois films. Et je dois vous avouer que j’avais été un peu déçu par Ponyo sur la falaise et Le vent se lève (moins par le second, cela dit). Je ne savais donc pas à quoi m’attendre concernant Le Garçon et le Héron.
Pour tout vous dire, j’ai été dérouté par ce long-métrage. Déjà, car ça faisait très longtemps que je n’avais pas vu une œuvre signée Hayao Miyazaki. Ensuite, car j’ai vraiment eu du mal à rentrer dans l’histoire. Enfin, car je me suis interrogé en regardant certaines scènes. De plus, il y a un côté vraiment « glauque » qui m’a dérangé dans cette histoire (on voit clairement que le jeune héros n’accepte pas sa nouvelle vie depuis la mort de sa mère et va même jusqu’à se mutiler pour ne pas retourner à l’école, où ses camarades le harcèlent). Dit comme ça, ça peut laisser penser que je n’ai pas aimé Le Garçon et le Héron.
Pourtant, si. Passées les vingt premières minutes — à partir de là, j’ai retrouvé le genre fantastique cher à Miyazaki que j’aime tant chez lui —, je me suis laissé entraîner par la quête intérieure de Mahito. Le film fait ainsi la part belle aux décors et aux effets visuels (les hallucinations du héros quand il veut sauver sa mère des flammes sont impressionnantes). L’autre monde où se déroule la deuxième partie du film est également riche en détail, notamment au niveau des personnages qui, une fois n’est pas coutume, traduisent à merveille le génie créatif visuel d’Hayao Miyazaki.
Au niveau de l’histoire, elle est assez attendue. Du moins, si on la prend au premier degré. Dès le début, on sait qu’il s’agira pour le jeune Mahito de faire le deuil de la mort brutale de sa mère pour aller de l’avant. Cependant, comme je l’ai fait remarquer plus haut, certains événements scénaristiques sont flous et on ne comprend pas vraiment leur intérêt dans l’intrigue. Le récit devient surtout intéressant si on le regarde autrement (SPOILERS : analyse de JeuxVidéo.com sur le film à lire si vous l’avez vu !). Personnellement, cette double lecture me donne clairement envie de le revoir.
Enfin, les personnages sont dans la lignée de ceux que nous propose Hayao Miyazaki depuis ses débuts. J’ai bien aimé celui du héron, intriguant et majestueux au départ, idiot et loufoque par la suite. Mahito est également attachant et on s’identifie à lui au fil de l’histoire. Il y a aussi les vieilles servantes qui apportent un ressort comique bienvenu à l’ensemble. Sans oublier les protagonistes féminins qui sont forts comme je les aime.
Pour résumer, Le Garçon et le Héron est, pour moi, loin des chefs-d’œuvre d’Hayao Miyazaki que j’ai cités plus haut. Cependant, je l’ai trouvé mieux que le précédent (Le vent se lève), dans le sens où on retrouve « vraiment » Miyazaki. Ce n’est pas non plus son long-métrage le plus accessible, ce qui peut perturber le spectateur ou la spectatrice durant son visionnage. Ce n’est pas mon film de 2023, en somme, mais c’est certainement l’un des plus intrigants de l’année écoulée.
Et vous, avez-vous vu le dernier film d’Hayao Miyazaki ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Dites-le-moi dans les commentaires !