Bonjour tout le monde ! J’espère que vous passez une bonne semaine. Aujourd’hui, je vous parle des deux films que j’ai vus la semaine dernière au cinéma : Été 85 de François Ozon et Tout Simplement Noir de Jean-Pascal Zadi et John Wax. Bonne lecture !
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Été 85
Vu les avis enjoués sur ce dernier film de François Ozon (un réalisateur que j’adore, en témoigne mon avis dithyrambique sur L’Amant Double), j’aurais voulu aimer Été 85. Malheureusement, dès la scène d’ouverture, je suis tombé des nues. Quant à la conclusion, elle m’a laissé sans voix (et pas dans le bon sens du terme).
Si commencer directement par la fin de l’intrigue ne m’a pas tant dérangé que ça — il reste toujours une part du mystère à résoudre —, le traitement de la romance m’a un peu gêné par contre. À mes yeux, on sent dès le début un côté malsain dans cette histoire d’amour. C’était peut-être voulu de la part François Ozon, mais ça ne m’a pas aidé à trouver cette relation belle. Pourtant, l’alchimie est bel et bien présente entre les deux acteurs principaux. Mais j’ai ressenti peu d’empathie pour les personnages, d’où mon ressenti général mitigé.
Pour rebondir sur quelques points positifs, les acteurs m’ont tous convaincu dans leur interprétation. Félix Lefebvre incarne avec justesse ce héros innocent qui éprouve ses premiers émois amoureux. Benjamin Voisin, lui, est d’une beauté renversante devant la caméra d’Ozon (sur ce plan-là, je comprends tout à fait l’attirance d’Alexis pour David). Dans les rôles secondaires, Valeria Bruni Tedeschi tire son épingle du jeu, en dépit de son personnage idiot et agaçant (surtout à la fin du film). Pour ce qui est du scénario, l’alternance entre le passé et le présent est bien gérée, et on a donc envie de connaître le fin mot de l’histoire. Mais c’est sans compter sur le dernier acte, qui enchaîne les moments ridicules et se conclue de la manière la plus stupide qui soit. Bref, on en revient à mon ressenti mitigé.
En résumé, Été 85 de François Ozon restera l’une de mes plus grosses déceptions de l’année 2020. Je retiendrai donc surtout le jeu des acteurs et les deux premiers actes du scénario.
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Tout Simplement Noir
Contrairement à Été 85, j’avais entendu tout et son contraire sur Tout Simplement Noir, une comédie « documentaire » réalisée par Jean-Pascal Zadi et John Wax. Ce que je trouvais alléchant dans ce film, c’étaient son concept et sa thématique (qui fait fortement écho aux actualités). Le duo relève ainsi haut la main son pari de rire du racisme en France.
Le concept des mini-sketchs qui s’enchaînent fonctionne effectivement très bien. Même s’il est pourvu quelques scènes peu intéressantes (selon les points de vue), il y a toujours une ligne de dialogue qui va nous faire rire. Les blagues sur le racisme et celles qui le dénoncent sont donc bien trouvées, à mon sens. Dans le même temps, les acteurs arrivent tous à rire d’eux-mêmes et à jouer du racisme qu’ils ont subi un jour ou l’autre, notamment en s’accusant les uns les autres (cf. le passage excellent avec Fabrice Éboué et Lucien Jean-Baptiste). Chacun apporte donc son propre grain de folie et fait bien entendre leur voix dans le message qu’il veut faire passer au spectateur.
De leur côté, Jean-Pascal Zadi et John Wax font également passer des messages via la préparation de cette manifestation (fictionnelle). Par ailleurs, ce qui m’a agréablement surpris dans ce film, ce sont les prises de position. En effet, on pouvait s’attendre à ce que le film ne dénonce le racisme que d’un seul côté et pas de l’autre. Au contraire, Tout Simplement Noir dénonce aussi le côté sectaire de chaque communauté raciale. Ainsi, Zadi veut d’abord organiser un rassemblement exclusivement masculin et noir, puis se remet progressivement en question face aux remarques générales. Le long-métrage vient donc contredire intelligemment les manifestations qui ont secoué la France ces dernières semaines.
Pour conclure, Tout Simplement Noir est une bonne comédie qui parvient à remettre intelligemment en question les clichés racistes récurrents. De plus, son réalisateur et acteur principal porte sans mal son film sur ses épaules pendant 1 h 30. Son succès est donc bien mérité.
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Et vous, avez-vous vu ces deux films ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires !