J’ai du mal à dire si j’ai aimé Blade Runner de Ridley Scott ou pas. J’avais adoré la suite réalisée par Denis Villeneuve, Blade Runner 2049. Et c’est peut-être ça qui fait que j’avais trop d’attentes par rapport à son prédécesseur. Car je pense que le réalisateur aurait pu aller beaucoup plus loin dans son raisonnement, vu le fabuleux univers qu’il a mis en place. Mais je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé Blade Runner.
Je crois déjà qu’il faut prendre en considération la date de sortie du long-métrage (1982). En effet, le genre cyberpunk en était à ses premiers balbutiements, donc on expérimentait un nouveau genre de film de science-fiction. Donc, je comprends que le scénario reste “simple” dans sa construction, même si en l’analysant en profondeur, on y décèle des messages intéressants (l’Homme vs la machine, les références à la religion…). Mais en regardant Blade Runner comme une oeuvre datant de 2019, on s’attend à une intrigue plus riche et étoffée. Or, il faut le voir comme un film de son époque.
Ce qui m’a manqué aussi dans ce film est la psychologie plus développée des différents personnages, notamment la relation Deckard/Rachel. En effet, si vous avez vu le 2, alors vous savez que leur couple a eu un fort impact sur la société, puisque leur union a engendré un enfant et que celui-ci pourrait compromettre le fragile équilibre établi entre les humains et les replicants. Là, j’avais l’impression que leur relation n’était pas aussi forte et aussi influente qu’elle aurait dû l’être.
Ça m’amène au point suivant qui concerne le rythme du scénario. C’est vrai qu’il est mou et ça peut en freiner certains. De mon côté, je vois plus cette lenteur comme un moyen de développer la mythologie mise en place, ce que Ridley Scott plus ou moins bien. Mais encore une fois, c’étaient les premiers balbutiements du genre cyberpunk, à une époque où les moyens n’étaient pas non plus les mêmes qu’aujourd’hui. Denis Villeneuve aura pu ainsi aller encore plus loin dans la complexité de la mythologie de l’univers de Blade Runner, car il avait les outils techniques pour. Et d’autres films s’inspireront beaucoup du film de Ridley Scott, comme Ghost in the Shell (pour les rapports hommes/machines) et des sagas dystopiques comme Divergente et Hunger Games (pour la division de la société). Donc, le fait que Blade Runner “manque” d’action n’est pas gênant en soi. C’est d’ailleurs cet aspect-là qui m’avait beaucoup séduit dans le deuxième volet.
Et pour finir sur une note positive (dans ce billet qui n’est finalement pas si négatif que ça), les effets spéciaux et la réalisation restent impressionnants pour leur époque. Certes, Ridley Scott a recyclé certains plans (à cause du budget trop restreint ?), mais encore une fois, ce n’est pas gênant. Ça permet même d’insister sur le côté futuriste de cette société évoluée en apparence, mais dont la crise humanitaire/économique est devenue trop importante. Les plans de caméra sont, de ce fait, soignés, tant on évolue dans une société futuriste à la fois avancée et glauque (la pyramide et les buildings géants face à la surpopulation qui cohabite tant bien que mal). Le long-métrage était donc bel et bien en avance sur son temps, notamment sur le plan visuel.
Pour conclure, je dirais que Blade Runner de Ridley Scott mérite plusieurs visionnages pour être pleinement apprécié à sa juste valeur. C’est mon ressenti personnel, en tout cas, car j’ai eu l’impression de passer à côté du film (cf. les messages qui en découlent). J’admets aussi avoir décroché durant la seconde partie du long-métrage (dès que le héros part à la recherche du premier replicant dans le club de strip-tease). Je reverrai donc Blade Runner et je pense que mon ressenti devrait évoluer (notamment, parce que je saurai à quoi m’attendre cette fois). Et je devrai enfin vraiment déterminer si j’aime ce film ou non.
Et vous, quel est votre sur Blade Runner de Ridley Scott ? Pensez-vous qu’il mérite son statut de “film culte” ? N’hésitez pas à me donner votre avis dans les commentaires.