[CINÉMA] BlacKkKlansman

Eh bien voilà : j’ai trouvé mon film de l’année 2018, loin devant le déjà très bon A Simple Favor (dont je vous parlais la semaine dernière). Ce film, c’est BlacKkKlansman de Spike Lee. Une œuvre cinématographique qui ne pouvait que frapper fort à l’heure actuelle. C’est que Spike Lee ne fait pas les choses à moitié !

Je partais voir ce long-métrage sans savoir vraiment de quoi ça parlait. Je n’avais pas lu le synopsis ni même vu la bande-annonce. BlacKkKlansman a donc été une surprise totale pour moi. Et bon dieu, quelle claque je me suis pris ! Le Grand Prix à Cannes est amplement mérité, et gageons qu’il sera l’un des grands favoris aux prochains Oscars (derrière A Star Is Born ?). Et pour mieux aborder la thématique (encore très sensible) du racisme aux États-Unis (mais pas que), Spike Lee la traite sous le ton volontairement caustique de la comédie policière. Ce qui nous permet de mieux digérer la haine ambiante omniprésente dans le long-métrage.

Malgré ses 2 h 16 (quand même !), on ne s’ennuie pas une seule seconde ! Il nous plonge d’ailleurs d’emblée dans le vif du sujet, grâce à cette séquence hilarante durant laquelle un politicien suprématiste blanc débite son discours raciste et antisémite (non sans mal, ce qui le rend la scène comique, tout en étant révoltante dans son fond). Puis, il dénonce l’extrémisme suprême, et ce, des deux côtés (bien qu’on sente qu’il se placera du côté des noirs afro-américains du début à la fin du film). Enfin viendront ces dernières images pour conclure cette intrigue qui, comme je le disais précédemment, reste plus que jamais d’actualité dans une Amérique gouvernée par Donald Trump. Pour ma part, j’ai aimé cette fin délibérément pessimiste, alors que BlacKkKlansman semblait déboucher tout droit sur un happy-end classique. Je vous le dis : quand Spike Lee fait les choses, il ne les fait pas à moitié !

Les deux acteurs principaux sont excellents dans leurs rôles respectifs. Adam Driver prouve ainsi qu’il n’incarne pas qu’un seul personnage (Kylo Ren dans Star Wars), tandis que John David Washington est une belle révélation devant la caméra de Spike Lee (je l’ai d’ailleurs trouvé très photogénique, à l’image d’un Chadwick Boseman dans Message from the King). Dans les rôles secondaires, je retiens surtout Topher Grace (un acteur si talentueux qui se fait malheureusement trop rare sur la scène hollywoodienne).

Enfin, la bande originale décape et nous plonge avec délice dans l’ambiance funk des années 70. Le montage et les effets de lumière font également mouche, en témoignent la scène du discours de Kwame Ture (dans laquelle on voit ces visages d’hommes et de femmes noirs dans la pénombre se révéler) et le passage où Ron et Patrice discutent de leurs films et acteurs favoris (avec les affiches qui viennent « casser » la dynamique classique du montage).

En résumé, c’est un dix sur dix tout rond que je donne à BlacKkKlansman ! J’espère donc vous avoir convaincu de le voir !

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