[ALBUM] Ke$ha, Animal

Après Katy Perry en 2008 et Lady Gaga en 2009, voici la nouvelle chanteuse déjantée à la mode, j’ai nommé Ke$ha. Cette jeunette de vingt-deux ans (à peine) fait déjà du bruit avec Tik Tok, là où Perry et Gaga avaient vu leurs carrières respectives décoller avec I Kissed a Girl et Poker Face. Et comme ces deux dernières, Tik Tok est en passe de devenir un titre culte, qu’on le veuille ou non. Car la nouvelle chouchoute du public a imposé, avec cette chanson, son style, soit celui d’une jeune californienne qui aime montrer qu’elle est trash, et qui a un goût très prononcé pour la provocation. Et qui a un joli minois en plus de ça (ce qui n’est même pas surprenant à vrai dire).

Et comme pour Katy Perry et Lady Gaga, on avait peur d’avoir affaire à une énième chanteuse nous servant un seul tube, avant de disparaître dans les abysses de l’anonymat (soit un album fade et sans saveur). Mais comme Perry et Gaga (décidément, des références pour cet article), Ke$ha nous livre un album frais et entraînant, alternant entre le tubesque et le passable, voire le très moyen (ce qui est très peu le cas en fait). Ainsi, à l’image de Tik Tok, Animal se consomme surtout pour faire la fête, ou simplement pour danser chez soi lorsqu’on broie du noir. Ou alors juste parce qu’on adore cet album, ce qui est mon cas personnellement.

Animal, c’est le nouvel album commercial par excellence, juste fait pour cartonner, à l’image des nombreux tubes potentiels qui se trouvent à l’intérieur. À l’image, par exemple, de Take If Off, titre électro qui abuse sans cesse du vocodeur, et qui nous envoûte à chaque nouvelle écoute. Ou à l’image de Blah Blah Blah, deuxième single de l’album, futur carton annoncé (normal, avec ce refrain entêtant qui nous donne envie de danser, encore une fois). Sans oublier l’excellent Backstabber (chanson très girly au passage), qui rappelle beaucoup Hot N’Cold, sans vraiment lui ressembler pour autant. Au rayon des succès indéniablement fort probables, on retiendra essentiellement ces trois-là.

Au niveau de ceux qu’on aime juste bien écouter (parce qu’ils sont quand même bons dans l’ensemble), il y a : Boots & Boys (déjanté à souhait), V.I.P. (assez glam’ R’N’B), Kiss N Tell (la chanson sur laquelle on aime bien s’éclater, juste pour le fun), Party at a Rich Dude’s House (encore une fois, ça fait penser à Hot N’Cold, mais ça s’arrête là ; de plus, ça sonne un petit peu « rock »), Dinosaur (le titre est très con concernant les paroles, mais on s’en fout, tant c’est dansant), et Dancing With Tears in my Eyes (la chanson dance un poil déprimante, et également très girly).

Mais Animal a (malheureusement) un défaut : celui de nous foutre après les chansons les plus énergiques (et énergisantes) des « ballades » pas franchement réussies. Même si elles ne sont pas nombreuses, on s’en serait néanmoins bien passé. Stephen (qui fait genre « Ouin ! On a fricoté ensemble à la dernière beuverie, et tu ne me rappelles même pas, comme tu me l’avais pourtant promis, quand nous étions bourrés »), Hungover, Blind et Animal n’ont ainsi rien à faire dans cet album, qui aurait pu être encore plus explosif sans ces quatre (petits) points noirs.

À la limite, il aurait fallu les remplacer par les inédits Cunx Tuesday (sûrement la « ballade » la plus écoutable [et la plus crédible aussi] de Ke$ha), Frenzy (un titre trash et tubesque, pour ne pas changer), Chain Reaction (qui fait penser à Hot N’Cold [oui, encore !]) et Mr Watson (une autre chanson girly très sympa [et assez rigolote en plus]). J’en profite également pour m’attarder brièvement sur Dirty Picture, un featuring électro sensuel avec Taio Cruz présent sur l’édition UK de l’album. Une chanson que je vous conseille vivement d’écouter, et qui pourrait bien faire un gros carton dans les clubs.

Animal est donc, à l’image de The Fame et de One of the Boys, festif et entraînant. Il aura du succès, ça ne fait aucun doute (même s’il faut un peu du temps pour ça). Là où on a plus le plus peur, c’est qu’après un seul album, Ke$ha disparaisse peu à peu de la circulation. Sauf si elle réussit à s’imposer et à imposer son style, telle Lady Gaga en son temps. Pour ça, elle doit exploiter son potentiel au maximum. Et du potentiel, elle en a. À elle de le prouver.

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