Bonjour tout le monde ! Après mes films du mois d’octobre au cinéma, voici mon avis sur deux livres que j’ai lus le mois dernier : Woke Fiction de Samuel Fitoussi, et La Face cachée de Wikipédia de Michel Sandrin et Victor Lefebvre. Bonne lecture !

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Samuel Fitoussi, Woke Fiction

J’avais hâte de lire cette enquête de Samuel Fitoussi, car je m’intéresse beaucoup la question du wokisme dans le septième art. Il faut dire que c’est une thématique qui divise beaucoup : les uns pensent que c’est nécessaire, tandis que les autres pensent que c’est du forcing de la part de la bien-pensance. Pour ma part, dans certains cas, je reconnais que si certaines séries et certains films sont wokes, le message politique sert bien l’intrigue de l’œuvre en question. Et dans d’autres, c’est tellement grossier que ça gâche mon visionnage (si bien que je lève les yeux au ciel). Du coup, l’avis de Samuel Fitoussi rejoint plus ou moins le mien à travers sa démonstration qu’est Woke Fiction. Bien que j’aie des choses à redire sur la forme de son bouquin.

Concernant les points positifs, cet essai est bien construit, dans le sens où son auteur liste les principaux commandements wokes qu’on retrouve dans le cinéma. Parmi ces commandements, il y a :

• Le fameux « Les hommes sont tous des agresseurs sexuels » ;
• « Les personnages de couleur sont gentils et intelligents, les personnages blancs méchants et bêtes » ;
• « Les minorités sont opprimées par la société blanche patriarcale » ;
• …

Pour chaque commandement, il donne des exemples de films et de séries. Il y a certaines œuvres que je ne connais que de nom (comme la série Ginny et Georgia disponible sur Netflix, que Samuel Fitoussi cite et analyse à plusieurs reprises) et d’autres que je n’ai pas été étonné de retrouver (comme Promising Young Woman — même si j’adore ce film, je comprends pourquoi des gens ne l’aiment pas). Cependant, je n’ai pas forcément eu le même ressenti que lui, selon les séries et films cités. Et pour ceux que je n’ai pas encore vus, je pense les regarder pour me faire mon propre avis.

En revanche, je ne m’attendais pas à ce que Samuel Fitoussi parle beaucoup du wokisme de manière générale. Certes, c’est un peu obligatoire d’en parler un peu afin de définir le contexte de chaque commandement, pour que l’on comprenne où il veut en venir. Mais le fait qu’il s’attarde beaucoup sur le wokisme dans son ensemble a rendu ma lecture indigeste, me concernant. J’ai même eu l’impression d’avoir été trompé sur la marchandise, dans le sens où on m’avait vendu un essai sur le wokisme dans les films et les séries, pas sur le wokisme en général. Ça m’a donc beaucoup dérouté, mais également frustré quelque part. Je pense donc le relire, histoire de voir si j’ai un autre regard dessus.

En résumé, si vous souhaitez découvrir Woke Fiction de Samuel Fitoussi, vous devez vous attendre à ce que j’ai décrit ci-dessus. Mais en soi, cet essai reste intéressant à lire.

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Michel Sandrin et Victor Lefebvre, La Face cachée de Wikipédia

Pour cette deuxième lecture, j’avais l’apriori suivant : ce livre serait marqué « à Droite » à fond. Il faut dire que lors de la promo de La Face cachée de Wikipédia, les auteurs avaient beaucoup mis en avant le fait que la célèbre encyclopédie en ligne était fortement influencée par l’idéologie gauchiste. Eh bien, une fois qu’on est plongé dedans, on se rend compte que pas vraiment au final. Au contraire, Michel Sandrin et Victor Lefebvre font une enquête minutieuse et, surtout, sans parti pris. En effet, ils abordent tous les aspects de Wikipédia, positifs comme négatifs, de même qu’ils donnent des exemples divers et variés pour étayer leur propos.

Ce livre est d’ailleurs rapide et facile à lire. De même qu’il nous explique bien le fonctionnement de Wikipédia, ainsi que les différents rôles des personnes qui contribuent à l’encyclopédie. Il analyse également son impact au fil du temps. En effet, il faut se rappeler qu’à ses débuts, Wikipédia n’était pas forcément considérée comme étant une source fiable, alors qu’aujourd’hui, sa fiabilité est reconnue (même s’il vaut mieux compléter ce qu’on trouve dessus par d’autres sources, selon moi). D’ailleurs, l’un des auteurs du bouquin, Michel Sandrin, m’a beaucoup surpris dans le bon sens du terme, car même s’il a fini par se faire blacklister définitivement de Wikipédia, il reste suffisamment objectif pour les besoins de son enquête réalisée conjointement avec Victor Lefebvre, ce qui est très appréciable.

En ce qui concerne les exemples donnés, comme je l’ai dit plus haut, ils sont divers et variés. Évidemment, la Gauche est pointée du doigt, mais pas que ! Les auteurs relatent notamment l’épisode « Éric Zemmour », quand des militants avaient voulu modifier sa page Wikipédia dans le cadre de sa campagne aux Présidentielles de 2022. Ils parlent également de la propagande pro-Hamas actuelle sur le traitement du conflit israélo-palestinien. Enfin, ils mentionnent les entreprises qui utilisent Wikipédia comme outil auto promotionnel. Via tous ces exemples, Michel Sandrin et Victor Lefebvre démontrent bien que la neutralité revendiquée par l’encyclopédie libre est mise à mal par ses milliers de contributeurs (qui, de ce fait, sont biaisés). Cet aspect-là rend, une fois encore, leur enquête très fouillée et complète selon moi.

Pour conclure, j’ai appris beaucoup de choses en lisant La Face cachée de Wikipédia. Je félicite donc leurs auteurs pour leur travail !