
Après Confess, je vous parle du fameux Jamais Plus (It Ends With Us en version originale). Je vous avais déjà donné mon avis sur le film de et avec Justin Baldoni dans le rôle de Ryle, et avec Blake Lively dans celui de Lily. J’avais d’ailleurs beaucoup aimé cette adaptation cinématographique, qui dépeignait bien les violences conjugales au sein d’un couple (en restant tout de même « soft », il faut l’avouer). Et en lisant le roman, dans mes souvenirs le long-métrage est assez fidèle à ce dernier.
Certes, dans le bouquin, Lily a 23 ans et Ryle en a 27. Dans le film, elle en a 36 et lui, 40. Ce changement a déplu à de nombreux fans du roman et d’ailleurs, le personnage d’Atlas est également bien plus vieux (35 ans au lieu de 25). Pour ma part, ça ne m’a pas dérangé. Je trouve même que les acteurs ont été bien choisis. Et puis, qu’on se le dise, qu’ils aient la vingtaine ou qu’ils soient proches de la quarantaine, les violences conjugales auraient quand même (malheureusement) lieu. Donc, en soi, le changement ici n’est pas grave, car la thématique reste universelle.
Concernant le traitement des violences conjugales, je serais moins sévère que pour Confess. Bon, ayant déjà vu le film, je m’attendais au « retournement de situation » à la fin de la première partie. Et c’est vrai que durant ma lecture, j’ai levé les yeux plusieurs fois au ciel :
- Quand l’autrice tente de justifier le caractère impulsif de Ryle. Cependant, avec le recul, je pense que le fait qu’un homme devienne violent avec son compagnon ou sa compagne découle forcément de son enfance ;
- Quand elle écrit que malgré que les coups qu’elle reçoit, Lily aime toujours autant Ryle. Au début, ça m’a énervé. Mais au fil des pages, j’ai finalement trouvé que Colleen Hoover est parvenue à décrire le sentiment de confusion et (surtout) de déni qui habite l’héroïne. Jusqu’au point de non-retour.
L’écrivaine américaine soulève ainsi un point intéressant, rarement abordé dans la thématique des violences conjugales. En effet, on reproche souvent à la victime de ne pas partir. Sauf que c’est au bourreau à changer de comportement. Et ça, Colleen Hoover le met parfaitement en exergue. Il y a d’ailleurs cette discussion entre Lily et sa mère, qui était battue par son mari, qui résume à merveille cette idée (la seconde rappelle à la première que ce n’est pas de leur faute si elles ont été violentées au sein de leur couple). Ou la réponse à la question de Lily à sa mère dans le film :
- « Pourquoi tu es restée ? »
- « Car ça aurait été encore plus dur de partir. »
Et si la victime battue par sa ou son compagnon ne part pas, c’est parce qu’elle est amoureuse et sous emprise. On le voit bien quand Lily tente de se persuader que Ryle n’est pas comme son père, qu’elle-même n’est pas comme sa mère. Je me répète, mais ce point de vue sur cette question change de ce qu’on voit et/ou lit habituellement dessus.
Sinon, pour parler plus de la forme du livre, j’ai apprécié les passages sur l’adolescence de Lily et de sa relation avec Atlas. Pour le coup, c’est le jour et la nuit par rapport à son histoire avec Ryle. Et si dans le film, ce sont des flashbacks purs, dans le livre ils prennent la forme de lettres dans un journal intime que Lily a écrit à la présentatrice Ellen DeGeneres. C’est plutôt original comme manière d’aborder cet épisode de la vie du personnage principal et, en plus, la police imprimée est différente pour bien nous faire comprendre à quelle époque se déroule le récit.
En conclusion, Plus Jamais est un beau récit sur un sujet qui, au premier abord, est difficile à traiter. Et en découvrant à la fin pourquoi Colleen Hoover a choisi de raconter cette histoire, ça donne encore plus de force à celle-ci.
En bonus : le tome 2 It Starts With Us

Je vous recommande également la suite, À Tout Jamais (It Starts With Us en VO). Ce second tome est plus léger, même si l’autrice ne délaisse pas les violences conjugales pour autant. En effet, même si elle est divorcée de Ryle, Lily doit réapprendre à vivre et à faire confiance aux hommes. Colleen Hoover aborde également le thème de la maltraitance infantile via le personnage d’Atlas (dont on découvre plus en détail le passé ici). Un thème traité avec beaucoup de finesse, encore une fois.
L’histoire d’amour entre Lily et Atlas est évidemment la bienvenue, et fait beaucoup de bien après tout ce que ces deux-là ont traversé et enduré. Le fait que le récit soit raconté de leurs points de vue respectifs est aussi appréciable, car ça nous permet de mieux cerner leur psychologie. Et le happy-end vient conclure en beauté cette jolie romance.
De quoi finir en beauté cette mini saga. Et disons-le clairement : Atlas est l’homme parfait ! Un peu comme Aidan l’était pour Carrie dans Sex & The City.