[DOSSIER] The Twilight Saga – Rétrospective (2)

Bonjour tout le monde ! Voici la suite et fin de mon dossier ciné consacré à la saga Twilight ! Après vous avoir donné mon avis actuel sur les livres et sur les films, je me pencherai cette fois sur l’« aura » qu’a suscitée la franchise vampirique initiée par Stephenie Meyer, notamment les raisons pour lesquelles elle a eu un succès commercial immense. Je vous donnerai également mon point de vue sur son message global de fond.

Disclaimer : Encore une fois, c’est un point de vue personnel que je vous livre là. Je pense donc ne pas avoir raison ou tort.

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La campagne marketing

Cette première partie sera consacrée à la campagne marketing orchestrée par Summit Entertainment pour vendre la saga Twilight à ses futurs spectateurs. Et on ne peut pas dire qu’ils ont chômé durant tout ce temps !

En d’autres termes, il n’y avait pas un seul jour où on n’entendait pas parler du prochain volet de la franchise à venir sur grand écran ! Summit Entertainment ont ainsi trouvé beaucoup d’astuces pour vendre la franchise aux fans et aux non-initiés. Ce qui a été un semi-échec selon moi et voici pourquoi !…

Beaucoup de fan service et un public visé trop restreint

Comme je vous l’avais dit la dernière fois, après avoir vu le premier film au cinéma, je me suis empressé de lire les bouquins de Stephenie Meyer. Par conséquent, je savais plus ou moins ce qui allait se passer dans les autres adaptations cinématographiques. Puis, peu à peu, je me suis laissé « hyper » par tout l’attirail promotionnel déployé à l’occasion de la sortie du deuxième film sur grand écran, Tentation. Et je n’ai pas été le seul !…

Replaçons donc le contexte : le premier volet a été un très bon succès d’estime au Box-Office mondial, tout en ayant un bouche à oreille assez positif. Les attentes étaient donc assez élevées concernant ses successeurs. Résultat : les producteurs ont fait de fausses promesses (pour la plupart), ce qui a payé d’un point de vue lucratif. C’est ainsi que, par exemple, le dernier film a rapporté près de neuf cent millions de dollars. La preuve est donc que Twilight n’a pas laissé indifférent le grand public, en dépit des nombreuses mauvaises critiques que la franchise a engendrées depuis sa sortie.

Or, si ça a été concluant du côté du Box-Office, cela n’a pas empêché Summit Entertainment d’être pris à leur propre piège. En effet, New Moon a été survendu jusqu’à atteindre l’overdose pour certains (= ceux qui ne portent pas particulièrement Twilight dans leur cœur). Ce qui a donc engendré la mauvaise réception critique suscitée, renforçant par ailleurs l’aspect très commercial de Twilight. Summit Entertainment paieront conséquemment leur erreur quand il s’agira de promouvoir les trois volets suivants, même si le succès sera toujours là en fin de compte.

En revanche, les sorties respectives des deux parties de Breaking Dawn susciteront de nouveau la curiosité de la part des spectateurs, particulièrement via des séquences (très) attendues :

  • la nuit de noces de Bella et Edward ;
  • l’accouchement fait par césarienne avec les dents ;
  • Bella qui devient enfin un nouveau-né vampire ;
  • la bataille finale épique contre les Volturi.

Évidemment, les attentes étaient élevées, une fois encore. Si les fans (comme moi) ont été comblés dans l’ensemble, les autres se sont arrachés les cheveux en apprenant que la bataille finale n’en était finalement pas une. Mais pour en revenir à ce que je disais plus haut,, la saga a beau avoir été descendue par une grande majorité, Summit Entertainment ont tout de même réussi leur coup marketing de A à Z.

En outre, la production et Stephenie Meyer ont surtout cherché à viser les fans des livres écrits par cette dernière. Cela fait que le public de Twilight est finalement assez restreint, tout en faisant appartenir les livres et les films à une époque précise de la pop culture. C’est ce qui explique également pourquoi beaucoup n’y ont pas trouvé leur compte (ce qui se comprend).

Pour rappel : Je l’avais déjà mentionné dans mon précédent billet consacré à Twilight, mais les réalisateurs – Catherine Hardwicke et David Slade – n’ont pas eu beaucoup de liberté dans leur travail. Le cahier des charges devait effectivement être rempli coûte que coûte. En passant, la production a exigé que David Slade fasse notamment des reshoots (ce qui est courant à Hollywood), puisque le premier montage d’Eclipse était assez loin de de la version finale (j’ai entendu dire que c’était plus violent). Preuve que le fan service a été privilégié pour cette saga.

De « mauvais » arguments mis en avant

Summit Entertainment n’ont pas bâti la hype autour de Twilight seuls. Cela dit, ce n’est pas un cas unique ! En effet, concernant la majorité des blockbusters hollywoodiens (pour ne pas dire tous), les médias arrivent en renfort pour multiplier les articles et les dossiers autour du sujet. Et on ne peut pas dire qu’on en ait manqués, à l’époque !

Pour moi, les médias sont autant à blâmer que Summit Entertainment concernant cette overdose médiatique. Ainsi, dès la sortie du premier Twilight, le premier argument qu’ils ont mis en avant était le suivant : « La saga qui affole les jeunes filles en fleur ! » Suivi de : « Des adolescentes hurlent devant Robert Pattinson et Taylor Lautner au cinéma ! » Vous aurez compris que ça n’a pas arrangé la réputation de cette franchise…

Mais le « pire » pour moi a été la comparaison non justifiée entre Twilight et Harry Potter, puis entre Hunger Games et Twilight ! Le seul point commun entre ces trois sagas est qu’elles ont toutes des adolescents pour personnages principaux (avec des adultes pour les soutenir dans leurs quêtes respectives). Je suis le premier à dire que j’aime Twilight, mais il faut remettre les choses dans leur contexte : là où Twilight est clairement une romance fleur bleue, Harry Potter et Hunger Games sont beaucoup plus portés sur l’action que l’histoire de Stephenie Meyer. Il faut donc les apprécier chacune pour ce qu’elles sont, voilà tout.

Je donne encore raison aux “haters” de Twilight, même si j’admettais déjà à l’époque que la saga avait principalement un but lucratif.

Une coupure en deux parties peu nécessaire

Il ne faut pas oublier la fameuse coupure en deux parties du dernier tome, prétexte à n’oublier aucun détail de l’histoire en apparence, prétexte pour Summit Entertainment à faire perdurer leur poule aux œufs d’or au fond. Ça avait très bien marché pour Warner Bros. avec Harry Potter et ça marchera un peu moins pour Lionsgate avec Hunger Games. En revanche, Summit Entertainment voudra réitérer l’exploit avec Divergente, or ils tueront eux-mêmes cette franchise dans l’œuf…

***

L’histoire et ce qu’elle véhicule

On le sait, les romances Young Adult montrent un côté souvent idéaliste/fleur bleue du couple. Avant, pendant et après Twilight, on a eu plein d’histoires de ce genre sur papier et/ou sur grand écran. Ces mêmes histoires visent un public essentiellement féminin, à qui l’on dit de se trouver un mec et d’en dépendre « coûte que coûte ». Ce qui n’est pas reluisant, il faut bien l’avouer.

Twilight a effectivement un propos général assez réducteur sur les femmes. D’un côté, les idées minimalistes s’expliquent par le fait que Stephenie Meyer ait reçu une éducation mormone. De l’autre, elles sont assez rétrogrades à l’heure actuelle. Mais comme je le disais ci-dessus, les romances Young Adult offrent souvent une vision faussée de l’Amour.

Le message « global » de Twilight…

En gros, voilà ce qu’on vous dit mesdemoiselles quand vous lisez/regardez Twilight :

  • sacrifiez tout pour être avec votre compagnon, même si ce dernier vous surveille constamment (quand vous dormez, par exemple) ;
  • tentez le suicide en sautant d’une falaise (de toute façon, il reviendra pour vous sauver in extrémis).

Surtout, il vous faut bien suivre les étapes suivantes :

  • le mariage (même si ça signifie renoncer à votre humaine pour être avec celui que vous aimez) ;
  • le passage à l’acte charnel (même si votre époux ne tient en aucun cas à vous blesser ce durant, soyez persuasives) ;
  • la grossesse (au risque de mourir en couche, lors de la naissance votre enfant).

Si vous respectez bien ce qui est écrit ci-dessus, vous aurez tout ce que vous voulez ! La preuve : Bella se marie avec l’homme qu’elle aime et a un enfant qui lui est (normalement) interdit !

Plus sérieusement, me concernant, je riais déjà de ces idées transmises par Stephenie Meyer à son jeune lectorat. À l’opposé, je les trouvais bizarrement belles et romantiques sur grand écran (malgré quelques moments assurément malaisants). Maintenant, que ce soit sur papier ou via la caméra, je les trouve risibles et réductrices.

Une héroïne et un vampire qui sont insupportables, un loup-garou sympathique

Malgré tout le bien que je pense de son interprète (Kristen Stewart), le personnage de Bella Swan est très tête à claques. C’est ainsi qu’elle en devient énervante, tout particulièrement dans le deuxième film. J’avais envie de la gifler tout du long, y compris durant sa tentative de suicide (alors qu’elle est supposée faire ressentir de la pitié à son égard). De ce fait, je la trouve très égoïste et nombriliste, et on le voit très bien avec Jacob d’ailleurs : non seulement elle s’en sert comme roue de secours, mais elle va vraiment lui en mettre plein la figure du début à la fin ! En outre, elle est incapable d’être seule et de se sauver elle-même ! Une héroïne de cette trempe au XXIème siècle, c’est affligeant !

À ses côtés, Edward incarne l’homme parfait pour beaucoup de demoiselles (et pour certains hommes). Il est ainsi idéalisé par Stephenie Meyer dans les œuvres littéraires, tandis que Robert Pattinson choisira de l’interpréter comme « quelqu’un de dépressif et suicidaire » (ce qui rend son personnage plus « humain » et supportable). Dans les livres, comme l’histoire est surtout racontée du point de vue de Bella, soit on va tomber amoureux(ses) de cet homme parfait, soit on va le détester. Inutile que je vous donne mon ressenti à ce sujet… Encore une fois, ça rend l’histoire surréaliste et caricaturale dans un sens.

Note de l’auteur : Ceci étant dit, je trouve le couple Bella/Edward plus supportable dans les films (aussi car j’aime beaucoup les deux acteurs qui les incarnent).

En revanche, j’apprécie beaucoup le personnage qu’est Jacob Black. Pour moi, il est l’opposé net d’Edward Cullen : humain de tout son être. D’emblée, il apparaît à Bella et au lecteur comme étant imparfait, et je trouve que ce « défaut » fait tout son charme. Mais une fois encore, soit on va l’aimer au premier regard, soit on va le détester. Ça dépendra donc de chacun(e).

Dans les deux cas (Edward et Jacob), ils sont tous deux les sauveurs « indispensables » de Bella Swan, ce qui renforce l’idée comme quoi les femmes ne pourraient finalement pas se passer des hommes. Et surtout, ils démontrent qu’une femme ne peut prendre aucune décision sans avoir l’accord de son compagnon (cf. la dispute qu’ont Bella et Edward, à propos du fait que cette dernière refuse d’avorter). Mais ils vont également être des arguments « majeurs » dans son évolution mentale et physique…

Une héroïne qui évolue, des personnages féminins secondaires forts

Bella est intéressante dans sa manière d’évoluer au fil des livres/films, notamment dans Eclipse et dans Breaking Dawn. En effet, c’est à partir de là qu’elle va faire son « entrée » dans le monde des adultes. Elle va ainsi se poser certaines questions naïves, mais légitimes :

  • Que faire de sa vie ?
  • Quelle vie choisir : la vie éternelle et parfaite/stable avec Edward ou la vie humaine et imparfaite/instable avec Jacob ? Quel est le mieux pour elle, au final ?
  • A-t-elle envie de fonder une famille ?

Elle passe donc par plusieurs étapes physiques et psychiques : adolescente vulnérable et niaise au départ, elle devient une femme physiquement gracieuse et prouve enfin sa valeur aux yeux de son cher et tendre. La transformation sera douloureuse, certes, et Bella accepte sans cesse de se remettre en question sur ce plan.

Les autres protagonistes et antagonistes féminins de Twilight démontrent bien aussi que la franchise vampirique n’est pas « que » misogyne. Par exemple, Alice est le maillon fort du couple qu’elle forme avec Jasper, tandis que Jane est redoutable grâce à son pouvoir surnaturel. Leah Clearwater et Rosalie Hale, elles, assument leurs statuts respectifs de loup-garou et de vampire, malgré les inconvénients que leur nouvelle vie leur apporte.

Ces arguments constituent donc, pour moi, deux des intérêts majeurs de la saga Twilight.

La sexualité et le viol

Si Twilight est souvent surnommée la « saga du désir interdit », ce n’est pas pour rien ! La sexualité règne effectivement en tant qu’« étape obligatoire » pour Bella, afin que celle-ci devienne définitivement une femme adulte. Le thème est abordé à travers de nombreuses métaphores, qui sont des clins d’œil (souvent peu subtiles). Catherine Hardwicke, David Slade et Bill Condon jouent beaucoup avec ça, par ailleurs.

Edward et Jacob incarnent mêmement chacun la sexualité à leur manière :

  • Edward est la personnalisation de la première fois idéale, celle qu’on vend implicitement dans les contes de fées estampillés Disney et que Bella considérera comme étant la plus « saine » ;
  • Jacob, lui, représente pour Bella la sexualité désinhibée de cette dernière, face à laquelle elle va résister de bout en bout (cf. la scène où elle lui donne un coup de poing, après qu’il l’ait embrassée de force).

Le thème du viol est également abordé, notamment à travers les vampires antagonistes, comme James (Cam Gigandet) et Aro (Michael Sheen). Totalement à leur merci au départ, Bella saura cependant trouver des solutions pour s’en sortir et sauver celui/ceux qu’elle aime (cf. son sang qu’elle fait volontairement couler pour sauver Edward des griffes de Victoria et de Riley).

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Conclusion : le reboot de la saga est-il une bonne ou mauvaise idée ?

C’est la rumeur qui court depuis un an : Summit Entertainment ont émis l’idée de faire un reboot de la saga de Stephenie Meyer sur grand écran ! Robert Pattinson et Kristen Stewart seraient même d’accord pour reprendre leurs rôles, à priori. Cela m’étonne un peu (voire beaucoup) de leur part, surtout de Robert qui n’a jamais hésité à critiquer la saga (même quand il jouait dedans). En ce qui me concerne, je veux bien qu’il y ait une suite qui donne lieu à une vraie fin – à une vraie bataille finale, avec des morts dans les deux camps.

Pour ce qui est du reboot, c’est tout bonnement une mauvaise idée ! Twilight est encore trop frais dans les esprits. Quant à Summit Entertainment, toutes leurs dernières productions sont quasiment des flops ou des semi-flops (Divergente 3 a eu du mal à rembourser son budget), je ne vois donc là que l’unique envie de se faire de l’argent sur le dos des fans. Je ne dis pas que je n’irai pas voir ce « nouveau » Twilight, mais je ne suis pas séduit pour autant par cette idée.

Enfin, pour en revenir à Robert Pattinson et à Kristen Stewart, j’estime qu’ils ont trop galéré pour prouver qu’ils avaient de la légitimité en tant qu’acteurs. Par ailleurs, je ne souhaite pas les revoir dans les rôles qui les ont révélés au grand public. Je veux bien, en revanche, les revoir à l’affiche ensemble dans un autre long-métrage.

Pour résumer, ce projet de reboot sent clairement le roussi financier.

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