Aujourd’hui, je vous propose une critique « spéciale », puisqu’elle s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec le jeune réalisateur Nathan Cahen. En pleine promotion de son court-métrage Behind the Film, j’ai accepté de l’épauler car, pour moi, il y a des choses intéressantes à dire à propos de son œuvre. Il y a aussi des éléments qui m’ont moins séduit, mais j’y reviendrai plus tard.
En premier lieu, ce court making-of m’a fait penser à un long-métrage que j’affectionne tout particulièrement : Spring Breakers d’Harmony Korine. Je vais vous dire pourquoi dans un instant.
Pour moi, Behind the Film s’inscrit dans le même état d’esprit que le film de Korine : une autre manière de voir le monde, à travers une photographie bien léchée. Deux points communs majeurs : l’utilisation des couleurs vives dans certaines séquences et le lieu de tournage, qui est la Floride. L’occasion pour le spectateur de voyager, l’espace d’une demi-heure, aux États-Unis et d’admirer les paysages qui peuplent ces contrées. En plus d’entrer dans le même état d’esprit que l’équipe du film Lights on a Beating Heart, que Nathan Cahen a suivi pendant près d’un mois.
En effet, je trouve que Behind the Film relate bien l’ambiance humaine et détendue qu’il y avait entre les acteurs et les membres de la production, à Sarasota fin 2015. On fait d’ailleurs connaissance avec chacun d’eux, par le biais d’images filmées « durant des moments d’insouciance » et/ou d’interview, où ils se confient sur ce que leur a apporté le tournage, de même ce qui était difficile pour eux. De ce côté-là, ce making-of met en bien en scène la création de A à Z d’un film indépendant, avec les coûts et moyens que ça implique. Sans oublier son aspect cosmopolite, qui a toute son importance ici et renforce, par ailleurs, cette Amérique « bâtie » à partir de nombreuses cultures.
Behind the Film est donc un court-métrage qui se base beaucoup sur l’aspect sensitif, physique comme intérieur.
Comme je le disais au début, certains de ses aspects m’ont moins plu. À commencer par la voix de Nathan Cahen. À partir de là, je vais émettre un avis ambivalent (ou « à double tranchant »).
Pour reprendre l’idée de l’influence de Spring Breakers, je trouve que cette voix s’inscrit bien dans cette tendance dite « décalée, voire apaisée ». Par conséquent, elle fond bien dans ces décors floridiens paradisiaques.
À l’opposée, la voix m’est apparue froide et « fausse » au premier visionnage. Le parti pris pour le montage bien cadré et « policé » la justifie bien, en passant. Je dirais même que le style du réalisateur est à l’image de celui-ci (ce qui est une bonne chose, car ça montre qu’il veut évoluer à sa manière, que ça plaise ou non). Après, d’un autre côté, bien que je comprenne l’envie de faire le tout en anglais (dont les sous-titres et les crédits), le film aurait été plus sincère dans la langue de Molière, à mon goût.
Behind the Film a donc eu cet effet à la fois agréable et nostalgique sur moi, puisque ça m’a rappelé mon propre séjour à Las Vegas, effectué il y a presque un an. Comme pour – je pense – la plupart des membres de l’équipe de Lights on a Beating Heart, ce fut mon premier voyage Outre-Atlantique. Un futur film que je suis curieux de voir, du coup. Parce que, oui, un making-of est censé donner envie au public d’aller voir le film dont il fait la promo. Je regrette peut-être le manque de scènes dévoilées, mais ce que nous montre Nathan Cahen est tout de même suffisant.
En tout cas, je souhaite que le film de Germain Le Carpentier et Vincent Dale ait une bonne exposition dans les salles obscures !
Voir le film Behind the Film :
BEHIND THE FILM from Nathan Cahen on Vimeo.
Merci à Nathan Cahen pour les captures d’écran ! =)