Décidément, j’en regarde des films sur le cancer ou sur des personnes qui sont malades : Ma Ma, Ma Meilleure Amie, Avant Toi… La semaine dernière, j’ai regardé Truman, un drame espagnol qui s’est distingué aux Goya en 2015. De quoi susciter ma curiosité. Et puis, ça me changerait un peu des films de Pedro Almodóvar. On retrouve ainsi Ricardo Darín et Javier Cámara, vus respectivement dans Dans Ses Yeux et Les Amants Passagers. Le casting comprend également José Luis Gómez (Étreintes Brisées), Javier Gutiérrez (El Desconocido) et Alex Brendemühl (Ma Ma). Alors, que vaut le film de Cesc Gay ?
Dans l’ensemble, c’est un beau film sur les thèmes du deuil, de la difficulté de faire ses adieux et de l’amitié. Le réalisateur ne cherche, en aucun cas, à faire couler à flots les larmes du spectateur. C’est principalement en ça que j’ai apprécié mon visionnage de Truman : il n’y a jamais de surenchère et c’est agréable en soi. L’histoire se raconte donc “seule”, à l’image de la vie quotidienne qu’on vit tous. Une simple chronique en vie, en quelque sorte. Ça change énormément du cinéma américain larmoyant, qui en fait souvent trop à mon goût. Et c’est ce que j’aime, au contraire, dans le cinéma européen en général.
L’interprétation est également impeccable. Pour être honnête, je n’ai rien à redire sur les deux acteurs principaux. Ils incarnent leurs personnages avec beaucoup de justesse, ce qui fait qu’on s’identifie à eux, à ce qu’ils traversent. On est régulièrement amusé, quant à l’amitié de longue date de ces deux hommes : l’un est toujours là pour l’autre, même si l’autre en question essaie de combler sa maladresse verbale et gestuelle par des remerciements envers son ami. Je pense d’ailleurs que quiconque regardera Truman se reconnaîtra en ces deux personnes profondément humaines.
D’autre part, le chien Truman n’a pas un rôle tant central que ça. Mais c’est vrai que, après coup, je comprends mieux pourquoi il donne son titre à l’œuvre de Cesc Gay. Pour moi, il est surtout symbolique, dans le sens où il fait la “transition” entre l’avant et l’après de son maître, Julián. Il révèle ainsi que ce dernier a peur de la solitude que la maladie lui apporte. La justesse est donc, une fois encore, bien présente. L’émotion aussi, malgré sa discrétion apparente.
Pour conclure, je vous recommande Truman, pour son histoire à la fois grave et légère, sous le fond comme sous la forme. Après, c’est vrai que les longueurs se font sentir, mais notre attachement aux personnages fait qu’on regarde jusqu’au bout. Les prix Goya sont mérités, en tout cas !