Aujourd’hui, je vous parle d’un film d’animation Disney peu connu et sous-estimé, qui a connu un bide retentissant au Box-Office : La Planète au Trésor, un nouvel univers. D’ailleurs, le film était sorti au moment où Disney était considéré comme ringard par le public, qui se tournait vers les premiers studios d’animation en 3D (comme DreamWorks et 20th Century Fox). C’était aussi l’époque des derniers films en 2D de la firme aux grandes oreilles. Mais alors, cette planète est-elle vraiment pleine de trésors ?
La réponse est un grand OUI ! Malgré les éléments cités précédemment, je n’arrive pas à comprendre cet échec injuste. On parle quand même d’une époque où Disney avait encore des couilles, où l’animation en 2D se mêlait audacieusement à l’animation en 3D, où les personnages avaient une vraie âme forte, où l’histoire l’était tout autant. La première renaissance de Disney aurait dû être éternelle et ne pas s’arrêter en 1999 (à la sortie de Tarzan). Bien entendu, le studio a eu droit à sa deuxième renaissance (dès 2010, avec La Princesse & la Grenouille), mais on ne retrouvera peut-être plus (jamais ?) la grandeur de leurs œuvres d’antan.
Libre adaptation de L’Île au Trésor, Treasure Planet (de son titre original) est époustouflant sur tous les plans, à commencer par le plan visuel. Le film a peut-être 17 ans, il n’a pourtant pas à rougir face aux mastodontes actuels. Il a une vraie identité et parvient à être moderne, tout en conservant cette fameuse touche made in 2002. En plus d’être travaillé, l’univers proposé par le duo Ron Clements/John Musker est riche et surprenant. On sent qu’ils ont respecté l’esprit de l’œuvre originale, tout en la réinventant à leur sauce. J’ai ainsi pensé aux sagas Star Wars et John Carter, en voyant les décors et les créatures.
Les personnages sont le véritable point fort de ce long-métrage, notamment Jim Hawkins et John Silver. Ces deux-là nouent une relation père-fils de cœur vraiment touchante et, en dépit du statut de bad guy de Silver, on ne peut que s’attacher à lui. C’est d’ailleurs la première fois (à ma connaissance) qu’une telle relation est traitée de cette manière dans un film d’animation Disney. Le « manque de surprise » quant à l’identité du méchant est finalement oubliée au profit de cet élément central. Je pense même que la déception aurait été grande si elle avait été révélée à la fin du deuxième acte (entre nous, elle était prévisible dès le départ).
Pour terminer sur une dernière note positive, le casting de la version française s’en tire à merveille. David Hallyday campe ainsi un Jim Hawkins plein de fougue et de sensibilité. Michèle Laroque donne du caractère au Capitaine Amelia, un personnage féminin qui a de la gueule. N’oublions pas Jacques Frantz (John Silver) et Bernard Alane (Dr Delbert Doppler), deux grands maîtres du doublage français. À noter la bonne performance de Loránt Deutsch, qui est vraiment doué dans le registre comique (cf. Rio).
En conclusion, La Planète au Trésor est l’un des grands derniers chefs d’œuvre de Disney durant son ère glorieuse. Même si le grand public n’a pas répondu présent à l’époque, il mérite pourtant son statut de film culte non reconnu comme tel. Il offre ainsi un grand moment de spectacle en son genre. Mais il faut croire que quand Disney essaie d’être original, ça ne plait (paie) pas… On se retrouvera donc sur le blog pour parler du prochain remake live-action de l’entreprise. Et peut-être même d’un billet spécial…