J’ai profité de la sortie d’American Nightmare 3 pour découvrir la saga et regarder les deux premiers volets. Pour dire brièvement ce que j’ai pensé de ces derniers : j’ai bien aimé l’ambiance huis-clos/survival gentillette du premier et trouvé too much le scénario du deuxième. Dans les deux cas, ces films sont des plaisirs coupables, qui m’ont procuré un certain sentiment jouissif : celui de voir avec plaisir les méchants se faire descendre tour à tour. Bref, si je trouvais que la saga partait bien, je me disais qu’un troisième épisode serait inutile, après le semi-ratage du précédent. Mais pas tant que ça, en fin de compte.
En fait, The Purge: Election Year est un mélange de ses deux prédécesseurs, tout en prenant la direction légèrement abordée dans ceux-ci. C’est d’ailleurs le problème majeur de la saga The Purge : les films ne s’attardent pas assez sur les conséquences de ce choix politique (hormis dans le troisième). Du coup, on se demande où le réalisateur, James DeMonaco, veut en venir. Du moins, on le sait, mais il aurait fallu aller plus loin dans les détails, selon moi. Je me suis même dit qu’on aurait très bien pu passer directement au troisième volet. Mais pas sûr que ça aurait marché… Ou alors construire tous les films comme ce dernier : avec la thématique politique mise en avant, sans oublier le côté fun et décomplexé. En tout cas, de ce côté-là, American Nightmare 3 : Elections réussit bien l’essai.
En réalité, ce dernier film mélange équitablement tout ce dont je viens de vous parler. Il inclut même beaucoup de genre : action, thriller, drame, analyse sociétale, humour noir… Il parvient ainsi enchaîner les scènes calmes et les passages “boom boom” à la suite, et ce, avec de la logique scénaristique. Lequel met bien en place le contexte de l’Amérique dystopique (bien qu’on finisse par le connaître, au bout de trois épisodes) et les personnages (nouveaux comme anciens). Alors que la fin conclue sur une intrigue entamée il y a quatre ans maintenant, tout en laissant une possible ouverture se profiler. Mais vu qu’Election Year est le dernier film de prévu dans la franchise, j’imagine qu’on ne connaîtra jamais le fin mot de l’histoire…
Inversement, ce qui peut (fortement) rebuté le spectateur à jeter un coup d’œil à cette suite, c’est son côté très – voire trop – second degré. Celui-ci était déjà présent dans les deux chapitres précédents et le troisième ne déroge pas à la règle. Alors, on aime ou on n’aime pas, je pense que c’est quitte ou double. Moi, c’est simple, j’ai surkiffé le fait que certaines situations soient exagérées à fond, quitte à ce que ce soit ridicule au fond. Et comme je le disais dans le premier paragraphe, j’adore quand les méchants se font bêtement exploser la figure. J’étais même mort de rire, c’est vous dire à quel point le réalisateur a poussé le truc vraiment loin. Par contre, il abuse beaucoup des ralentis. Donc je valide, mais à moitié.
Je veux également vous parler du jeu d’acteur. Bon voilà, dans l’ensemble de la saga, ce n’est pas terrible. Bon, dans le premier film, ça passait et les acteurs qui jouaient la famille Sandin étaient crédibles dans le registre de la détresse. Dans le deuxième, c’était au contraire passablement mauvais. Ici, il y a deux poids et deux mesures, soit Elizabeth Mitchell versus le reste du casting. J’ai toujours bien aimé cette actrice, que ce soit dans LOST ou V. Dans le rôle la sénatrice Charlene Roan, elle reste fidèle à elle-même, n’en fait ni trop ni pas assez, juste ce qu’il faut. Et elle donne à l’histoire le côté sérieux dont elle avait besoin.
En définitive, ce troisième volet rattrape le coup après un Anarchy en demi-teinte. Et conclue bien une saga que j’aurais crue mauvaise en apparence, mais qui s’avère décidément être très sympathique.
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