Big Mike n’a pas eu beaucoup de chances dans la vie : il a été séparé de sa mère toxicomane à sept ans, et a depuis enchaîné les familles d’accueil, sans jamais être heureux. Le jour où Leigh Anne Tuohy, une mère de famille bourgeoise et catholique décide de le recueillir, tout change d’un seul coup. Surtout que Michael semble très doué pour le sport. Sa nouvelle famille fait donc tout pour qu’il puisse intégrer l’équipe de football américain de son lycée…
Ça n’a presque rien du film à Oscars typique, et ça n’a presque rien du film tire-larmes classique. The Blind Side, sans être le nouveau chef d’œuvre venu d’outre-Atlantique, porté par une actrice oscarisée qui le méritait vraiment, est une petite comédie dramatique gentillette qui s’assume pleinement, avec ses clichés (à peine visibles, ici) et sa bonne morale religieuse pas trop envahissante (bien que ça pourrait rebuter pas mal de non-Américains).
Sandra Bullock livre une performance acceptable, sans pour autant transcender l’écran comme l’ont pu faire Kate Winslet et Marion Cotillard avant elle, ou bien Meryl Streep la même année. Ça ne m’empêchera pas pour autant de toujours apprécier cette femme, son humour désormais légendaire (et on n’y échappe pas, une fois de plus), et son incroyable humilité (malgré son carton plein en 2009-2010). Et ça ne m’empêchera pas d’être toujours objectif à son égard (malgré mon admiration pour elle), en disant que ce rôle n’est pas celui qui aurait dû lui faire gagner la fameuse statuette. Néanmoins, je suis content qu’elle l’ait raflée, et j’espère qu’elle continuera de nous divertir avec des comédies romantiques sans prétention, tel The Proposal.
En lui-même, The Blind Side se laisse regarder sans trop de déplaisir, mais souffre de longueurs parfois trop lourdes, ainsi que d’une politique américaniste, qui peut finir par être bien lourde au bout d’un moment. Pour ma part, le côté religieux et caritatif (à savoir des bourgeois qui tentent de sortir un noir au QI très limité de la misère, parce que c’est Dieu qui l’a voulu) ne m’a pas dérangé plus que ça. Disons que je reproche au réalisateur d’avoir voulu faire un film avec des Américains, et pour des Américains. Et gageons que son œuvre ne fera pas autant de bruit ailleurs qu’en Amérique du Nord.
Quant aux acteurs, ils interprètent leurs personnages comme il le faut dans ce genre cinématographique. L’acteur principal, Quinton Aaron, interprète son rôle avec beaucoup de sobriété, et parvient ainsi à rendre son personnage très attachant (même s’il a la même expression faciale durant deux heures). Mention spéciale au petit Jae Head, qui livre une performance pleine d’énergie, de joie et de bonne humeur.
The Blind Side, en d’autres mots, est une sorte de Precious en moins glauque et plus joyeux, avec pas mal de facilités scénaristiques. Mais contrairement à ce dernier, le film de John Lee Hancock ne se veut pas être excessivement mélodramatique, malgré sa fin connue d’avance. Un divertissement sympathique, rien de plus.