Le premier film réalisé par la chanteuse Sia, Music, faisait partie de ceux que je voulais voir absolument cette année. En effet, je la suis depuis sa chanson Chandelier et je m’intéresse à tout ce qu’elle a pu faire depuis. Mais je dois aussi l’avouer : je trouve que la chanteuse australienne ne se renouvelle pas beaucoup, aussi bien dans son style musical que dans ses visuels. Et son film Music ne fait malheureusement pas exception à la règle.
Déjà, je suis obligé de commencer par ce point important : la polémique qu’a engendrée le choix de Sia de ne pas prendre de personne avec autisme pour incarner le personnage principal. Avant de voir le film, je ne comprenais pas trop cette polémique. J’entends par là qu’à partir du moment où on choisit un acteur pour incarner le personnage qu’on a écrit, on attend de ce dernier qu’il se glisse aisément dans son rôle. Mais après avoir vu Music, force est de constater que la polémique était justifiée.
On va aller droit au but : l’autisme dépeint par Sia dans son long-métrage est rempli de gros clichés vus et revus sur ce trouble. Et apparemment, tout ce qui est décrit dans Music n’est pas forcément vrai. De plus, le personnage de Music passe pour une grosse attardée mentale. Sans oublier que le jeu de Maddie Ziegler est d’une nullité affligeante. Mais qu’elle se rassure : elle n’est pas la seule à être mauvaise, la faute à la direction d’acteurs qui laisse clairement à désirer.
Outre Ziegler qui m’a fait rire par son jeu ridicule à plusieurs reprises, Kate Hudson remporte la palme de la plus mauvaise performance de Music. Bon, je ne l’avais déjà pas trop aimée dans les rares films où je l’avais vue jouer. Mais là, elle joue faux du début à la fin ! Je ne suis donc pas du tout étonné par leurs nominations respectives aux derniers Razzie Awards. A contrario, l’une des rares performances que j’ai appréciées est celle de Leslie Odom Jr. Certes, il fait avec ce qu’elle a, mais je trouve qu’il s’en sort assez bien.
En plus de jouer mal, les acteurs ne peuvent même pas défendre avec leurs personnages. Là, c’est pareil : ces derniers sont mal écrits et n’ont aucune profondeur. Pourtant, à certains moments, je me suis surpris à être triste, car un tel disparaissait par exemple. J’aurais aimé justement en savoir plus sur les différents protagonistes mis en scène par Sia. Mais malheureusement, elle les survole comme elle survole son sujet principal (l’autisme).
Quant aux tableaux musicaux, je cherche encore à comprendre leur intérêt. Pourtant, je trouve la bande originale vraiment géniale et efficace. Mais ici, les chansons s’insèrent mal dans le film, selon moi. Je me suis même demandé s’il n’aurait mieux pas valu raconter une autre histoire pour donner du sens à ces passages. Car là, c’est Sia qui nous propose un long clip musical avec sa muse Maddie Ziegler, ni plus, ni moins. Si je devais trouver des points positifs à ces tableaux, ce sont les décors et la mise en scène. Mais ça s’arrête là.
Enfin, je mentionnerai ce passage tellement maladroit de la part de la réalisatrice, qui aborde la thématique du Sida avec un personnage qui dit (grosso modo) : « Les gens atteints du Sida, c’est un nouveau marché de niche pour nous, les vendeurs de drogues. » Pour le coup, je pense que ce film n’a pas du tout volé sa mauvaise réputation.
En conclusion, Music est bien la déception prédite par beaucoup. Pourtant, je reste persuadé que les intentions de Sia étaient louables au départ. Mais elle aurait dû se renseigner mieux sur les sujets qu’elle voulait aborder, de même qu’elle aurait dû écrire mieux son film et ses personnages. Une déception, en somme.
Et vous, avez-vous vu Music, le premier film de Sia ? Si oui, n’hésitez pas à me donner votre avis dans les commentaires !