Rose est une brillante avocate, complexée par son physique. Maggie est une trentenaire qui mise sur son physique pour réussir, et complexée par sa dyslexie. Ces deux femmes sont sœurs et n’ont absolument rien en commun, à part le fait qu’elles aient la même pointure. À la fois meilleures amies et meilleures ennemies, elles ne peuvent se passer l’une de l’autre, mais elles ne peuvent également plus se supporter. Un soir, une violente dispute éclate, ce qui conduit Maggie à prendre le train pour New York, ou plutôt pour Miami…
Le générique, sous fond de Garbage (Stupid Girls, un morceau décidément culte dans le domaine du hot), annonçait un film girly. Au final, on a affaire à du « cinéma pour adultes », à savoir un drame sociologique. Généralement, les films américains du genre sont, pour la plupart, surfaits et donc assez moyens dans l’ensemble. Pour In Her Shoes, c’est différent. Même s’il s’agit d’un long avec Cameron Diaz en tête d’affiche qui, pour le coup, nous offre une performance pleine de justesse.
Une actrice que je croyais, jusque-là, juste bonne pour des rôles niais et superficiels, dans des comédies ricaines pop-corn. Ici, elle rend d’emblée son personnage attachant, et ce d’une part grâce à une sincérité rare, mais tellement évidente, et d’autre part grâce à sa capacité à jouer intelligemment avec son physique (comprenez par là qu’elle ne se sert pas uniquement de son physique pour satisfaire les envies d’un réalisateur en panne d’inspiration, qui a désespérément besoin d’argent pour renflouer ses caisses et celles du studio qui l’emploie). Mais il faut l’avouer : si Toni Collette avait joué le rôle de Cameron, ça n’aurait pas été du tout pareil et donc, ça aurait été beaucoup moins crédible (quoique…).
Parlons d’ailleurs de Collette et du reste du casting (Shirley MacLaine en tête). Comme Nancy Meyers, Pedro Almodovar ou encore Woody Allen, Curtis Hanson semble avoir cette capacité à savoir diriger ses acteurs, quels qu’ils soient, et à obtenir un résultat souvent très bon. Généralement, on redoute que l’ensemble soit bâclé, mais Dieu merci, ce n’est pas le cas In Her Shoes. Tout y est soigné : la psychologie des personnages et leur évolution respective, puis commune, la mise en scène, le scénario. Un film qui aurait pu être simplet et cliché, mais qui reste finalement sobre et épuré jusqu’au bout.
Une comédie dramatique américaine sans prétention, sincère et bouleversante.