Passée inaperçue à sa sortie, cette nouvelle version d’Emmanuelle vaut pourtant le coup d’œil. Réalisé par Audrey Diwan, ce long-métrage offre un regard féministe sur le symbole féminin érotique le plus célèbre de ces cinquante dernières années. Je n’ai pas encore vu la version de Just Jaeckin, donc je ne pourrai pas apporter d’éléments de comparaison. Mais ça ne m’a pas empêché d’apprécier cette monture-ci.
Si, au début, j’ai eu du mal à rentrer dedans, je me suis laissé finalement emporter par la quête de sens érotique, mais aussi personnelle et professionnelle, d’Emmanuelle. Je me suis d’ailleurs identifié sans mal à ce personnage, à sa solitude et à sa tristesse. J’ai compris le fait que même si elle mène une vie luxueuse, ça ne lui suffit plus. C’est d’ailleurs quand elle sort du cadre de ce grand hôtel de luxe qu’elle revit. Et qu’elle trouve enfin le sentiment d’épanouissement sexuel qu’elle cherchait dès la première scène du film.
On la voit ainsi se balader dans l’hôtel à la recherche du plaisir charnel, en parallèle de son travail. Car oui, Audrey Diwan a inclus deux intrigues dans son long-métrage et c’est une assez bonne idée. Il faut dire qu’Emmanuelle ne brille pas particulièrement pour son scénario, qui se résume à trois lignes (allez, je vais dire cinq). J’ai donc aimé partir avec elle à la recherche de ce mystérieux homme charmant — magnétique Will Sharpe — qui ne la laisse pas du tout indifférente. Comme j’ai aimé la voir se dépatouiller par rapport à la patronne de l’hôtel (Naomi Watts, épatante comme toujours) que ses employeurs lui demandent de faire virer.
Noémie Merlant incarne ainsi une Emmanuelle qui prend son destin (et son plaisir) en main avec beaucoup de talent. Même si j’avoue que, personnellement, j’aurais bien vu Léa Seydoux dans le rôle (elle était d’ailleurs le premier choix de la réalisatrice). Merlant forme également un bon duo avec Will Sharpe. Il faut dire d’ailleurs que leur jeu du chat et de la souris à l’écran est assez excitant à suivre.
Enfin, ce qui m’a plu dans Emmanuelle, c’est son esthétisme luxueux assumé qui va bien avec l’ambiance érotique générale. La mise en scène est également travaillée, de même que les plans de caméra. Et même quand le personnage part s’aventurer dans les quartiers les plus reculés et malfamés de Hong Kong, l’esthétisme est toujours présent. Jusqu’à la scène finale, où Emmanuelle parvient enfin à se reconnecter à elle tout entière.
En conclusion, Emmanuelle d’Audrey Diwan est une agréable surprise dans le cinéma érotique. Je reverrai ainsi cette version avec plaisir.
Et vous, avez-vous vu ce long-métrage ? Si oui, quel est votre avis dessus ? Je vous propose d’échanger nos impressions dans les commentaires !
En bonus : l’air fredonné par Naomi Watts — « Ta ti ta ta… » — dans le film me reste encore en tête.