À l’heure où je rédige ma critique, j’ai un sentiment partagé concernant Destroyer de Karyn Kusama. D’un côté, c’est un thriller sympathique qui se regarde parmi tant d’autres (un dimanche soir sur France 2). De l’autre, c’est un film qui accumule les clichés et pousse son actrice principale à en faire trop. Sa nomination aux Golden Globes est d’ailleurs incompréhensible.
Parlons-en de Nicole Kidman. Comme vous le savez sans doute, j’aime beaucoup cette actrice. Je lui trouve un charisme rare que beaucoup d’autres n’ont pas. Mais depuis quelque temps, je fais une fixette sur son visage de cire. C’était déjà le cas dans Les Proies, ça l’est d’autant plus dans Destroyer. Sans compter ce rôle caricatural où sa dépravation est poussée à l’extrême. Car il ne suffit pas d’avoir le visage ridé et les cheveux sales pour être crédible dans son rôle. Cela étant, je joue les mauvaises langues, car elle s’en sort bien. C’est juste qu’elle n’est servie ni par son personnage ni par le scénario.
Le scénario en question est prévisible du début à la fin. Heureusement que je n’avais pas vu la bande-annonce avant d’aller voir le film, car je n’aurais pas pu le découvrir entièrement. Cependant, j’avoue que je ne m’attendais pas du tout au « twist final ». Le reste est convenu. On se retrouve finalement avec une énième histoire de vengeance, celle d’une femme qui affronte les démons de son passé. Malgré tout, certains passages ont su me tenir en haleine, donc tout n’est pas mauvais. Mais ce n’est pas bon non plus.
La bande originale composée par Theodore Shapiro réserve quelques jolies surprises… Quand ce n’est pas du rock (ce qui renforce l’aspect cliché du long-métrage). Il y a également de beaux moments visuels, mais le reste est tout sauf fou.
Pour conclure, Karyn Kusama ne raconte pas grand-chose avec son film. Je pense même qu’elle visait à tout prix les Oscars. Ce n’est pas pour autant que le scénario doit être décousu !…