[CINÉMA] Ciné Express #4

Bonjour à tous ! Aujourd’hui, je vous parle de trois films : K.O de Fabrice Gobert, Get Out de Jordan Peele et Le Vénérable W. de Barbet Schroeder.

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K.O

La bande-annonce m’avait beaucoup plu, même si j’avais déjà vu ce concept être mise en scène mille fois. Dans l’ensemble, j’ai apprécié mon visionnage de K.O de Fabrice Gobert.

Le casting est très bien dirigé, à commencer par Laurent Lafitte. On voit dès la première seconde que cet acteur arrive à faire passer plein d’émotions à travers son regard. On sait alors qu’on va adorer détester son personnage, puis se prendre d’affection pour lui au fil de l’histoire. Les autres acteurs livrent également de bonnes prestations dans l’ensemble : Chiara Mastroianni, Zita Hanrot (la révélation de Fatima), Clotilde Hesme, Sylvain Dieuaide, Jean-Charles Clichet, etc.

Ensuite, j’ai trouvé ironique l’inversion des rôles entre les deux réalités (les femmes deviennent des tyrans, les hommes des employés sous pression), de même que la critique « dissimulée » envers la télévision moderne (cf. la nouvelle gestion du groupe Canal par Vincent Bolloré) et envers le monde de l’entreprise (même si Corporate de Nicolas Silhol le faisait bien mieux). Un soin est pareillement apporté à la réalisation, avec des non-dits que le réalisateur tente de communiquer à travers sa caméra, et ce plus ou moins subtilement. On se laisse, en outre, porter par l’univers dans lequel évolue Laurent Lafitte, tant on essaie de déceler ce qui est vrai de ce qui est faux…

Puis, soudain, arrive le twist final et tout ce qui l’a précédé tombe alors à plat. En gros, on a la désagréable impression de d’être fait arnaquer par l’équipe du film, qui propose par ailleurs une morale des plus bidons. Je vous avoue que j’avais un peu deviné de quoi il en retournait, or je m’attendais à une fin beaucoup plus inattendue et choquante.

En d’autres termes : « Tout ça pour ÇA ?!? »

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Get Out

J’avais beaucoup entendu parler de Get Out, en long, en large et en travers. Effectivement, c’est un putain de bon film qui mérite sa belle réputation acquise au cours des derniers mois ! Le premier film de Jordan Peele est ainsi prenant, angoissant et intelligent dans son propos.

Si je craignais que l’œuvre soit très moralisatrice et clichée, ma crainte a rapidement laissé place à l’envie de suivre Chris Washington (le héros) au sein de cet univers aussi loufoque que socialement réaliste. Comme lui, on se demande ce qu’il y a de si étrange au sein de ce foyer « tout beau, tout rose »… C’est là qu’est subtilement posée la question du « racisme ordinaire » aux États-Unis, et ce à travers les échanges verbaux entre le héros et les autres protagonistes/antagonistes.

Tous les acteurs sont bien sans exception. Daniel Kaluuya parvient à ne jamais tomber dans le cliché lourd du « black de service », tandis que sa partenaire Allison Williams incarne excellemment sa petite-amie faussement naïve. Catherine Keener, Bradley Whitford et Caleb Landry Jones convainquent par leur interprétation de ces bourgeois démocrates qui ont bien des choses à cacher. Sans oublier les rôles secondaires, qui sont tout aussi intrigants dans leurs faits et gestes. J’exige donc des nominations pour eux aux prochains Oscars !

L’intrigue en elle-même est palpitante à suivre de bout en bout. Le scénario met les choses progressivement en place et un sentiment de malaise nous envahit alors. On a envie de fuir cet endroit anxiogène et l’élément perturbateur du récit nous donnera raison. Le concept final est très bien trouvé, de même qu’il est hyper barré. Je l’avais vu un peu venir, or je suis tombé de haut malgré tout ! L’idée de l’hypnose est tout aussi bien amenée, et je trouve les effets spéciaux des scènes en question très bien faits !

Deux « bémols » (qui n’en sont pas vraiment) :

  • l’ami de Chris est un peu lourdingue au niveau de l’humour, bien qu’il fasse avancer l’intrigue vers son élément de résolution ;
  • les vingt dernières minutes qui font retomber Get Out dans le « film d’horreur américain classique », et qui usent de nombreuses facilités scénaristiques discutables.

En résumé, je ne peux que vous conseiller Get Out de Jordan Peele !

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Le Vénérable W.

Le sujet du documentaire Le Vénérable W. m’intriguait beaucoup, étant donné qu’on parle beaucoup de l’islam (et indirectement de l’islamophobie) en ce moment. Au départ, je m’attendais à haïr l’homme qu’est Wirathu. Finalement, non. Au contraire, je n’arrive pas à ressentir de la haine à son encontre, malgré tout ce qui est arrivé en Birmanie à cause de lui. Je n’excuse pas pour autant ce qu’il a fait, bien au contraire.

En effet, via sa caméra, le réalisateur Barbet Schroeder arrive à prendre du recul face à cet homme aussi énigmatique que dangereux. Il parvient ainsi à nous expliquer ce qui a poussé Wirathu à développer sa haine raciale envers les musulmans, puis comment il a occulté les véritables valeurs du bouddhisme pour assouvir sa propre dictature en Birmanie. Barbet Schroeder n’épargne pas non plus la communauté musulmane birmane, puisqu’il nous montre que cette dernière a aussi sa part de responsabilité dans cette histoire sanglante. Le message de fond du film est d’ailleurs intéressant : au final, on choisit toujours de combattre la haine par la haine, même si ce qu’on croit faire est juste. Et les images choisies par le réalisateur illustrent très bien ce propos.

En revanche, je pense qu’il faut connaître un peu l’histoire de la Birmanie avant d’aller voir Le Vénérable W., car certains points ne sont pas assez approfondis selon moi. En tout cas, j’espère que Le Vénérable W. de Barbet Schroeder aura fait son bout de chemin dans les salles de cinéma. Pour ma part, je n’en ai pas entendu parler tant que ça…

4 commentaires

  1. D’accord avec toi sur toute la ligne au sujet de Get Out, sauf que perso l’ami de Chris m’a bien fait marrer !

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