Mesdames et Messieurs, voici le premier remake live-action de Disney qui m’a déçu depuis Alice in Wonderland en 2010 : Aladdin de Guy Ritchie. Pourtant, Guy Ritchie est loin d’être un yes man hollywoodien : c’est un réalisateur qui a son propre style visuel. Il a fait de très bons films comme des purges sans nom, mais il y avait des chances pour qu’on retrouve sa patte ici. Eh bien, raté les amis ! Aladdin est une belle semi-déception, qui démontre que la recette (déjà) usée de Disney commence à atteindre ses limites.
Avant de vous énumérer les nombreux points négatifs qui m’énervent encore, ce film est sauvé par quelques éléments qui sont :
- Le personnage très décrié de Jafar : j’ai beaucoup aimé son écriture et le parallèle fait avec Aladdin dans le film. On comprend bien ses motivations et sa rancœur est bien plus poussée ici. Quant à son interprète, Marwan Kenzari, il s’en tire très bien.
- Le personnage du Génie : c’est la réussite de ce remake en gros. Il reste fidèle à la version de 1992 et, dans le même temps, il y a une volonté de proposer quelque chose de différent chez ce personnage. À part sa pseudo romance avec la servante de Jasmine, je n’ai rien à dire de négatif le concernant. De plus, Will Smith fait très bien le job.
- La bande originale d’Alan Menken : de ce côté-là, je n’ai rien à dire non plus, car la qualité est au rendez-vous. Les chansons sont parfaitement réorchestrées, notamment Ce Rêve Bleu, Je suis ton meilleur ami et Prince Ali. Les pistes instrumentales rendent également un bel hommage à la bande originale de 1992.
- La mise en scène : malgré tout le reste (dont je vous parlerai juste après), je dois avouer que la mise en scène est l’un des points forts d’Aladdin. Elle est particulièrement travaillée durant les tableaux musicaux, de même que durant la scène de danse « bollywoodienne ».
Maintenant, passons à ce qui m’a fâché le plus durant mon visionnage :
- Aladdin : je n’ai pas été convaincu par son interprète, Mena Massoud. Je ne l’ai d’ailleurs pas trouvé photogénique (alors qu’il est plutôt beau gosse dans les interviews). Néanmoins, je pense que son jeu d’acteur en pâtit surtout à cause de l’écriture du personnage (qui passe ici plus pour un gros bouffon qu’autre chose).
- Jasmine : Naomi Scott est mignonne, mais c’est tout. Je dirai la même chose que son partenaire : elle ne m’a pas convaincu dans le rôle de Jasmine. Après, le fait qu’elle veuille devenir sultane et ne pas se marier, c’est un bon point selon moi.
- Aladdin et Jasmine : je n’ai pas cru une seule seconde à leur couple, la faute à un manque d’alchimie entre leurs interprètes (pourtant, on dirait qu’ils s’entendent très bien en vrai). Ce Rêve Bleu rattrape un peu cette déception, mais ça ne suffit pas.
- L’humour lourdingue : malheureusement pour nous, Disney a décidé de refourguer les dialogues les plus malaisants des films Marvel ici. Il faut dire qu’il y en a un bon paquet (dont une ligne de dialogue qui m’a fait hurler intérieurement, tellement elle conclut ridiculement la scène). Le personnage d’Aladdin en pâtit ainsi lourdement (comme susmentionné plus haut). Il y a peut-être un passage auquel j’ai beaucoup ri, mais le reste fait beaucoup de peine à voir.
- Le scénario : comment torcher à la va-vite un scénario ? Demandez à Disney (car je pense que Guy Ritchie n’a pas eu vraiment son mot à dire) ! Beaucoup de pistes intéressantes sur le passé des personnages sont lancées, mais ne sont jamais abouties. On reste ainsi dans le cliché manichéen bête et méchant, ce qui fait que les personnages sont mal écrits pour la plupart. Quant aux passages censés être impressionnants (celui de la caverne aux merveilles, par exemple), ils n’apportent pas de plus-value à l’histoire et sont rapidement expédiés.
- La réalisation : avec un réalisateur comme Guy Ritchie, ça promettait un bon visuel à la fois fantaisiste et explosif dans son genre. Eh bien, fourrez-vous bien le doigt dans l’œil ! La réalisation est juste impersonnelle. Certes, on retrouve parfois l’empreinte de Ritchie (qui est la bienvenue), mais ça s’arrête là. C’est un long-métrage hollywoodien classique, avec le cahier des charges d’un gros studio qui dicte au réalisateur ce qu’il doit faire.
Je n’ose pas vous parler du personnage de Daliah (qui aurait pu être sympathique), d’Abu, de Rajah et de Iago (dont la modélisation en 3D est flagrante) et des effets spéciaux (merci le fond vert grossier). Finalement, ça n’aurait pas été plus mal qu’il sorte directement en VOD (ça aurait rapporté moins de fric, cependant).
Bref, c’est une déception cuisante pour moi. D’accord, ce n’est pas le navet de 2019, mais j’étais en droit de m’attendre à bien mieux qu’un vulgaire « téléfilm » du samedi soir. Ça me fait mal d’avoir écrit ces lignes, je suis le premier à l’admettre. Je suis aussi le premier à aller voir les remakes live-action des grands classiques, car je suis la cible visée. Sauf que je n’aime pas être pris pour un con. La prochaine adaptation de ce genre sera celle du Roi Lion. Autant vous dire qu’ils s’attaquent à un gros morceau. Mais là où je serai intransigeant, ce sera avec le remake de La Petite Sirène (mon Disney favori de tous les temps). Alors, Mickey, ne me déçois plus !