H.A.R.C.È.L.E.M.E.N.T. Ça me fait bizarre d’écrire ce mot pour la première fois. Je le reconnais et l’accepte enfin, pour me défaire de ce sentiment honteux coupable qui m’habite encore. Après tout, il y a bien une célèbre expression qui dit : « On pardonne, mais on n’oublie jamais. » Cet épisode fait partie de mon passé et j’intègre enfin cette idée. Oui, je souffre encore, mais je parviens désormais à me libérer de mes propres chaines, celles qui m’ont entravé pendant des années.
Pourquoi écrire ça maintenant ? À vrai dire, je voulais le faire depuis très longtemps. Mais je n’osais pas. Je n’étais pas prêt pour ce genre de chose. Je voulais trouver les bons mots pour en parler. Je voulais être sûr de laisser tout ça derrière moi. Et me voilà en train d’en parler, pour expier (définitivement ?) ma douleur intérieure extériorisée. Qu’est-ce qui m’a poussé à le faire ? Cet article écrit par cette blogueuse/booktubeuse qui relate cet épisode de sa vie avec pudeur et sans honte. À mon tour de le faire, sans rentrer dans les détails. Aucun nom ne sera mentionné. Même si certaines personnes m’ont volontairement fait du mal pour m’en faire, elles ne méritent pas de subir le quart de ce que j’ai traversé.
Ces derniers temps, je n’allais pas bien. Pas uniquement à cause de ces histoires qui ont failli m’ôter la vie. Non, je n’exagère pas et ne veux rien édulcorer. C’est littéralement ce que je ressentais. Je me regardais dans un miroir, en cherchant ce qu’il y avait de bien dans mon reflet. Quand plusieurs personnes vous répètent ou sous-entendent quotidiennement que vous ne valez rien, vous finissez inévitablement par le croire. Vous avez beau vous répéter qu’ils ont tort, leur vérité finit par vous heurter, voire par vous habiter. Vous vous demandez si la vie vaut encore la peine d’être vécue, et ce, même si votre entourage vous aime (et ne comprend pas toujours ce qui vous arrive).
Il y a quelque temps, je voulais vous écrire un article pour vous donner des conseils à ce sujet. Puis, je n’étais jamais satisfait du résultat proposé. C’était tout simplement trop tôt. J’ai fini par le réécrire, d’une seule traite cette fois-ci. Même s’il n’y a pas vraiment de conseils idéals à suivre dans ce genre de situation (ceux que je [vous] donnerai sont basés sur ma propre expérience). Après tout, chacun réagit différemment, car nous sommes tous différents et humains. Si ça vous intéresse de le lire, il sera publié sur le blog prochainement. Moi, j’ai choisi de crever l’abcès, de me faire aider et de fuir cet environnement toxique. Fuir… Maintenant, je dirais tout simplement que j’ai privilégié mon bien-être.
C’est simple : je me serais davantage maudit d’être resté une année de plus là-bas. En partant, j’ai appris à vivre et à m’accepter de nouveau. Le harcèlement moral m’a accompagné une bonne partie de ma vie et, aujourd’hui, je veux m’approprier un sentiment de plénitude personnelle. J’ai confiance en moi et en mes capacités. J’aime ce que je fais et c’est ce métier que je veux faire.
Je ne remercierai jamais assez ces deux amies qui m’ont accompagné au cours de cet épisode douloureux. Je les aime pour leurs qualités rares et leur bienveillance. Elles m’ont beaucoup soutenu, en me répétant que j’étais plus fort que ces gens qui disent tout le contraire. Merci à vous deux.
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Pourquoi ai-je choisi de ne pas vous raconter ce qui m’étais arrivé ? Pour une simple raison : car ça ne servirait rien. Je crois que, en quelques mois à peine, j’ai emmerdé mon entourage avec cette histoire un nombre incalculable et inimaginable de fois. Maintenant, dès que j’y pense, je ressens de la lassitude. Je pressens l’énergie que je vais à nouveau perdre. Aujourd’hui, c’est l’absence de culpabilité qui vit en moi. Je ne méritais rien de ce qui m’est arrivé. Peu importe si je l’ai cherché ou pas. Peu importe ce que les gens pensent et disent : moi, j’accepte le passé et en fais le deuil.
Aujourd’hui, je vais mieux et, même si je regarde toujours en arrière, je vais de l’avant.