[ALBUM] Beyoncé, I am… Sasha Fierce

Avec Beyoncé, on ne sait jamais trop à quoi s’attendre. D’un côté, on a tous, plus ou moins, succombé à Crazy in Love, Baby Boy (et sa danse orientale très… bandante) et Naughty Girl, pour ne citer que les titres qui l’ont propulsée en tant qu’artiste solo, et ainsi fait oublier les Destiny’s Child et leurs Bills Bills Bills. De l’autre, on a été vraiment agacés de l’entendre toujours faire la même chose, avec un deuxième album qui a divisé beaucoup de monde, après un Dangerously in Love largement plébiscité par le public et la critique. Bizarrement, je dirais que je n’ai commencé à accrocher vraiment à cette chanteuse qu’à partir de B’Day, avec ses rythmes sauvages et ce physique ingrat (pour certains) qui la faisaient néanmoins passée (pour d’autres) pour une délicieuse lionne enragée. Alors que je trouvais DIL sans grand intérêt et trop long, avec son grand nombre de ballades à n’en plus finir.

L’an passé, la féline est revenue avec un troisième album, après une absence qu’on aurait voulu voir prolonger, tant on avait frôlé l’overdose à force de la voir et de l’entendre partout. Mais voilà que la miss décide de surprendre, avec un premier single plutôt sage, If I Were a Boy. Une ballade soignée, une voix plus puissante que jamais, un look classieux… Beyoncé prend le risque d’élargir son registre, sans pourtant renier ses sons endiablés puisqu’avec Singles Ladies, elle nous fait remuer du popotin sans relâche et on se prend même à fredonner, avec un plaisir coupable, les paroles. Si le risque de sortir deux titres résolument différents était élevé (mais pourtant très lucratif au final), c’est parce que tout cela annonçait un double album, nommé I am… Sasha Fierce. Comprenez par là qu’on aura droit à une Bee authentique qui se met à nue et la Bee qu’on connait tous. Alors pour pousser la critique de ce nouvel opus en profondeur, analysons un par un ces albums.

I am…

Avec cet album, la chanteuse montre qu’elle est la digne héritière des divas, telles que Whitney Houston et Mariah Carey, qui ont fait leur chemin en temps de gloire. Autant de titres qui la placent incontestablement parmi les grandes chanteuses à voix et qui sont là pour le prouver : Disappear, That’s why you’re Beautiful, Satellites, Halo, If I Were a Boy… Autant de ballades qui nous confirment que Beyoncé a un avenir certain tracé devant elle.

En effet, comment ne pas succomber et verser une larme à l’écoute de Halo (sûrement sa meilleure chanson depuis le début de sa carrière), ou à être transporté dans les airs par un gracieux Disappear ? Comment ne pas avouer qu’avec Satellites et That’s why you’re Beautiful, elle puisse atteindre le sommet de son art ? Sans oublier les très beaux If I Were a Boy (évidemment) et Ave Maria (un chant religieux version contemporaine). On exceptera les moins audacieux Broken-Hearted Girl et Smash Into You, qui empêchent ainsi ce disque d’être considéré comme parfait.

Mais qu’importe ! Avec I am…, Bee s’aventure là où on ne parvenait pas à l’imaginer. On regrette cependant qu’il fasse simplement partie d’un double album, alors qu’on aurait justement préféré un album entier dans cette veine.

…Sasha Fierce

Parce que le seul et principal défaut qu’on pourrait trouver à …Sasha Fierce, c’est son manque de créativité. Presque tous les morceaux de ce deuxième disque s’apparentent à ce qui a été fait auparavant, à savoir l’album B’Day. Ça ne nous empêche pas pour autant de l’apprécier dans l’ensemble, à l’exception, encore une fois, de deux ou trois chansons. Même avec un titre aussi pêchu et énergisant que Singles Ladies en ouverture !

Mais le meilleur réside surtout dans les perles Diva et Video Phone (sortes d’a capella chantés avec aisance par-dessus des rythmes très beyoncéens). Hello et Sweet Dreams ne sont pas mal non plus également, mais petite déception pour Radio (un style trop électro qui ne va pas trop avec sa voix), Ego et Scared of Lonely (trop passe-partout), même si elle a beau poussé la voix ici aussi. Sauf que, contrairement à un Halo ou un That’s why you’re Beautiful, il n’y aucun charme qui se dégage de cette voix, vraiment criarde.

Un cran donc en dessous de la partie I am…, même si ça reste correct dans l’ensemble.

***

Ainsi, avec ce surprenant I am… Sasha Fierce, Beyoncé n’est pas sans rappeler la Mariah Carey des années 90, à l’époque où cette dernière sortait son album #1’s. On n’est évidemment pas en mesure de qualifier de nouvel album de « culte », mais grâce à ce dernier, la chanteuse se place désormais parmi les grandes divas américaines qu’on vénère et qu’on respecte. En espérant que le prochain sera aussi audacieux et risqué que celui-là.

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