J’adore Avril Lavigne et, depuis le début de sa carrière, je n’ai jamais été déçu par un seul de ses albums. Ce que j’aime beaucoup chez elle, c’est que si son style musicale ne change pas, elle parvient toujours à se créer un nouvel univers à chaque disque. Et après neuf ans de carrière, la jeune canadienne semble enfin vouloir se poser un peu.
Quand on regarde la pochette de Goodbye Lullaby, je m’attends à deux choses : des titres plus matures de la part de la chanteuse, mais aussi quelque chose de frais et léger, comme elle du temps de Let Go et de The Best Damn Thing. D’un côté, je suis excité comme une puce et, de l’autre, je crains une régression artistique de sa part. Je ne peux donc pas attendre d’avoir l’album entre mes mains !
Goodbye Lullaby démarre avec l’intro Black Star, soit un morceau enfantin niais, un genre nouveau pour Avril (et, en même temps, ça va plutôt bien avec sa personnalité de femme-enfant). Puis, on enchaîne avec l’énergique What the Hell, le tube pop/rock de cet hiver dont on ne peut pas à se lasser. D’accord, c’est une pâle copie de Girlfriend, c’est moins entraînant, mais on s’éclate en l’écoutant. C’est à partir de là que ça se gâte.
Avril disait vouloir sortir un album plus mature que ses précédents, beaucoup moins “drama queen”. Alors, oui, on ressent de la simplicité, mais qu’est-ce que c’est niais ! Et en plus de ça, la plupart des morceaux se ressemblent beaucoup. De ce côté-là, c’est une véritable déception, tant la petite canadienne nous avait habitués à mieux, jusque-là. Ce n’est pas mauvais pour autant, mais voilà quoi !
Au rayon des morceaux pop/rock mièvres et chiants, je voudrais Push, I Love You, 4 Real, Darlin’ et Remember When. C’est sûr, ça passerait parfaitement dans toutes les radios FM du monde, mais on est très loin des classiques My Happy Ending, Nobody’s Home et I’m With You. Par contre, ceux qui ont adoré When You’re Gone et Innocence seront ravis. Honnêtement, bravo l’évolution !
Cela dit, Goodbye Lullaby se rattrape sur d’autres titres, et heureusement ! Au rayon des chansons qui s’écoutent bien, j’aimerais : Wish You Were Here (malgré les “Damn! Damn! Damn!” qui sont énervants), Everybody Hurts (si la chanson en elle-même est bien, ça ne ressemble en rien à Avril – ça ressemble beaucoup à Song for Sophie d’Aura Dione, en passant) et Not Enough (où on pourrait presque reconnaître Fade Away de Céline Dion).
Enfin, il y a les chansons qui font qu’on écoutera cet album, car elles ont toutes ce petit truc en plus qu’on adore. Smile est mon coup de cœur, c’est un Mobile version 2011, avec cent fois plus de puissance. Stop Standing There est un mélange de I Want You de Kelly Clarkson et Mon Amour de Shakira, encore un style où on n’attendait pas la chanteuse et, contrairement à ses autres essais récents, là c’est vraiment réussi. Goodbye est une magnifique ballade, pas niaise du tout, qui fait énormément de bien (si elle pouvait en faire des plus souvent comme ça, on serait sur un petit nuage). Et il y a évidemment l’excellente Alice, qui a été rallongée pour l’occasion et, que dire, si ce n’est que le nouveau couplet est musicalement délicieux.
Goodbye Lullaby est, en résumé, une semi-déception. Je me répète, cependant : l’album est loin d’être mauvais (il y a eu pire, dernièrement), mais ce n’est pas celui qui permettra à Avril Lavigne d’évoluer. Et disons aussi que ce n’est pas celui que j’écouterai le plus, au final. Pour tout vous dire, je m’attendais plus à un album dans le style du titre Alice. Ce n’est pas une resucée de The Best Damn Thing, c’est déjà ça.