[CINÉMA] Lady Macbeth

Note de l’auteur : Cette critique devrait vous révéler les grandes lignes du film de William Oldroyd. Je vous conseille de la lire seulement après l’avoir vu. 😉

Je suis allé voir ce film par un pur hasard. J’ai vu au préalable sa bande-annonce, pour savoir au moins de quoi ça parlait. Je n’ai, en revanche, pas lu le synopsis et me rends compte que j’ai bien fait. Car The Young Lady (Lady Macbeth en VO) est un film à découvrir dans son intégralité, sans savoir de quoi il en retourne. Et croyez-moi : la bande-annonce n’est pas représentative de l’histoire finale !

La bande-annonce en question laissait présager l’énième récit d’une jeune femme mariée de force, qui va vivre une passion amoureuse interdite avec l’un de ses serviteurs. C’est d’ailleurs le cas durant les vingt premières minutes. Le personnage féminin principal est malheureux et subit sa condition d’épouse soumise, en dépit d’une forte personnalité (qui est propre aux héroïnes des romans de l’époque victorienne). Sauf que le film de William Oldroyd ne s’arrête pas là…

C’est ainsi que la jeune Katherine va inverser les rôles occupés par chacun dans cette romance moderne des temps anciens, afin de retourner la situation à son avantage. Quand, au départ, l’Homme est symbole du patriarcat et de la violence conjugale/sexuelle et la Femme la victime idéale, cette dernière devient finalement la dominante en tout point de vue. Elle n’éprouve ainsi aucun remord dans ses actes, y compris les plus cruels. Au contraire, son amant devient le dominé de leur couple, car il a cette conscience que sa « bien-aimée » finit par perdre. D’un certain point de vue, on pourrait dire que Lady Macbeth est une œuvre féministe, puisque la Femme est forte et l’Homme faible. Comme on pourrait supputer le contraire, puisque la protagoniste/antagoniste le fait par Amour pur. Dans les deux cas, ça fait un bien fou de voir une « héroïne » devenir la véritable méchante de l’histoire, alors que j’aurais pensé au mari et au beau-père en me basant sur la bande-annonce seule.

Puis, en regardant ce chef d’œuvre qu’est Lady Macbeth / The Young Lady, on ne peut que remarquer son actrice vedette, Florence Pugh. Tour à tour poupée de porcelaine et prédatrice psychopathe, elle séduit comme elle rebute, avant que l’on s’ancre en elle. Elle est à la fois belle et effrayante, on aime alors la regarder et l’admirer d’un air coupable. Les autres acteurs ne sont ainsi que des objets qui gravitent autour d’elle et dont elle se sert pour arriver à ses fins.

Enfin, malgré une image froide et des mouvements de caméra bruts, les personnages et les quelques décors dans lesquels ils évoluent sont sublimés, de telle sorte qu’on ne peut pas rester indifférent à la forme (comme on ne peut l’être par rapport au fond). William Oldroyd parvient ainsi à mêler brillamment les genres respectifs du huis clos, du thriller et de la romance. Ce qui ne fait que confirmer mon Amour pour cette œuvre féminine/sexuelle et cruelle/malsaine.

Pour conclure : allez donc voir ce chef d’œuvre de William Oldroyd qu’est Lady Macbeth !

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