[LIVRE] George Orwell, 1984

J’entends beaucoup parler de ce roman dystopique, notamment depuis la crise du Covid (et tout ce que ça a engendré). En effet, de nombreux internautes référence à 1984 de George Orwell, dans le sens où ils ont le sentiment que tout est contrôlé dans la société actuelle. Avant de lire ce bouquin, j’aurais rejoint leur avis sans hésiter. Maintenant que je l’ai terminé, je serais plus nuancé. Certes, il y a notamment une manipulation claire de la part des médias mainstream, mais 1984 va beaucoup plus loin que ça, selon moi.

Avant de vous donner mon avis, laissez-moi vous rappeler l’intrigue du roman de George Orwell. On suit l’histoire de Winston, un homme de 39 ans qui travaille au Parti dans l’Angsoc (anciennement l’Angleterre), pays situé dans l’Océanie. Ce continent est sous la coupe constante de Big Brother, un être universel qui régit les moindres faits et gestes, la moindre pensée et les moindres paroles des habitants océaniens. De plus, la langue est appauvrie dans le but de pousser les gens à penser bêtement, tandis que les médias manipulent l’information, de sorte que ce que dit le Parti est la vérité absolue en toutes circonstances. Cependant, Winston se pose des questions sur la sincérité du Parti et commence ainsi à réfléchir par lui-même…

J’ai essayé de vous résumer au mieux ce récit, car ce n’est vraiment pas évident. Il faut dire que l’univers dépeint par George Orwell est vraiment complexe. L’auteur livre ainsi beaucoup de détails sur ce qu’est le Parti, son fonctionnement et sa méthode pour garder le peuple sous sa coupe. Il nous décrit également comment était la société avant et après la Révolution. De manière générale, il émet une critique intelligente du totalitarisme, sans pencher vers un courant politique ou un autre. Certes, il y a des références claires au nazisme (cf. les camps de travail qui rappellent inévitablement les camps de concentration). Mais il y en a aussi qui sont faites au stalinisme. En d’autres termes, George Orwell rappelle qu’une société totalitaire est néfaste pour ses habitants, qu’importe qu’elle soit de Gauche ou de Droite. Et ça, j’ai l’impression que beaucoup ont tendance à l’oublier.

Concernant le héros du roman, Winston, j’ai bien aimé le suivre dans son quotidien et dans sa prise de conscience intérieure. On découvre en même temps que lui le mode de vie qui régit l’Angsoc, et plus globalement, l’Océanie. Avec lui, on fait la connaissance de personnages clés de l’histoire, notamment :

  • O’Brien, un cadre du Parti ;
  • Julia, une autre employée du Parti, avec qui il va avoir une romance interdite (on n’a pas le droit de tomber amoureux sous le joug de Big Brother !) ;
  • M. Charrington, un antiquaire qui permettra à Winston et Julia de vivre leur histoire d’amour en secret.

Si la relation entre Winston et Julia m’a ennuyé, en plus de ne pas être assez développée (ils tombent amoureux l’un de l’autre de suite, comme par magie…), j’ai adoré la révélation au sujet d’O’Brien et de M. Charrington. En effet, je ne m’y attendais pas du tout ! Par ailleurs, la troisième partie — le roman est divisé en trois parties — est intense, car on monte d’un bon cran dans l’horreur du totalitarisme. C’était tellement bien décrit par l’auteur que j’arrivais même à me représenter le calvaire que subissait Winston. Ça a clairement rehaussé mon intérêt pour le livre, car j’étais sorti du récit durant la deuxième partie (qui était trop longue à mon goût, mais il faut dire qu’il n’y a pas vraiment d’action dans 1984, hormis à la fin).

Enfin, est-ce qu’on est actuellement en plein « 1984 » ? Honnêtement, j’ai envie de dire que non. Bien sûr que certains politiques tentent de nous imposer leurs idéaux. De même que, comme je le disais plus haut, les médias mainstream réécrivent l’actualité pour qu’elle corresponde à leur vision. Comme certaines personnes qui veulent bannir des mots de la langue française (comme tout le champ lexical autour du mot « noir » — inutile de vous expliquer pourquoi), voire réécrire des œuvres littéraires qu’elles jugent problématiques. Mais on est quand même bien loin du totalitarisme de l’Océanie (pour la France, en tout cas). Et on a encore droit à la liberté d’expression (même si, je vous l’accorde, c’est de plus en plus difficile concernant certains sujets). Alors, d’ici qu’on décide de nous torturer, parce qu’on ne « pense pas comme il faut », il se passera sûrement encore des années, voire des décennies, avant que ça arrive.

En conclusion, j’ai trouvé très intéressant 1984 de George Orwell pour son côté politique. Il pose ainsi clairement des questions intéressantes, notamment sur la liberté individuelle et collective sous un tel régime. Je pense même le relire dans sa nouvelle traduction. En effet, même si je n’ai pas trouvé ma lecture désagréable, il faut avouer que certaines tournures de phrase sont désuètes quand on les lit en 2025. Ça me permettra de voir si j’apprécie davantage cette histoire ou pas.

En bonus : il y a toute une partie consacrée à la novlangue parlée dans l’Angsoc, que j’ai trouvée très instructive. Il y a aussi une adaptation cinématographique signée Michael Radford, sortie en 1984, avec John Hurt. Et je suis vraiment curieux de la regarder ! Bien que je pense qu’il est extrêmement difficile d’adapter un roman comme celui de George Orwell

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