
Pour être honnête, ce énième reboot de Superman ne m’emballait pas du tout. Je n’aime pas James Gunn en tant que réalisateur (je m’étais ennuyé devant le premier Les Gardiens de la Galaxie et The Suicide Squad ne m’avait pas trop marqué). Quant à la franchise Superman, j’ai trouvé les derniers volets en date (Man of Steel et Batman v Superman) sympathiques, sans plus. Je suis donc allé voir celui-là en ne m’attendant à rien du tout (et à être déçu, encore une fois). Au final, ce nouveau blockbuster est une bonne surprise !
Déjà, on ne se coltine pas de nouveau l’origin story de Superman. Celle-ci est expédiée en (littéralement) quelques lignes inscrites à l’écran, et tant mieux. Le film débute ainsi d’emblée au cœur de l’action, tout en nous (re)présentant les personnages emblématiques de ce célèbre univers. Et je dois dire que tous les acteurs ont été bien choisis. David Corenswet est inconnu du grand public, certes, mais ça permet de vraiment voir Superman et non son interprète. Je ne connaissais pas Rachel Brosnahan non plus, mais elle est très convaincante en Lois Lane. Son couple à l’écran avec Corenswet est bien amené, loin des clichés habituels en termes de relations amoureuses. Enfin, Nicholas Hoult incarne un très bon Lex Luthor, c’est pour moi la bonne surprise de Superman version 2025.
Ensuite, le film est bien rythmé. Comme je le disais, il commence avec un combat entre Superman et l’un de ses ennemis (dont l’identité, qui nous sera révélée à la fin, est surprenante). Puis, il enchaîne avec des moments plus calmes grâce auxquels on se (re)familiarise avec l’univers de Superman façon James Gunn. D’ailleurs, autant j’ai toujours du mal avec son humour lourdingue — quoique ça fonctionne bien, par moment —, autant je trouve que c’est un excellent metteur en scène, les combats étant très bien chorégraphiés. Et les très bons effets spéciaux renforcent la crédibilité de cet univers qu’on (re)découvre avec plaisir.
Enfin, le message géopolitique est plutôt bien amené (là où dans Mickey 17, c’était trop grossier). Certes, Lex Luthor, c’est un Donald Trump version fictive (qui n’est pas loin de la réalité non plus, cependant). Mais la réalité est clairement bien retranscrite ici, le personnage de Superman personnalisant à merveille la lutte des classes. Comme dans Man of Steel, c’est un martyr social qui doit lutter contre le pouvoir établi et le tribunal populaire (ce dernier concept est bien incorporé dans ce film, cf. les singes bots embauchés pour pourrir Superman en ligne). En découle la morale classique de l’extra-terrestre devenu humain à force de les côtoyer depuis le berceau. Morale néanmoins toujours aussi efficace, au final.
Pour conclure, la nouvelle monture de Superman m’a bien convaincu. Et elle introduit bien le « nouveau » DCU au cinéma, qui plus est. À voir si Warner Bros. parvient à le rendre cohérent au fil des longs-métrages qui sortiront…