
Bonjour tout le monde ! Aujourd’hui, je vous parle des quatre films que j’ai vus au cinéma au mois d’octobre. Bonne lecture !
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Taylor Swift – The Official Release Party of a Showgirl
On commence avec le film que Taylor Swift a sorti sur grand écran pour célébrer la parution de son douzième album, The Life of a Showgirl. Intitulé The Official Release Party of a Showgirl, il revient sur les différentes chansons de ce nouvel opus, ainsi que sur le making of du clip de The Fate of Ophelia (dévoilé en exclusivité). Pour ce court avis, je reviendrai surtout sur le contenu même de ce long-métrage. Et pour être franc, si je n’avais pas eu de carte d’abonnement, je n’aurais pas payé 13 euros — oui ! — pour aller voir ce film.
Pour les points positifs, je dirais que The Official Release Party of a Showgirl m’a permis d’apprécier l’album de Taylor à sa juste valeur. En effet, j’avais écouté l’album la veille et avant d’aller au cinéma, et je ne le trouvais pas terrible (il faut dire aussi que la chanteuse nous avait promis banger sur banger, alors qu’il n’en est rien). Mais le fait de découvrir les paroles en direct live, ainsi que les explications de Taylor Swift sur chacun des morceaux, m’a permis de redécouvrir The Life of a Showgirl et de l’aimer dans son entièreté (surtout les titres avec lesquels j’avais le plus de mal, comme Father’s Figure, Eldest Daughter et Honey).
Concernant le clip de The Fate of Ophelia, je le trouve réussi et inspiré. Et sachant que c’est Taylor elle-même qui l’a réalisé, je lui tire mon chapeau ! Il est ainsi appréciable d’en découvrir la conception, de même que le perfectionnisme de la chanteuse (on a tous ri à ces moments-là). Néanmoins, pourquoi l’avoir diffusé deux fois ? Même si une fan pense que ce second visionnage était nécessaire pour qu’on remarque tous les détails vus dans le making of, j’aurais préféré écouter la chanson une première fois avec les paroles, puis une seconde fois en regardant le clip.
Le principal point négatif réside dans le fait que toutes les chansons (hormis The Fate of Ophelia) consistent en des lyrics videos, ni plus ni moins. Certes, on se concentre vraiment sur les paroles et ce qu’elles signifient. Mais ça aurait été tellement mieux que Taylor Swift fasse un visual album. Ça aurait rendu l’expérience au cinéma encore plus interactive, selon moi.
Bref, ce long-métrage s’adresse surtout aux swifties. Sinon, il n’a aucun intérêt. Par contre, j’ai vraiment hâte de découvrir la version définitive du Eras Tour et son documentaire sur Disney+ en décembre !
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Alger (196 Mètres)
Je suis allé voir Alger de Chakib Taleb-Bendiab par curiosité. Le synopsis me plaisait bien et comme il s’agissait d’un film algérien, ça me permettrait de sortir de ma zone de confort en matière de septième art. Malheureusement, je suis ressorti de ma séance déçu.
Au début, je comptais être vraiment sévère en rédigeant mon avis et en me renseignant sur ce long-métrage, je réalise que je suis passé à côté de son contexte. En effet, il a pour toile de fond la décennie noire, une guerre civile qui a fait de nombreuses victimes. Et si on a des éléments au début du film qui y font référence, ça aurait mérité plus d’explications selon moi (il faut dire que je connais très peu l’histoire de ce pays). Chakib Taleb-Bendiab aborde également d’autres thématiques, comme la pédophilie (qui est d’ailleurs le point de départ de l’enquête menée par les protagonistes) et les rapports hommes-femmes. Et si ça part bien, l’intrigue finit progressivement par s’essouffler en usant de facilités scénaristiques pour résoudre cette affaire censée être palpitante et stressante (elle se déroule sur 48 h). Je n’en avais plus rien à faire du sort des personnages, c’est vous dire.
Pourtant, le film est bien joué. Nabil Asli (l’inspecteur) et Meriem Medjkane (la psychiatre) forment d’ailleurs un duo intéressant. J’étais d’ailleurs persuadé qu’ils se connaissaient déjà, vu que le sous-titrage les faisait se tutoyer. De plus, les deux personnages semblent avoir chacun un passé trouble. Mais dans tous les cas, on a très peu d’explications et c’est vite expédié. Dommage, donc.
Enfin, la ville d’Alger est un personnage à part entière, puisqu’on a l’occasion d’en visiter les moindres recoins pendant 1 h 30. Et puis, en tant que linguiste, j’ai apprécié d’entendre la langue parlée sur place (le darija, si je ne me trompe pas). Par contre, j’ai trouvé que le sous-titrage n’était pas très bon. Je ne pourrai pas me prononcer sur le sens, vu que le darija ne fait pas partie de mes langues de travail, mais ça se sent que sur la forme des sous-titres, ces derniers n’ont pas été réalisés par un professionnel. Encore une fois, c’est dommage, car je trouve que ça nuit à l’expérience de visionnage du public (surtout de celui qui ne comprend pas la langue parlée dans le film).
En résumé, Alger est un pétard mouillé pour moi. Je pense qu’il y avait moyen de faire mieux, surtout avec ce genre de récit. Même si on sent, à travers les interviews de l’équipe du film, que celui-ci a été fait avec le cœur. Ce qui est encore plus dommage, au final.
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One Battle After Another
On poursuit avec le dernier long-métrage signé Paul Thomas Anderson (dont c’est mon premier, d’ailleurs), Une Bataille après l’autre. J’ai eu différents retours sur ce film : une amie a tellement détesté qu’elle est partie avant la fin, tandis que deux autres amis m’ont conseillé de le regarder. Je me suis donc calé 2 h 40 dans mon temps libre pour aller le voir (car oui, il dure aussi longtemps). Et j’ai bien aimé dans l’ensemble.
Alors, je comprends les critiques des gens qui n’ont pas aimé. Il faut dire que le réalisateur ne remet pas vraiment en question les actes terroristes antifascistes des protagonistes tout au long du film. Même si le personnage de Leonardo DiCaprio, pourtant antifa convaincu, est tourné en ridicule, quand il ne comprend pas notamment comment sa fille peut avoir parmi ses potes une personne non binaire. Le message politique de ce long-métrage est clair : c’est anti-Trump jusqu’au bout. Et si ce n’est pas subtil, ça a le mérite d’être assumé et de tenir sur une intrigue solide.
Le film a beau durer 2 h 40, il a plutôt un bon rythme. On ne s’ennuie pas vraiment, malgré certains passages poussifs (ceux avec le personnage de DiCaprio surtout, qui tirent en longueur à force de vouloir renchérir sur l’humour). Ce qui m’a essentiellement intéressé, personnellement, ce sont les personnages de Sean Penn et de Chase Infiniti (je ne vous en dis pas plus). Avec celui de DiCaprio, ce sont les seuls à vraiment avoir une histoire, les autres servant plus l’intrigue que celle-ci n’est servie par eux. Ce qui n’enlève rien aux performances respectives du casting.
Côté points négatifs, Teyana Taylor a peu de temps à l’écran, alors que son personnage aurait mérité d’être plus approfondi. En effet, chacun de ses actes fait qu’on ne s’attache pas elle, voire qu’on la déteste. Et sachant que son esprit plane sur le reste du film, le réalisateur a manqué une belle occasion d’exploiter cette anti-héroïne comme il l’aurait fallu, selon moi.
Au final, vu son parti pris politique assumé, je m’attendais à détester Une Bataille après l’autre. Mais Paul Thomas Anderson est parvenu à me séduire avec sa vision de l’Amérique trumpienne fracturée. Une Amérique malheureusement trop proche de la réalité actuelle… À croire que cette satire cinématographique tombait à pic !
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Sacré-Cœur – Son règne n’a pas de fin
On termine avec le film controversé du moment : Sacré-Cœur – Son règne n’a pas de fin. Réalisé par le couple Steven et Sabrina Gunnell, cette docufiction retrace la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus en France et dans le reste du monde, et ce, depuis les visions de sainte Marguerite-Marie Alacoque. Pour ma part, je suis allé voir ce long-métrage par curiosité afin de me faire mon propre avis. Parce les médias bien-pensants qui nous somment de ne pas le regarder, ça va bien deux minutes.
En gros, j’ai beaucoup aimé dans l’ensemble. J’ai des choses à redire dessus, mais j’y reviendrai plus bas. J’ai trouvé les reconstitutions historiques plutôt convaincantes, malgré une ou deux scènes kitchs. Sachant que les réalisateurs avaient peu de moyens financiers et techniques à leur disposition — ça se ressent au visionnage, en tout cas —, ils sont parvenus à un résultat final décent.
Pour ce qui est des témoignages, je les ai trouvés beaux. On sent effectivement que toutes ces personnes ont été saisies par la foi, d’une manière ou d’une autre, parce qu’ils ont en besoin pour survivre en ce bas monde. Et si j’entends et que je respecte ça, le témoignage de l’ex-footballeuse m’a un peu fait tiquer. Elle dit être allée un an à l’église sans vraiment comprendre ce qu’était le Sacré-Cœur, puis que Jésus l’a chargé de répandre sa parole autour d’elle. Pour le coup, ça m’a interpellé. Certes, le rapport à la religion est propre à chacun, mais bon, si on ne comprend pourquoi on croit en telle ou telle entité (pour les nommer ainsi), c’est problématique. Dans le sens où on peut se laisser facilement manipuler.
Alors, oui, je sais que l’objectif de ce film n’est pas de remettre en cause la religion chrétienne. Au contraire, il la glorifie et en soi, si on s’y attend, il n’y a pas de souci avec ça. Comme je l’ai dit, la réalisation et les témoignages m’ont convaincu. Par contre, quand Steven et Sabrina Gunnell montrent à l’écran les rassemblements chrétiens, je vous avoue que ça me met mal à l’aise. À mes yeux, ça fait très secte. Après, encore une fois, ce long-métrage a été conçu ainsi et on y adhère ou pas.
Pour conclure, Sacré-Cœur vaut le coup d’œil pour son aspect visuel et ses différents intervenants. Le reste doit être abordé avec du recul, d’après moi.