+ Musique > Rihanna, Rated R +

 

1. Mad House

2. Wait Your Turn

3. Hard (feat. Jeezy)

4. Stupid in Love

5. Rockstar 101 (feat. Slash)

6. Russian Roulette

7. Fire Bomb

8. Rude Boy

9. Photographs (feat. Will.I.Am)

10. G4L

11. Te Amo

12. Cold Case Love

13. The Last Song

 

The wait is over ! The wait is over !... Elle croyait sans doute qu’elle nous avait manqués mais, à vrai dire, pas du tout ! Deux ans de matraquage radiophonique et télévisé, ça fait mal, à force ! On a beau aimer Umbrella ("ella-ella-ella !"), Don’t Stop The Music (avec son sample de Wanna Be Startin’ Somethin’ de Michael Jackson) et Disturbia (parce que c’est l’une des meilleures chansons pop de ces dernières années), il y a tout de même des limites à notre tolérance ! On croyait être enfin en paix, mais Chris Brown l’a frappée et Rihanna s’est sentie obliger de partager ses souffrances avec nous, en se la jouant dark et trash. Soit une nouvelle image, qui est à mille lieux de la jeune ado qui chantait Pon de Replay, les cheveux lisses et brillants, puis de la jeune femme classe et brune aux cheveux courts. Aujourd’hui, Rihanna est plus claire de peau, a les cheveux blonds (et en pétard), et chante sa souffrance à travers le monde entier.

 

En voyant cela, on a forcément envie de rigoler, parce que Riri en pro-suicidaire, ce n’est pas très crédible au premier abord. Et à la première écoute de son Rated R et de sa chanson Russian Roulette (une ode au suicide), on se dit que tout ça, c’est quand même une belle arnaque, et que la Fenty ferait mieux d’aller se chercher une véritable crédibilité. Mais à la deuxième écoute, on change complètement d’avis, et on se met alors à apprécier les treize chansons qui constituent ce quatrième opus.

 

Il faut le dire : ce n’était vraiment pas (mais alors, vraiment pas) difficile de faire mieux que les deux premiers albums, d’une nullité infâme. On était, par contre, en droit de se demander s’il était possible de surpasser Good Girl Gone Bad. Bon, l’album était juste bien pour ses singles, mais quand même. A présent, avec Rated R, on sait que c’est possible. Car le Rated R de Robyn équivaut au Blackout de Britney Spears, soit deux albums tout aussi sombres, la fiesta attitude en moins dans celui de Riri (sauf dans Rude Boy). Car, avec Rated R, la chanteuse évolue de manière considérable et, si le mélange des genres était un peu raté dans Good Girl Gone Bad, il est bien réussi ici.

 

Finis la dance, la pop et le R’N’B commerciaux juste bons pour cartonner. Maintenant, le rock et le R’N’B de haute couture (vive la métaphore pourrie…) sont de coutume (et ça rime en plus !). Même si la chanteuse a toujours une voix de canard, et même si les paroles racontent soit la perte d’un amour regretté, soit des envies de violence soudaine. Quand la musique est bonne (bonne, bonne, bonne !), le fait d’entendre Rihanna nous parler sans cesse de ses tourments passe alors en second plan.

 

Parmi les treize nouvelles chansons qu’elle nous propose, on en retient surtout cinq : Rockstar 101, Russian Roulette, Rude Boy, Photographs et The Last Song. Et là (je vais parler personnellement), je me rends compte que j’aime les artistes qui traversent une mauvaise passe et ressentent donc le besoin de se livrer, à travers leur musique. Parce que leur travail n’en est que davantage meilleur, par rapport à tout ce qu’ils ont pu faire auparavant, et parce qu’on y sent une certaine sincérité. C’est le cas avec Photographs (la pop/électro à la Ray of Light de Madonna lui va très bien) et The Last Song (une ballade rock qui clôture à merveille cet album, sûrement l’une des meilleures de Rihanna à ce jour). Russian Roulette est à part, tant le titre nous donne l’impression d’être chanté par une ado en rébellion et en pleine crise existentielle, malgré son efficacité évidente. Rockstar 101, lui, est un morceau hip/hop vraiment explosif et entêtant, à cause de ses "… I told you… I told you…" et ses "Oh Baby, I’m a… Oh Baby, I’m a…". Quant à Rude Boy, c’est la seule chanson de Rated R qui nous fait oublier que ce dernier est avant tout un ensemble de confessions noires et intimes, un titre R’N’B au potentiel énorme qui succèdera sans mal aux tubesques S.O.S. et Umbrella.

 

L’album contient également d’autres ballades, qui sont tout aussi efficaces et envoûtantes que Photographs : Te Amo (qui sent bon l’été, à cause de ses sonorités orientales) et Cold Case Love (un Good Girl Gone Bad version améliorée). Avec ces deux titres, Rihanna nous fait ainsi oublier que, il n’y a pas si longtemps, elle nous interprétait les infectes Hate That I Love You et Unfaithful.

Parmi les titres "qu’on écoute juste comme ça, même si ce ne sont pas des chefs d’œuvres", on trouve : Wait Your Turn, Hard, Fire Bomb et GL4. Quant à Stupid in Love, elle est aussi infecte que les Hate That I Love You et Unfaithful suscités (et en plus, c’est du déjà vu).

 

Pour conclure, Rated R est la preuve que Rihanna peut faire de bons albums, elle aussi. C’est également un opus qui ne se veut pas être dans l’air du temps, et dont on ne se lassera pas au bout de quelques semaines. Avec Rated R, Rihanna réussit un come-back, qui n'est pas forcément très attendu, mais qui n’est pas bâclé pour autant. Bravo Riri !

 

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