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Après s’être exilé aux Etats-Unis, Joachim revient en France, accompagnée d’une troupe de stripteaseuses, auteures d’un spectacle "new burlesque" qui ravit chaque soir le public. C’est également l’occasion pour lui d’affronter son passé (femme, enfants, amis, ennemis)…

 

Même s’il est loin d’être un grand film, Tournée a au moins le mérite de se révéler frais et divertissant. Mathieu Almaric lui-même s’avère être un acteur à part dans le cinéma français, un peu comme Jean Dujardin, mais à sa manière. Bon, il est vrai que je lui ai trouvé plus de "charme", lors des scènes où il se mettait à parler anglais, les scènes en français se rapprochant davantage des comédies dramatiques. Mais le talent de Mathieu Almaric en tant qu’acteur contribue justement à la fraîcheur de Tournée. En tant que réalisateur, c’est autre chose, le scénario de sa Tournée étant un peu déjà-vu.

 

Car le coup de l’homme qui cherche à revenir triomphant sur le devant de la scène, après avoir tout perdu on ne sait comment, on connaît. Mais ici, ça fonctionne, et on a alors pitié de cet homme vraiment imparfait, entre ses enfants qui le rejettent, ses anciens "amis" qui se fichent pas mal de savoir qu’il est désormais mal en point, et le personnage lui-même qui ne ressemble presque plus à rien physiquement (cheveux secs et cassants, look débraillé (bon, je caricature, mais c’est ça en gros)). Encore une fois, Mathieu Almaric (l’acteur) contribue à rendre très crédible cette chute aux enfers.

 

Après, il y a les "actrices". "Actrices", car dès qu’elles se mettent à parler en français, elles sont un peu cruches. Je pense notamment à la scène où Miranda Colclasure se met à vociférer dans notre langue : c’est pathétique. Mais lorsqu’elles font leur show, là c’est autre chose ! Les séquences de strip-teases sont toutes réussies, et certaines sont d’ailleurs assez originales (celle où Linda Maracini se moque ouvertement des Etats-Unis, par exemple). Et là où Tournée s’avère être "décalé", c’est à cause de toutes ces femmes qui ne sont pas des top-modèles. Ce sont des femmes qui assument leurs corps et leurs formes (comme le dit d’ailleurs si bien Julie Ann Muz, à un moment). Après, pour moi, elles ne sont pas pour autant sexys. Les seules à qui j’ai trouvé beaucoup de charme sont Miranda Colclasure (une Marylin Monroe des temps modernes) et Angela de Lorenzo.

 

Et puis, il y a les scènes dispensables (la caissière qui pète un plomb au supermarché), et cette fin qui n’en est pas une. C’est dommage, car Tournée était bien parti sur sa lancée pour bien nous divertir, et voilà que le film se complet dans une séquence mélodramatique sans intérêt (et les bonnes performances d’Almaric et de Colclasure n’y changeront rien). C’est un peu comme si le réalisateur n’avait plus rien à nous dire, comme si son inspiration s’était éteinte à ce moment-là.

 

Tournée est donc un simple divertissement qui se regarde, tout en s’appréciant, sans pour autant créer chez le spectateur autant d’émois que chez la presse Cannoise.

 

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