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Après avoir terminé ses études, Eugenia, dit Skeeter, revient à Jacksonville, où elle est embauchée dans un journal, en attendant de réaliser son rêve d’être écrivain. Elle y retrouve également ses meilleures amies, sa mère cancéreuse, ainsi que cette barrière raciale existant encore entre les blancs et les noirs. Voulant à tout prix changer les choses, elle se met alors en tête d’écrire un livre, qui remet en cause toutes les conventions sociales de l’époque…

 

J'ai vraiment passé un bon moment devant The Help (La Couleur des Sentiments en VF). Certes, la durée très longue du film (près de 2h30, tout de même) pourrait très bien rebuter, car il peut y avoir des longueurs. Eh oui, quand on voit que Disney est le producteur, on s’attend donc à un film niais, et facile au niveau du scénario, avec des personnages clichés, où "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". Au final, on retrouve un peu de tout ce que j’ai dit précédemment dans La Couleur des Sentiments, sans que ça dérange pour autant.

 

Il faut dire que dès la première scène, on est aussitôt transportés. On jubile alors à chaque réplique cinglante de Skeeter, campée par Emma Stone, qui est épatante et à qui ce genre de rôle va décidément bien. On se prend inévitablement d’affection pour Celia Foote aussitôt qu’on la voit, grâce à Jessica Chastain, qui nous inspire la joie à chacune de ses apparitions. Et puis, on déteste vraiment ces femmes blanches racistes, tant leur mépris et leur haine pour "les gens de couleur" nous inspirent du dégoût. De ce côté-là, The Help atteint parfaitement son objectif.

 

On ne pouvait également pas éviter les scènes tire-larmes. Mais on avait beau les avoir vu venir à mille kilomètres, elles s’insèrent pourtant très bien dans l'histoire, donnant ainsi à l’ensemble beaucoup de cohérence. Les personnages sont stéréotypés au possible (la jeune rebelle, la bourgeoise raciste jusqu’au bout des ongles, la brave bonne noire, la blonde maladroite…), mais ils ne sont pas non plus caricaturaux. Et dans l’ensemble, le film reste très américain dans l’âme (vu le thème, ce n’est pas trop surprenant). Mais comme je le disais, ça n’est en aucun cas gênant. Après, La Couleur des Sentiments m’a fait penser à un autre film étatsunien vraiment manichéen, et aussi au succès surprise : The Blind Side, avec Sandra Bullock. Sauf qu’à la différence de ce dernier, le film de Tate Taylor peut se targuer d’avoir de bonnes actrices et de l’humour à revendre.

 

Cependant, malgré la cruauté de certaines scènes, on reste un peu sur notre faim. Certes, on ne voit pas le temps passer, mais on aurait voulu que certaines actrices osent plus ou osent moins justement. Bryce Dallas Howard n’est pas assez biatch à mon goût (même si elle arrive, par moments, à bien jouer son rôle de peste), tandis qu’Octavia Spencer est très agaçante sur les bords (contrairement à sa collègue Viola Davis, tout en retenue et pudique dans un rôle très touchant). Enfin, peu de séquences sont vraiment émouvantes, en dehors de la fin.

 

Evidemment, il est impossible de ne pas être touché par un film tel que The Help. Mais voilà, on en demandait plus que ce qu’on nous a montré (plus d’approfondissement, par exemple). Cela dit, tous les ingrédients sont là pour en faire une grande comédie dramatique.

 

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