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Lorsque le roi d’Angleterre, Richard Cœur de Lion, meurt, tué par les français, Robin Longstride, simple archer au service de l’armée anglaise, prend la fuite avec ses trois fidèles compagnons, afin de retourner à Londres. Entre temps, il assiste à l’assassinat de Robert Loxley, qui lui charge de restituer l’épée qu’il a volé à son père, des années auparavant. C’est donc finalement dans le village de Nottingham que Robin fait escale, afin d’annoncer la mort de Robert à Sir Walter Loxley, ainsi qu’à sa femme, Lady Marianne. Pendant ce temps, le Prince Jean, frère cadet de Richard, prend le pouvoir…

 

Comme vous avez pu le constater en lisant ce petit résumé, l’histoire est assez difficile à comprendre. Robin et ses amis, quant à eux, semblaient tout droit sortir d’une vulgaire série Z, qu’on arrêterait dix minutes après un (presque) gros ras-le-bol. Il faut ainsi attendre que tout soit définitivement posé : les personnages et le contexte politico-économique de l’époque. Une fois passé ce moment (qui semble long), Robin Hood devient alors un pur régal, soit du grand spectacle comme seul Ridley Scott sait en faire.

 

Parce que le but de ce Robin des Bois n'est pas de nous offrir un remake dépoussiéré de la légende qu’on connait tous, mais celui de nous offrir un prequel, soit un film sur l’homme, ses failles et ce qui l’a poussé à devenir celui qu’on connait tous à présent. Car chez Scott, Robin est un visionnaire, un homme qui se bat pour des principes, pour une société en perdition, qui n’est d'ailleurs pas si loin de la nôtre, finalement. Robin Hood, en y regardant bien, est une critique du monde d’aujourd’hui, transposé à l’époque moyenâgeuse : la crise économique, des gens l’ont vécu avant nous, et la vivront après nous. De ce côté-là, c’est une bonne réflexion sociologique.

 

Robin des Bois, en tant que film, est une merveille visuelle. Les plans sont bien léchés, les scènes de combat sont vraiment réussies. Quant à l’époque, elle est très bien retranscrite, si bien que sur grand écran, ça donne quelque chose d’esthétiquement magnifique.

 

On sent également que Ridley Scott choisit avec beaucoup de soin ses acteurs. Si Russell Crowe incarne avec assez de retenue (je pense que c’est dû à sa voix française, qui ne va pas vraiment au personnage (même si on y sent le côté brave et humble)), c’est surtout Cate Blanchett la plus magistrale de tous. Elle incarne avec force et sincérité ce personnage féminin, prêt à tout pour défendre son peuple et ses valeurs. Parmi les acteurs secondaires, on retiendra surtout Kevin Durand (un mec autant capable de se faire détester que de se faire aimer, à travers ses rôles), Mark Strong (impeccable, comme à son habitude) et Oscar Isaac, qui joue à la perfection ce souverain avide et corrompu.

 

Plus qu’un simple gros blockbuster américain, qui se contente de nous en mettre plein la vue, Robin Hood se veut surtout être un récit d’une épopée, de l’histoire d’une Angleterre déchue, à la recherche de son sauveur, symbole de l’espoir. Un film tout simplement beau, dans tous les sens du terme.

 

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