+ Cinéma > Midnight in Paris +

 

Gil et Ines, qui s’apprêtent bientôt à se dire oui, sont de passage à Paris pour quelques jours. Si sa fiancée préfère clairement le confort matérialiste américain, Gil se retrouve émerveillé par tant la beauté, qui émane de la capitale française…

 

Pour la première fois, je suis déçu par un film de Woody Allen. Je dirais même que c’est le film le moins bon du cinéaste, que j’ai pu voir jusqu’à présent. Mais mauvais dans le sens où, même si l’ensemble reste sympathique, je me suis assez ennuyé (surtout dans la première partie). Après, ça reste du pur Woody Allen dans l’âme, même si on sent bien que ce dernier a voulu se détacher de son style habituel, pour nous proposer quelque chose de nouveau.

 

Je trouvais le concept de base assez original : un américain amoureux du Paris des années 20, qui va justement voyager dans le temps, jusqu’à cette même époque, passé le premier coup de minuit. Sauf que c’est introduit de manière maladroite et, comme Owen Wilson, on a d’abord du mal à y croire, tant ce n’est pas trop crédible. Mais peu à peu, tout s’installe et finalement, on s’y fait. Il n’empêche qu’on ne retrouve pas ce pétillement qu’on avait dans nos regards, devant d’autres œuvres du new-yorkais. Et je le redis : on s’ennuie devant ce Minuit à Paris, qui a trop fait le buzz avant sa sortie.

 

Le buzz, car Allen a eu la bonne (?) idée d’aller chercher Carlo Bruni-Sarkozy. Au final, on ne sait pas trop ce qu’elle fait là. J’ai même envie de dire qu’elle ferait mieux de se recentrer sur ce qu’elle sait faire de mieux, mais je ne serais pas objectif. On ne sait également pas pourquoi Allen est allé toquer à la porte de Gad Elmaleh. En revanche, je trouve que la présence de Léa Seydoux est justifiée, tant elle joue bien (même si elle n’apparaît que très peu, au final).

 

Pour en revenir au film en lui-même, j’ai particulièrement apprécié le fait de voir les américains s’opposer, "en toute circonstance", à la France en général. On sent bien d’ailleurs que Woody Allen a, encore une fois, voulu critiquer la société américaine matérialiste, à travers ses personnages carrés et insensibles à l’art, qu’il admire tant. Ce côté sérieux du film m’a davantage plu que le côté fantasque (même si le Paris des années 20 et celui de la "Belle Epoque", comme l’aime appeler Marion Cotillard, sont bien retranscrits à l’écran, malgré la non-présence d’effets spéciaux et leur côté un peu caricatural).

 

Pour en revenir aux comédiens, Owen Wilson était clairement un très bon choix, dans la mesure où il est presque une version rajeunie d’Allen, tant on retrouve chez les deux le même phrasé, ainsi que les mêmes mimiques. Et pourtant, j’ai toujours eu du mal avec cet acteur, en raison des mauvais choix de rôles qu’il a fait, jusque-là. Face à lui, Rachel McAdams, Michael Sheen (je ne l’avais même pas reconnu à travers sa barbe !) incarnent à merveille leurs personnages, qui sont trop coincés dans l’abstrait. Notons également les performances de Kathy Bates en Gertrude Stein, Adrien Brody en Salvador Dali (bravo à lui, car il a bien compris le personnage) et Marion Cotillard, toujours aussi charismatique en femme romantique.

 

Et bien évidemment, je ne peux parler de Midnight in Paris sans évoquer Paris elle-même ! Là, on ne pourra rien reprocher à Allen, lorsqu’il s’agit de filmer notre belle capitale. Et on remarque d’ailleurs que, même sous la pluie, Paris reste magnifique.

 

Bon, au final, j’ai été assez refroidi par ce nouveau film du réalisateur new-yorkais, ce dernier nous ayant habitué à bien mieux. Mais on n’aura pas à attendre bien longtemps pour redécouvrir Allen sous un meilleur jour, soyons-en rassurés !

 

---> Back