+ Cinéma > Melancholia +

 

Justine et Michael se marient. Mais l’événement tourne vite au règlement de compte, entre les différents membres de la famille. Pendant ce temps, la planète Melancholia se rapproche dangereusement de la planète Terre…

 

Je crois que je ne pourrai jamais aimer le cinéma de Lars Von Trier, c’est un fait. Ça ne veut pas dire que je me suis totalement ennuyé devant Melancholia. Bon, il y a des scènes que je n’ai toujours pas compris (scènes qui frôlent d’ailleurs le ridicule, pour certaines). Cependant, l’idée de diviser le film en deux parties, chacune dédiée à chacune des deux héroïnes, n’était pas mauvaise et est même assez bien exploitée. Même si elles contiennent beaucoup de longueurs.

 

Quand on regarde Melancholia, deux choses sautent aux yeux : la photographie et la musique. On a alors la preuve que, si Von Trier a toujours été considéré comme un génie incompris (ou un misogyne fou à lier, au choix), il a toujours su maîtriser ces deux éléments à la perfection. Il l’avait déjà prouvé avec Antichrist, et il le prouve une nouvelle fois avec sa mélancolie cinématographiée. Cela dit, j’avoue préférer l’épilogue du premier à celui du second, tant ce dernier est assez loufoque et incompréhensible. Et pour preuve : j’avais une furieuse envie de faire "avance rapide", bien que je ne conteste pas la beauté de l’ensemble.

 

Ensuite, on débute avec la première partie, centrée sur Justine. Dans l’ensemble, je l’ai trouvé plutôt sympathique. Or, le problème, c’est que souvent, on ne sait pas où Lars veut en venir. Kirsten Dunst décide d’uriner dans le terrain de golf de son beau-frère... Si on veut. Kirsten décide de changer les livres de sa sœur de place... Heu... ouais. Et enfin, Kirsten décide délibérément de gâcher son propre mariage... Cela dit, pour ce dernier point, on comprend mieux son attitude et son état d’esprit dans la seconde partie du film. Après, il y a de l’humour (l’organisateur de mariage qui se cache le visage, dès qu’il croise la mariée), pas mal de dégâts (les parents de Justine qui règlent leurs comptes en public ; Justine qui envoie bouler son patron bien comme il faut), le tout débouchant sur une tragédie inévitable : l’implosion du mariage de Justine et Michael. En bref, une première partie assez plaisante à suivre, mais pas transcendante pour autant.

 

On s’ennuie moins dans la seconde partie, dédiée à Claire, cette fois. Mais on continue de s’ennuyer par moments. Cependant, elle s’avère être intéressante, dans le sens où les rôles sont inversés : Claire est contaminée par la folie et le désespoir, elle qui ne comprenait pas pourquoi sa sœur agissait ainsi ; Justine devient de plus en plus en sereine, alors qu’elle a toujours été dépressive. On le sent d’ailleurs particulièrement pour cette dernière, lors de la scène où Justine se met à nue face à la planète Melancholia, comme si elle acceptait le sort qui lui était réservée à elle et à son entourage. Une partie bien meilleure que la première, donc.

 

A noter que le scénario est assez bien fait, dans le sens où chaque partie met davantage en avant un personnage que l’autre.

 

Les acteurs jouent bien leurs rôles. Kirsten Dunst n’a pas perdu de son talent (même si je trouve que lui avoir attribué la palme à Cannes est un peu exagéré). Charlotte Rampling est très bonne en vipère, qui déverse son venin à la moindre occasion. Alexander Skarsgård s’avère être plutôt crédible en futur mari impuissant (et pourtant, difficile de le voir autrement que dans son rôle d’Eric dans True Blood). Et Kiefer Sutherland est excellent. Mais je crois que jamais je ne pourrai me faire à Charlotte Gainsbourg, en tant qu’actrice. Je déteste sa manière de jouer et ce n’est pas ce film qui changera la donne (bien que je reconnaisse qu’elle ait du talent).

 

Je finirai sur les trente dernières secondes du film, vraiment spectaculaires. Les effets spéciaux ont été réussis pour le coup, bravo Lars ! Après, ce n’est pas comme si j’avais été perturbé au plus haut point. J’ai regardé cette fin de la même manière que j’ai regardé celles de nombreux autres films (sauf exceptions). Mais elle reste une des plus belles scènes du film.

 

Pour conclure, je n’ai pas totalement été déçu par ce Melancholia, car il y a des choses intéressantes à en retirer. Sauf que Lars Von Trier s’englue encore dans un délire, que lui seul peut comprendre. Mais on ne pourra jamais lui enlever son art de maîtriser la photographie, et de l’allier divinement à la musique.

 

---> Back