+ Cinéma > Le Hérisson +

 

Paloma Josse a onze ans et sait que son destin est tout tracé. Issue d’une famille riche, elle refuse néanmoins de se plier aux conventions sociales. Renée Michel est la concierge d’un immeuble de bourgeois. Ayant toujours été pauvre, elle accepte de porter l’étiquette que les gens lui collent à la peau, et ce, sans jamais broncher. Leurs rencontres respectives avec Monsieur Kakuro vont changer leurs manières de percevoir la vie…

 

Je n’ai pas lu le livre de Muriel Barbery, donc je ne pourrai pas faire de comparaison avec le film de Mona Achache. Tout ce que je peux vous dire, c’est que même si Le Hérisson réussit à nous livrer un message intéressant, assez véridique, et quelque peu satyrique sur les comportements sociaux actuels (quoique, après tout, il en a toujours été ainsi au fil des siècles, non ?), il en reste un film assez prétentieux, dans sa manière de divulguer ses idées.

 

D’ailleurs, c’est ce que je craignais avant de le voir, comme pour la plupart des films français. Car le cinéma français a toujours eu cette fâcheuse tendance à vouloir se positionner intellectuellement sur des thèmes philosophiques (donc des thèmes chiants). Il est donc bien ridicule de voir une gamine de onze piges préméditer son suicide (sauf si le suicide en question n’est qu’imagé), tout ça parce qu’elle ne veut pas "aller dans le bocal à poisson".

 

D’un côté, il y a du vrai dans ce que dit la petite Paloma, et de l’autre, on peut sérieusement accuser l’omniprésence de clichés, dont Mona Achache ne parviendra pas à se défaire. Cela dit, je pense que quelque part, c’était inévitable, Le Hérisson abordant justement des questions existentielles, telles que "il ne faut jamais juger sur les apparences", ou encore "l’habit ne fait pas le moine". Mais ça en devient très vite énervant, le film jouant avant tout sur les répliques puérilement philosophiques de cette héroïne, que certains auront envie de baffer à cause de ça. La fin peut également paraître facile, mais quelque part, elle est dans la conséquence logique de la thèse soutenue par son auteure.

 

Cette prétention n’empêche pourtant pas aux acteurs de briller. Ainsi, Josiane Balasko nous apparaît comme étant méconnaissable. Comme beaucoup, j’ai toujours cantonné cette femme aux personnages comiques superficiels, qui l’ont fait connaître auprès du grand public. Mais sa reconversion à la Bernard Campan est finement réussite, en tout cas. Quant à la jeune Garance Le Guillermic, même si son personnage est absurde, elle est tout de même très charismatique pour son âge. Les rôles secondaires, eux, ne brillent pas tellement, le film les cloîtrant jusqu'au bout dans la superficialité et tant que stéréotypes.

 

Un film qui n'est pas désagréable à regarder, mais qui ne fait que rester à la surface des différents sujets qu’il développe.

 

---> Back