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Romeo et Juliette s’aiment et sont voués à la fatalité, comme ils le disent si bien eux-mêmes. A la naissance de leur premier enfant Adam, tous trois vivent heureux, jusqu’à ce qu’ils apprennent qu’Adam est atteint d’une grave tumeur au cerveau. La guerre contre la mort est alors déclarée…

 

Je crois que c’est bien la dernière fois que je vais voir un film, pour les critiques élogieuses qu’il a reçues. Car à chaque fois, je me fais avoir, et ce n’est pas faute d’essayer d’apprécier un tantinet l’œuvre, face à laquelle je me trouve. Ce fut encore le cas avec La Guerre est Déclarée, alias LE nouveau soi-disant chef d’œuvre qui fait sensation, aussi bien dans le cœur de la critique que dans celui des spectateurs. Comme un beau mouton (et aussi par curiosité, je l’avoue), j’ai voulu voir ce que ça donnait. Je sentais que la pilule n’allait pas passé, et ça n’a pas du tout loupé !

 

Dès la première rencontre entre Juliette et Roméo, avec la fameuse réplique qui tue, s’il vous plait (« Tu t’appelles Roméo ? Dis-moi que c’est une blague ! Je m’appelle Juliette, et ça veut dire qu’on est condamnés à la fatalité ! »), on sait d’avance que le film va s’inscrire tout du long dans une continuité linéaire, où "cucul", "bête" et "invraisemblable" seront les maîtres-mots.

 

Pour tout vous dire, j’ai eu l’impression de voir plus une parodie, qu’une véritable comédie dramatique familiale (puisque beaucoup décrivaient le film ainsi). Principalement à cause des dialogues, chargés en répliques surfaites, à l’image du jeu d’acteur (mention spéciale à Jérémie Elkaïm, qui fait passer la grosse souffrance de son personnage pour une belle grosse blague et, surtout, pour du faux), et de cette voix off dont on se serait bien passé, au final (même si ce n’est pas ce qui m’a le plus dérangé). Et puis, c’est tellement exagéré qu’on a du mal à éprouver de l’empathie pour ces jeunes parents, démunis face à ce qui leur arrive (même en sachant que ça s’est vraiment passé).

 

Quant à la réalisation, elle est vraiment scolaire, et c’est ce qui trahit l’amateurisme dont fait preuve Valérie Donzelli. On a l’impression qu’elle veut essayer de mélanger les genres, comme en témoigne cette scène, où les deux acteurs se déclarent mutuellement leur amour en chanson (et ils le font plutôt mal). Après, je ne sais pas si c’est le fait qu’il y ait du vrai dans tout ça, mais le lien fort qu’éprouvent les deux "amants", aussi bien entre eux qu’avec "leur" enfant, se ressent à travers leur œuvre. Il y a donc une véritable alchimie.

 

Pourtant, on ressort de la salle de cinéma, assez déçu par ce qu’on vient de voir. La tentative d’instaurer de l’humour à chaque scène, pour pallier avec la gravité du sujet, est ratée. On sourit donc plus qu’on est véritablement émus. Peut-être au prochain essai, Mlle Donzelli et M. Elkaïm.

 

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