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Nathalie aimait François de tout son cœur et de toute son âme, jusqu’à ce qu’un accident de voiture brise ce bonheur en éclats. Depuis, la jeune femme se consacre exclusivement à son travail, afin de surmonter son chagrin. Jusqu’au jour où elle embrasse impulsivement Markus, un de ses collègues…

 

Déçu. Je crois que c’est bien le mot. Autant la bande-annonce m’avait bien fait envie, autant La Délicatesse m’a assez refroidi dans l’ensemble. Car, même si j’ai bien aimé le fond, je n’ai pas du tout adhéré à la forme.

 

La première partie du film (l’histoire d’amour de Nathalie et François) donne le ton, et le résultat n’est pas des plus réussis : en effet, passée la (fausse) première rencontre, le film s’enfonce dans une ambiance niaiseuse, qu’il assume complètement cependant (genre quand la caméra tourne autour d’Audrey Tautou et de Pio Marmaï durant une bonne éternité, soit la scène la plus ridicule du film). Passé le baiser (un peu inattendu, sauf si on a vu la bande-annonce) de Tautou et François Damien, on se sent déjà davantage emporter par l’histoire, même si ça reste bien superficiel dans l’ensemble.

 

Ce qui m’a le plus énervé dans La Délicatesse, c’est la tendance des réalisateurs à trop vouloir faire genre : « Regardez ! Notre film vaut tous les nanars romantiques made in U.S. ! » On veut nous en mettre plein la vue jusqu’au bout, avec des effets de style, du genre : « Allez ! On va faire penser les personnages à voix haute, comme ça, le public trouvera ça trop bien ! » Manque de pot, ça a fait l’effet l’inverse, pour ma part.

 

Pourtant, le film réussit à beaucoup nous émouvoir, avec la romance naissante entre Nathalie et Markus. Là, il gagne vraiment en intérêt, et c’est ainsi qu’on rêve de vivre une histoire d’amour comme celle-là. On y sent la sincérité jusqu’au bout, ainsi qu’un certain sentiment de retenu, incarné à merveille par le couple Tautou/Damien. Ce dernier donne d’ailleurs tout son sens au titre du film, tant son personnage respire la délicatesse justement, et est touchant par sa maladresse et sa drôlerie. Face à lui, sa partenaire démontre, encore une fois, qu’elle a du talent, même si personnellement, j’ai du mal avec son jeu d’actrice. Ces performances font donc qu’on oublie le casting secondaire, mis à part Bruno Todeschini et Pio Marmaï.

 

Les chansons d’Emilie Simon sauvent également le film, alors que je n’aime pas trop cette chanteuse, à la base. Mais certains des titres de son dernier album (comme Walking With You et sa version instrumentale, Mon Chevalier) sont sympathiques. Et puis, ça renforce bien l’aspect enfantin/"conte", que le film veut mettre en avant.

 

Un film qui aurait pu être bien mieux, selon moi.

 

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