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Jennifer est la chef des pom pom girls de son lycée et, accessoirement, la fille que tous les garçons voudraient mettre dans leur lit. Elle a pour meilleure amie Needy, qui est tout son opposée : intello, discrète, mais pas moins dévergondée. Un soir, elles vont voir les Low Shoulder, groupe de rock indée raté, avide de gloire. Alors que soudainement, un incendie éclate et ravage le seul bar de la ville, Jennifer, désireuse de terminer la soirée avec le chanteur du groupe, les suit dans leur camionnette, sans se douter une seule seconde des risques qu'elle prend. Quelques jours plus tard, alors que chacun fait son deuil de l’incident passé, d’effroyables meurtres commencent à être perpétrés…

 

Malgré quelques rares répliques salaces, tout droit sorties de Juno, et une autodérision, qui donne lieu à (encore) des répliques, assez "osées" pour un teenage movie (accessoirement d’horreur, dans ce cas-là), Jennifer’s Body agace et désespère. Il faut le dire : si Megan Fox n’était pas venue exhiber ses mensurations (et encore… on les voit à peine), le film n’aurait sans doute pas bénéficié de cet immense buzz, qui a duré avant et après sa sortie. Et le vendre, en mentionnant le nom de Diablo Cody (aka la scénariste du sympathique Juno) sur l’affiche, relève de la grosse arnaque marketing.

 

Qu’on se le dise également : on aura beau faire passer Jennifer’s Body pour un film sur les mœurs adolescents (avec la découverte du sexe et tout le tralala), et faire de la dernière bombe d’Hollywood en date une tueuse aux dents acérées, qui s’attaque à tous les pervers de sa petite bourgade américaine coincée, on est bien loin de l’excellent Teeth qui, lui, allait déjà beaucoup plus loin, de ce côté-là. Car contrairement à ce dernier, Jennifer’s Body n’est que la pâle ombre et copie du film qui tente de traiter, avec le plus de justesse possible, de la jeunesse américaine paumée et apeurée. Pire : le film semble vraiment vouloir se prendre au sérieux, et ce, malgré tous ses défauts bien visibles.

 

C’est simple, le scénario se résume à ça : Jennifer décide d’emmener son amie un peu coincée à un concert dans un bar miteux, Jennifer veut se taper le chanteur d’un groupe désespérément en quête de gloire (la preuve : ils veulent être aussi célèbres qu’Adam Levine des Maroon 5), Jennifer mange du poulet avant de vomir ses boyaux, Jennifer se tape le joueur de l’équipe de football du lycée (avant de le dévorer), Jennifer joue à touche-pipi avec sa meilleure amie (on ne sait pas pourquoi d’ailleurs)… Et avec tout ça, on est censés déceler les troubles adolescents. J’ai tellement lu de critiques sur Jennifer’s Body à ce sujet, que je me demande si les journalistes et moi avons vu le même film.

 

On se croirait parfois également dans Veronica Mars (coucou Kyle Gallner et Amanda Seyfried). D’ailleurs, qu’est-ce que cette dernière est allée foutre dans cette galère ? Elle a l’air pourtant de bien choisir ses rôles d’habitude (cf. Mean Girls et Veronica Mars). Quant à Diablo Cody, ce n’est pas parce qu’elle a eu récemment un Oscar, qu’elle doit faire tout et n’importe quoi. Et quand j’entends Fox clamer que Transformers n’a pas rendu justice à son talent, j’ai tout simplement envie de lui dire : « Tu te fous de ma gueule là, non ? ».

 

En gros, c’est inachevé, ça ne fait même pas peur et ça ne m'a pas inspiré grand-chose. Une belle arnaque cinématographique ce Jennifer’s Body, en somme.

 

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